"Gilets jaunes" : La Réunion secouée par des violences malgré le couvre-feu

Alors que le mouvement "des gilets jaunes" connaît un reflux en métropole, il continue à paralyser, ce mercredi, l'île de la Réunion où il s'accompagne, malgré l'instauration d'un couvre-feu nocturne, d'une flambée de "violences urbaines" comme le territoire n'en avait plus connu depuis près de trente ans.
Magasins pillés, barrages, affrontements... L'île de la Réunion connaît un épisode de violences depuis cinq jours dans le sillage du mouvement des "gilets jaunes".

De véritables scènes de guérilla urbaine. C'est ce à quoi l'on assiste sur l'île de la Réunion confrontée à une flambée de violence comme elle n'en avait plus connu depuis près de trente ans avec les émeutes provoquées par la saisie par l'État de l'émetteur pirate de Télé Free Dom. Contrairement à la métropole, ou un début d'essoufflement du mouvement se fait sentir, les "gilets-jaunes" réunionnais continuent de se mobiliser fortement.

Au cinquième jour du mouvement, émaillé ces quatre derniers jours par des blocages routiers durant la journée et des violences commises la nuit, le porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a évoqué ce mercredi "des bandes de jeunes gens qui n'ont rien à voir avec le mouvement dit des "gilets jaunes""Leur objectif, a-t-il déploré, c'est de profiter d'un mouvement social pour piller, pour saccager, pour détruire." Ces violences perpétrées dans plusieurs communes de l'île ont ainsi contraint, le préfet de La Réunion Amaury de Saint-Quentin à instaurer, ce mardi, un couvre-feu, de 21h à 6h, pour 14 des 24 communes, valable jusqu'à vendredi matin au moins. Il s'agit d'"une mesure forte, inédite" et "adaptée à cette menace", selon le préfet.

Une situation explosive

Pour cause, au total, depuis le début des violences, il y a eu "109 interpellations, 30 blessés parmi les forces de l'ordre, 16 policiers, 14 gendarmes, à peu près une cinquantaine de barrages, un millier de manifestants", a énuméré M. Griveaux lors du compte-rendu du conseil des ministres ce mercredi. Il a précisé que 120 gendarmes et 107 policiers avaient été déployés et qu'un escadron de 80 gendarmes décollerait "ce soir de Paris pour accroître encore" la sécurisation.

Alors que trente membres des forces de l'ordre, 16 policiers et 14 gendarmes, ont été blessés à La Réunion en intervenant contre les violences urbaines, dans un communiqué commun, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner et la ministre des Outre-mer Annick Girardin, ont exprimé "leur solidarité"  à Gérald Sein, commandant du Groupement d'intervention de la police nationale, qui a perdu une main lors d'affrontements dans le quartier du Chaudron, à Saint-Denis, et affirmé "leur soutien à l'ensemble des services de sécurité mobilisés à La Réunion" alors que l'île "est confrontée depuis samedi à des violences urbaines inacceptables".

Écoles et administrations sont fermées

"Nous le vivons mal, cela aurait pu arriver à n'importe quel policier. La situation devient très très compliquée", a réagi Idriss Rangassamy, secrétaire départemental d'Alliance Police. Autrement, l'île tourne toujours au ralenti. Les stations-service commencent à souffrir des blocages : la plupart sont à court de gaz, certaines ont commencé à rationner l'essence et le gasoil (pas plus de 20 euros par personne). Les écoles et administrations locales sont restées fermées ce mercredi et, comme la veille, l'aéroport

Lire aussi : "Gilets jaunes" - gouvernement : le bras de fer continue

Une trentaine de barrages étaient encore recensés ce mercredi sur l'île de 860.000 habitants. Toutes les tentatives pour désamorcer le mouvement se sont avérées jusqu'à présent vaines. Dernière en date, celle du président de région Didier Robert, qui, dans un geste d'apaisement, a annoncé le gel de la hausse d'une taxe spécifique à La Réunion sur les carburants. En vain.

La mobilisation, pacifique au départ, a rapidement dégénéré lorsque des bandes de jeunes ont organisé des blocages sur plusieurs grands axes et réclamé aux automobilistes un droit de passage allant de 5 à 20 euros. Pour avoir refusé de payer, plusieurs automobilistes ont été agressés et dépouillés, leurs voitures caillassées.

(Avec AFP et Reuters)

Commentaires 3
à écrit le 22/11/2018 à 10:08
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La France n'a plus les moyens financiers d'entretenir nos danseuses d'outre mer ! Chômage endémique, explosion démographique, population vivant de plus en plus d'aides sociales, hausse de la délinquance et rejet de la France avec évidement un refus...

à écrit le 22/11/2018 à 9:51
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Voilà où nous emmènent nos champions de la flûte : à la guerre civile.

à écrit le 22/11/2018 à 8:50
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La réunion n'a pas grand chose à voir avec le mouvement des ilets jaunes le problème est plus profond. mais cela participe au mouvement de discrédit global du mouvement des gilets jaunes où l'on insiste lourdement sur une attaque homophobe ou des enf...

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