Impôts de production : Bercy persiste et cible surtout les industries

Le gouvernement maintient son objectif de mettre au même niveau d'imposition les entreprises industrielles implantées sur le sol français avec celui pratiqué en Allemagne, de l'ordre de cinq fois inférieur, comme le rappelait Bruno Le Maire. Une reprise en main fiscale du sujet par le Ministère de l'Economie, en plein élan pour plus de décentralisation.
(Crédits : Gonzalo Fuentes)

La baisse des impôts de production "sera particulièrement ciblée sur les industries", a déclaré vendredi la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher sur BFM Business. Une déclaration qui vient confirmer les annonces de Bruno Le Maire sur le sujet, mais aussi répondre aux inquiétudes des élus locaux qui craignent de subir une perte de recette fiscale pour les collectivités.

Ces annonces "s'inscrivent en contradiction totale avec les intentions du Premier ministre car elles déresponsabilisent les grandes agglomérations et métropoles et fracturent le lien fiscal entre les entreprises et les territoires", a réagi la veille l'association France urbaine.

Aussi, Agnès Pannier-Runacher persiste et signe : "C'est une baisse massive pour les entreprises (...) pour rendre plus compétitive notre économie", a dit la ministre. "Cette baisse, elle sera particulièrement ciblée sur les industries", a-t-elle ajouté.

"L'objectif est évidemment que ce soit pérenne", a-t-elle poursuivi. "L'enjeu (est) "de permettre à nos entreprises de plus facilement développer des activités industrielles à un moment où vous avez un mouvement de relocalisation en Europe".

Lire aussi : Impôts de production: une baisse de 20 milliards d'euros pour relocaliser l'industrie

Vers une baisse de la CVAE

Mme Pannier-Runacher a précisé que "le scénario qui se dessine avec le plus de force" est une baisse de la CVAE (cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) qui "sera compensée pour les régions, puisque les régions ont vocation à investir dans le développement économique".

Sur les 40 milliards d'euros du plan de relance dédiés au volet industriel, à côté de la réduction des impôts de production de 20 milliards pour les années 2021-2022, il y aura "une enveloppe de 20 milliards qui sera consacrée massivement à l'innovation, à l'accompagnement en fonds propres des entreprises et à leur transformation vers la transition écologique, énergétique et numérique", a indiqué la ministre.

Elle a ajouté que le troisième budget rectificatif pour 2020, actuellement en discussion au Sénat, comporterait une enveloppe de 490 millions d'euros, qui a été déposée sous forme d'amendement.

"Nous allons pouvoir commencer à accompagner la transformation écologique des entreprises, à subventionner la transformation numérique" et "à travailler sur des dossiers d'accompagnement de relocalisation en France", a assuré Mme Pannier-Runacher, qui a aussi mentionné le programme Territoires d'industrie.

Elle a précisé avoir sur la table une trentaine de projets de relocalisation "que nous allons étudier un par un et accompagner".

Lire aussi : Impôts de production: les métropoles dénoncent le double discours gouvernemental

Commentaires 12
à écrit le 19/07/2020 à 16:18
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5 ans que j'entends l'ancien le président d'Essilor en parler... et la fiscalité des GAFAM 15 ans. Mieux vaut tard que jamais, nos technocrates commencent à comprendre que la création de richesse vient des entreprises et non d'un état inefficace et d...

à écrit le 19/07/2020 à 16:10
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5 ans que j'entends l'ancien le président d'Essilor en parler... et la fiscalité des GAFAM 15 ans. Mieux vaut tard que jamais, nos technocrates commencent à comprendre que la création de richesse vient des entreprises et non d'un état inefficace et d...

à écrit le 19/07/2020 à 2:45
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Quelle pintade.

à écrit le 18/07/2020 à 10:19
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continuer de pénalisé l'industrie et c'est la révolution qui surviendra a pousser les persécution a leur extrême et la révolte sera présente déjà vous avez refusé de tenir compte des gilets jaune et si vous pénalisé encore les industries qui son...

à écrit le 17/07/2020 à 14:30
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30 projets sur quelques milliers, et ce, à préjuger que les autorités des sites abritant ces industries soient d'accord, et ÇA ce n'est pas gagné *! *c'est si vrai que chaque usine RElocalisée fera l'objet d'un volumineux dossier de copie intégrale ...

à écrit le 17/07/2020 à 14:29
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la tribune avec afp pourrait elle se mettre d'accord avec la tribune avec reuters? France : La baisse des impôts de production sera de 10 milliards d'euros et non 20 milliards reuters.com | 17/07/2020, 9:06 | 162 mots

à écrit le 17/07/2020 à 13:28
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parfait la france va se redresser, vu qu'elle va ' couler moins vite que prevu' ( oui, comme hollande avec son deficit qui baisse car ca n'augmente pas comme il voudrait) la baisse des impots de production, ca va empecher les boites locales de coul...

à écrit le 17/07/2020 à 13:07
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"L'objectif est évidemment que ce soit pérenne" Comme le CICE donc et toujours sans aucun contrôle sur ce pognon que vont donner les français en pleine crise sanitaire.

à écrit le 17/07/2020 à 12:16
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il serait plus utile de redéfinir une fiscalité simple et universelle applicable à toutes les entreprises exerçant une activité économique sur le territoire français , indépendamment des prélèvements sociaux dont le périmètre devrait être limité à l'...

à écrit le 17/07/2020 à 11:55
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Chez nos voisins Allemands, Néerlandais ou Polonais, c’est quand on parvient à des excédents structurels que l’on baisse la fiscalité. Le règne Macron s’est soldé avec la délocalisation des Clio, 208, C3, C4, 2008, GrandlandX, Smart. Suivront Citan, ...

le 17/07/2020 à 18:01
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Cet impôt n'est pas supprimé. En Allemagne cet impôt représente 26 Milliards alors qu'en France c'est 72 milliards. Le réduire de 10 milliards, c'est encore pas assez. Mais comment faire autrement avec un budget déficitaire de 100 milliards (hors cov...

à écrit le 17/07/2020 à 11:46
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Faire revenir des entreprises oui, mais surtout les plus polluantes parce que les pays d’exploitation salariale n'en veulent plus, non.

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