L'activité économique marque bien le pas en France

Le ralentissement de l'activité économique en France s'est amplifié plus que prévu en août, selon l'indice PMI. Elle a notamment été plombée par une contraction de l'activité des services, une situation similaire relevée en Allemagne et en Grande-Bretagne et plus globalement dans la zone euro. Le président du Medef, Patrick Martin, a d'ailleurs convenu que « la conjoncture est en train de se retourner » dans l'Hexagone, dans un panorama mondial « qui s'essouffle lui-même ».
En France, dans les services, la contraction de l'activité s'est accélérée en août pour atteindre son rythme « le plus marqué » depuis février 2021.
En France, dans les services, la contraction de l'activité s'est accélérée en août pour atteindre son rythme « le plus marqué » depuis février 2021. (Crédits : HANNAH BEIER)

C'est confirmé. En août, l'activité économique française s'est bien de nouveau contractée, selon l'indice PMI composite publié ce mardi 5 septembre par S&P Global et la Hamburg Commercial Bank (HCBO). Cet indice, qui compare le volume d'activité à celui du mois précédent, s'est établi à 46 en août, contre 46,6 en juillet. Il s'agit de sa troisième baisse consécutive.

À noter que l'indice a été révisé à la baisse après une première estimation publiée fin août à 46,6. Pour rappel, une valeur inférieure à 50 signale une contraction de l'activité, et une valeur supérieure une expansion.

Lire aussiL'activité économique se contracte en France pour le troisième mois d'affilée

Pénalisé par la faiblesse de la demande, le volume des nouvelles affaires s'est donc inscrit en baisse en août. Il a surtout enregistré « son plus fort recul mensuel depuis 33 mois », a indiqué S&P dans un communiqué.

Les services marquent fortement le pas en France...

L'indice composite, qui combine services et secteur manufacturier, a aussi légèrement fléchi pour s'établir à 46,0, contre une première estimation à 46,6 points et 46,6 points en juillet.

Dans le détail, dans les services, la contraction de l'activité s'est accélérée pour atteindre son rythme « le plus marqué » depuis février 2021, passant de 47,1 en juillet à 46 en août.

« Le secteur français des services reste sous pression en août, sous la pression d'un troisième mois consécutif de baisse de l'activité, couplé à un recul des nouvelles commandes, tant au niveau global qu'à l'étranger », note Norman Liebke, économiste à la Hamburg Commercial Bank. « Les entreprises interrogées évoquent principalement la restriction des budgets des clients et la prudence générale concernant les perspectives économiques ».

Quant à l'indicateur mesurant l'activité manufacturière, déjà publié le 1er septembre, il s'est établi à 46 en août, contre 45,1 en juillet. Soit le septième mois consécutif de contraction.

Lire aussiQuelle est la contribution du secteur manufacturier à l'économie moderne ?

...tout comme chez les voisins européens

En Allemagne, l'activité du secteur des services s'est contractée en août pour la première fois de cette année. L'indice PMI du secteur des services a reculé à 47,3 en août après 52,3 en juillet, en ligne avec les premières estimations, d'après les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de HCOB publiés également ce mardi. Les entreprises ont fait état d'un affaiblissement durable de la demande dans un contexte d'incertitude économique et de fortes pressions inflationnistes.

« Il se passe quelque chose d'étrange dans le secteur des services allemands : l'activité ralentit, mais les prix augmentent », remarque Cyrus de la Rubia, économiste en chef à la Hamburg Commercial Bank.

Selon l'expert, l'explication réside probablement dans les fortes hausses de salaires, qui pèsent sur des activités dépendantes de la main-d'œuvre.

Lire aussiL'Allemagne en quête de solutions pour sortir de la récession en 2023

Outre-Manche aussi, l'activité du secteur des services s'est contractée en août pour la première fois depuis janvier. La raison ? La hausse des taux d'intérêt qui a réduit la demande des consommateurs et des entreprises, même si la baisse a été moins importante que ce qui avait été initialement estimé, d'après l'enquête mensuelle S&P Global auprès des directeurs d'achats. L'indice pour le secteur des services britannique est ainsi tombé à 49,5 en août, contre 51,5 en juillet (l'estimation initiale était de 48,7).

L'ombre de la récession plane sur la zone euro

Plus globalement, sur l'ensemble de la zone euro, l'indice des services est passé en août de 50,9 à 47,9. Soit un niveau inférieur à l'estimation "flash" à 48,3. Les consommateurs ont subi de plein fouet les conséquences de l'augmentation des taux et du coût élevé de la vie.

Cette contraction a entraîné un ralentissement plus important que prévu de l'activité économique dans la zone euro en août, d'après les enquêtes auprès des directeurs d'achat. L'indice PMI composite ressort ainsi à 46,7 pour août - un plus bas depuis neuf mois - contre 48,6 pour juillet. Une première estimation l'avait donné à 47,0.

« La zone euro n'est pas entrée en récession au premier semestre, mais le second semestre sera plus difficile », selon Cyrus de la Rubia. « Les indicateurs décevants ont contribué à une révision à la baisse de nos prévisions de PIB, qui s'établissent désormais à -0,1% pour le troisième trimestre ».

Lire aussiZone euro : stoppée dans son ralentissement, l'inflation reste stable en août à 5,3% sur un an

« La dynamique de croissance est en train de s'essouffler » en France, alerte le patron des patrons

Le président du Medef, Patrick Martin, a convenu ce mardi que « dans un bon nombre de cas la conjoncture est en train de se retourner » en France, un phénomène « flagrant dans le bâtiment », a-t-il estimé sur France Info.

« La dynamique de croissance est en train de s'essouffler dans un panorama mondial qui s'essouffle lui-même », à cause de la hausse des taux d'intérêt. « Il ne faudrait pas que ça dure trop longtemps », a déclaré Patrick Martin.

(Avec agences)

Commentaires 11
à écrit le 06/09/2023 à 8:59
Signaler
"dans un panorama mondial « qui s'essouffle lui-même »." LOL ! Ben oui c'est al crise depuis plus d'un an maintenant, ce serait quand même bien que les responsables s'en rendent compte au moins !

à écrit le 05/09/2023 à 22:07
Signaler
C'est des menteries: la Banque de France nous avait assuré qu'il ferait beau!

à écrit le 05/09/2023 à 19:01
Signaler
Connaissez-vous la ruine-macron ?

à écrit le 05/09/2023 à 18:35
Signaler
Le pouvoir n'est ni à l'Elysée ni à Matignon et encore moins dans les partis. Le pouvoir est chez le consommateur. Le consommateur en plus des difficultés à aussi le ras le bol des gesticulations du Président et du gouvernement. Aussi le consommateu...

le 05/09/2023 à 18:53
Signaler
"pouvoir bien plus puissant " que le consommateur n'a jamais exercé i

à écrit le 05/09/2023 à 13:25
Signaler
Je vous fais passer des messages économiques critiques depuis des mois mais en prêchant dans le désert: "- changez votre logiciel de pensée économique car le béhaviorisme ne pourra éternellement masquer le mur des réalités!"😉 Ceci me rappelle aussi l...

le 05/09/2023 à 14:36
Signaler
oui c'est même au regard des 30 années qui viennent de passer, montre finalement ce que l'économie produit en terme d'incompétence. Et comme ce sont toujours les mêmes que le statut scolaire compte plus que le résultat, a l'évidence a la fin du macr...

le 05/09/2023 à 17:19
Signaler
En France nous avons eu 40 ans de relances par le consommation et notre déficit commercial en est la preuve alors que les autre pays ont privilégié leur compétitivité. Il serait facile de faire une autre relance par la consommation, mais en France e...

le 05/09/2023 à 18:01
Signaler
La tribune est un journal économique et financier et le monde de la finance n'a plus rien à voir avec celui de l'économie réelle , celle qui nous concerne tous .Les indices ne sont pas les mêmes dans l'un et l'autre monde .Ce que nous pouvons regrett...

à écrit le 05/09/2023 à 12:55
Signaler
on peut avoir des bons chiffres lorsque l'on creuse la dette ou l'on fait de la cavalerie financière, mais a un moment donné avec une dette de ce niveau, des infrastructures et un marché atone, croire que le nombre de destructions d'entreprise n'est ...

à écrit le 05/09/2023 à 12:51
Signaler
Bien fait , Macron verra ternir son dernier mandat - dire qu il veut faire sauter le verrou de 2 mandats présidentiels max- et pourra s en justifier comme Chirac, Sarkozy et Hollande en leur temps: c est de la faute à la conjoncture . Il n a dit qu...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.