L'Etat va consacrer 20 milliards d'euros pour renforcer les fonds propres des entreprises

Le ministre de l'Économie précise ainsi le montant d'un dispositif déjà annoncé dans le plan de relance. Il prendra la forme de prêts participatifs distribués par les banques auxquels l'État va apporter sa garantie.
(Crédits : Benoit Tessier)

« Nous avons, et j'ai personnellement, entendu les critiques d'un certain nombre d'économistes qui disaient que ces prêts participatifs étaient insuffisants, la reconstitution des fonds propres devait être plus forte. Et donc nous avons fixé désormais comme ambition, 20 milliards d'euros d'encours de prêts participatifs pour la reconstitution des fonds propres des entreprises », a déclaré Bruno Le Maire lors d'une conférence de presse lundi 19 octobre.

Le gouvernement vise 20 milliards d'euros d'encours de prêts participatifs d'ici à fin 2022. Ils pourraient bénéficier à plus de 10.000 entreprises. Le plan de relance de 100 milliards prévoyait déjà ce dispositif mais le montant précis restait à définir. Le projet de loi de Finances pour 2021 sera amendé en ce sens, a ajouté Bruno Le Maire.

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Différents du PGE

À la différence du Prêt garanti par l'État, qui s'adresse aux entreprises qui ont des « difficultés de trésorerie », les prêts participatifs sont destinés à celles qui ont « un vrai potentiel de rebond, mais qui ont été pénalisées par une exploitation déficitaire sur l'exercice » et qui ont donc besoin de « se redoter en capital », a précisé le président de la Fédération bancaire française, Philippe Brassac.

Introduit en 1978, le prêt participatif est un objet hybride, à mi-chemin entre le prêt à long terme et la prise de participation au capital d'une entreprise. Il est remboursé en dernier, une fois que l'emprunteur a honoré toutes ses autres créances bancaires, et ne confère aucun droit de vote au prêteur. En échange, celui-ci se rémunère grâce à un taux d'intérêt fixe, en plus d'une éventuelle participation aux bénéfices de l'entreprise définie par contrat.

Ce sont les réseaux bancaires qui pourront octroyer ces prêts dans le cadre du plan de relance. L'État y apportera sa garantie et indemnisera à hauteur de 2 milliards d'euros les banques qui subiraient un défaut de paiement sur ces prêts, par exemple si une entreprise venait à faire faillite. Si les modalités de distribution restent à préciser, « l'essentiel, c'est qu'on puisse mettre très vite en place le dispositif, sans doute dès le premier trimestre 2021 », a souligné Philippe Brassac.

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Label "Relance"

En outre, afin de drainer « l'épargne Covid » des ménages, qui s'élève actuellement à 87 milliards d'euros, vers le financement des entreprises, il a été également annoncé la mise en place d'un label "Relance" pour les organismes de placement collectif investissant dans les PME françaises. Une initiative qui devrait permettre de « mobiliser 10 à 20 milliards d'euros » au profit des entreprises pour les aider à passer le cap de la crise, selon Bruno Le Maire.

La Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME) a salué dans un communiqué des « avancées concrètes en faveur du financement des entreprises ». S'agissant des prêts participatifs, ils doivent cependant « être simples et accessibles, sous peine de rater leur cible », leurs « remboursements s'étaler sur une période de 10 ans, et le dispositif ne pas exclure les entreprises viables avant la crise », a-t-elle mis en garde.

(Avec AFP)

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