La croissance économique s'est affichée à 0,3% au troisième trimestre en France, sur le même rythme depuis le début de l'année, tirée par une légère augmentation de la consommation des ménages, selon une première estimation publiée ce mercredi 30 octobre par l'Insee.
Ce chiffre est conforme à la prévision publiée le 3 octobre par l'organisme public, et identique à la croissance observée au premier et au second trimestres. Il est également conforme à la dernière estimation de la Banque de France. En revanche, les économistes sont moins confiants pour 2020. La plupart des instituts de statistiques prévoient un léger coup de frein de l'activité.
> Lire aussi : La croissance française devrait être poussive en 2020
Légère accélération de la consommation
Ce résultat s'explique par une légère hausse des dépenses des ménages, qui ont progressé de +0,3% (après +0,2% au trimestre précédent), dans un contexte de hausse du pouvoir d'achat lié aux mesures prises par le gouvernement en réponse aux "gilets jaunes".
Selon l'Insee, la consommation des biens a rebondi (+0,4% après -0,1%), compensant la décélération de celles des services (+0,3% après +0,4%), pénalisée par un "ralentissement" dans l'hôtellerie.
Concernant les biens, les dépenses ont été tirées par la "forte augmentation" des immatriculations automobiles, tandis que les dépenses en énergie se replient (-0,3% après +0,8%) et les dépenses alimentaires se réduisent encore plus (-0,7% après -0,1%). Les variations des stocks ont également eu un impact légèrement positif de 0,1 point sur la croissance, alors qu'elles l'avaient pénalisée au trimestre précédent.
Chute de l'investissement des ménages
L'investissement a légèrement ralenti (+0,9% après +1,2%). Si l'investissement des entreprises est resté relativement stable (+1,2% après +1,1%), celui des ménages a nettement marqué le pas (+0,1% après +1,6%), "après la forte hausse des transactions immobilières au deuxième trimestre", détaille l'Insee. Enfin le commerce extérieur a pénalisé la croissance, avec une hausse des importations (+1,4%) non compensées par un léger rebond des exportations (+0,3% après -0,1%).
Avec ces résultats, l'"acquis de croissance", - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait à la fin de l'année si la croissance restait nulle au dernier trimestre - était au 30 septembre de 1,2%. Le gouvernement prévoit toujours une croissance de 1,4% pour 2019. La Banque de France et l'OCDE estime que l'activité économique devrait progresser de 1,3% cette année, après 1,8% l'an dernier.