La France motrice en matière d'égalité femmes-hommes dans les grandes entreprises

Même s'il reste beaucoup à faire, la position relativement bonne de la France s'explique notamment par l'existence d'un quota de 40% de femmes dans les conseils d'administration, ainsi qu'un taux d'activité des femmes plus élevé que dans les autres pays européens. C'est ce qui ressort d'une étude réalisée par le cabinet Equileap auprès de 255 entreprises qui composent les principaux indices boursiers dans dix pays européens.
En Europe, seule une entreprise sur dix a une stratégie pour réduire les écarts salariaux. En France, c'est quatre entreprises sur 10, explique le cabinet.
"En Europe, seule une entreprise sur dix a une stratégie pour réduire les écarts salariaux. En France, c'est quatre entreprises sur 10", explique le cabinet. (Crédits : iStock)

Les entreprises françaises de l'indice vedette CAC 40 font mieux en matière de lutte contre les inégalités entre les sexes que leurs homologues européennes, mais il reste aussi beaucoup à faire, selon une étude parue ce mercredi.

Le nombre de femmes au conseil d'administration, parmi les directeurs et les cadres supérieurs, les écarts de salaires, les stratégies de recrutement, la politique de congés parentaux font partie des critères examinés par le cabinet Equileap dans 255 entreprises qui composent les principaux indices boursiers dans dix pays européens.

Au classement général, la France, avec 52 points sur 100, devance la Suède (49), l'Espagne (46), l'Allemagne (44) et l'Italie (42).

"Un des plus gros problèmes est le manque de transparence des sociétés en matière de mesure des inégalités entre les sexes", a expliqué à l'AFP Diana van Maasdijk, cofondatrice et directrice générale d'Equileap, qui oeuvre pour l'égalité des sexes sur le lieu de travail.

Un manque cruel de stratégie pour réduire les inégalités

Le cabinet, qui bénéficie de financements européens, consulte tous les documents publiés par les sociétés (rapports annuels, rapports sur la responsabilité sociale et environnementale des entreprises, tous documents mis en ligne...) avant d'appeler les entreprises pour demander les informations manquantes.

"Pour 90% des sociétés européennes que nous avons examinées, nous n'avons pas trouvé de stratégie pour réduire les écarts de salaires", regrette Mme van Maasdijk.

"En Europe, seule une entreprise sur dix a une stratégie pour réduire les écarts salariaux. En France, c'est quatre entreprises sur 10", ajoute la responsable d'Equileap.

> Lire aussi : Plus d'un milliard d'euros pour l'égalité femmes-hommes en France en 2020

Encore du chemin à parcourir

La position relativement bonne de la France s'explique notamment par l'existence d'un quota de 40% de femmes dans les conseils d'administration, ainsi qu'un taux d'activité des femmes plus élevé que dans les autres pays européens.

Mais "il reste beaucoup à faire" en France, selon Mme van Maasdijk qui se dit "déçue" que le pays ne fasse pas mieux.

L'égalité entre les deux sexes est désormais "une question financière de première ordre", car "nos données sont de plus en plus utilisées par la finance pour être incluses dans des stratégies d'investissement".

La raisonnement est que "le talent est distribué de manière égale entre les femmes et les hommes, mais pas les opportunités". Donc "si une entreprise recherche les meilleurs employés à recruter dans seulement la moitié de la population [...] alors qu'une autre société les cherche dans 100% de la population", la deuxième "aura la meilleure équipe", affirme Mme van Maasdijk.

> Lire aussi : notre dossier spéciale sur les femmes dans la finance :

Commentaires 8
à écrit le 04/03/2020 à 18:53
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Est-ce que ces entreprises « modèles » intègrent leur recours à des prestataires externes pour les tâches les plus pénibles ?

à écrit le 04/03/2020 à 18:14
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On aimerait que la place des femmes en politique, dans toutes les instances élues, soient encouragées; et , qu'à défaut, une véritable parité soient imposées Notre société reste largement dominée par le modèle patriarcal.Et quand dans des journaux de...

à écrit le 04/03/2020 à 13:44
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Cela donne quand même l'impression que cette enquête faite pas des classes aisés concerne principalement les femmes de classe aisée comme les cadres supp ou dirigeantes , je vois rarement évoqué les autres classes sociales de femmes dans ces enquêtes...

le 05/03/2020 à 9:38
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ça y est ils se sont aperçus que Aliénor d'Aquitaine était une femme... C'est qu'ils comprennent vite hein mais il faut leur expliquer longtemps, bien trop longtemps.

à écrit le 04/03/2020 à 11:15
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L'égalité est surtout demandé du point de vue salarial pour être a égalité a l'obtention de la retraite!

à écrit le 04/03/2020 à 9:53
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Donc c'est seulement au sein de l'UE ? Ce truc moyen ageux qui ne sait pas où il va mais qui y va à fond quand même...

à écrit le 04/03/2020 à 9:51
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quand dans 20 ans il y aura des tellement de quotas pour chaque minorite , ca deviendra plus dur de recruter un collaborateur que d'effectuer un echantillonnage qui tient la route......... on ne recrutera p^lus sur competence, mais par appartenance ...

le 04/03/2020 à 10:18
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Pourquoi, le recrutement se fait sur la compétence? c'est un mythe! par le statut, oui, mais la compétence je pense que nous avons moultes exemples de l'inverse ! Pour moi les grosses boites françaises sont identitaires et recrute plus souvent un...

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