La hausse de la taxe foncière à Paris doit servir à financer un plan d'investissement, promet la Ville

Une semaine après l'annonce de l'augmentation de 52% de la taxe foncière à Paris, la municipalité indique que cette mesure permettra d'établir un plan d'investissement pour la deuxième partie de la mandature d'Anne Hidalgo. Une demande répétée de ses alliés écologistes et de l'opposition qui était restée lettre morte jusqu'à présent. Les élus LR et apparentés ont néanmoins boycotté le débat budgétaire dénonçant « l'irrespect de la parole publique » puisque la maire de la capitale avait précédemment déclaré ne pas augmenter les impôts.
L'augmentation de la taxe foncière devrait rapporter environ 580 millions d'euros supplémentaires à la Ville de Paris dès 2023.
L'augmentation de la taxe foncière devrait rapporter environ 580 millions d'euros supplémentaires à la Ville de Paris dès 2023. (Crédits : Reuters)

Apaiser les tensions, une semaine après la polémique. Le 7 novembre dernier, la maire de Paris Anne Hidalgo a annoncé une hausse de 52% de la taxe foncière pour les propriétaires parisiens, soit un tiers des 2 millions d'habitants de la capitale. Une augmentation qui devrait rapporter environ 580 millions d'euros supplémentaires à la Ville dès 2023 et que la municipalité compte utiliser pour « élaborer sereinement (...) un plan d'investissement pour la deuxième partie de la mandature (...) sur nos projets prioritaires », a déclaré l'adjoint (PS) aux finances Paul Simondon. Un texte a ainsi été voté en ce sens ce mardi 15 novembre lors du débat d'orientation budgétaire.

Les écologistes, alliés turbulents des socialistes, et l'opposition réclamaient depuis des mois un programme d'investissement de la mandature (PIM) dans un contexte budgétaire assombri par les crises sanitaire et énergétique. Une demande qui était à chaque fois repoussée par l'exécutif.

Les élus LR et apparentés, principal groupe d'opposition, ont boycotté ce mardi le débat budgétaire, comme ils l'avaient précédemment annoncé. Leur cheffe de, file Rachida Dati, a fustigé face à la presse une « politique de braquage des Parisiens ». Anne Hidalgo « avait dit, juste avant l'été, que jamais elle n'augmenterait les impôts », a rappelé la maire du VIIe arrondissement, dénonçant « l'irrespect de la parole publique » et réclamant un « audit des dépenses courantes et des politiques publiques » de la mairie.

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Promesse rompue

La maire socialiste de Paris a en effet renoncé à sa promesse électorale, en 2020, de ne pas augmenter les impôts locaux. « Je ne pourrai pas tenir cet engagement », a-t-elle reconnu en séance début novembre, appelant les propriétaires parisiens à la « solidarité » pour lui permettre « de tenir un service public de qualité ».

Augmenter la taxe foncière constitue le seul levier fiscal à disposition de la mairie selon elle. La municipalité a justifié ce choix « évidemment difficile, mais assumé pour l'intérêt des Parisiens et des services publics » par le fait que ses idées pour améliorer les recettes territoriales ont quasiment toutes été rejetées par le gouvernement dans le cadre de la loi de finances. Leur proposition d'augmenter la taxe sur les résidences secondaires, la taxe sur les logements vacants et la taxe de séjour pour les hôtels de luxe n'a en effet pas été retenue.

Anne Hidalgo reproche par ailleurs au gouvernement l'augmentation de la contribution de solidarité imposée à la capitale. « Les contribuables payent 720 millions d'euros pour le budget de l'État », a-t-elle réaffirmé, alors que la dotation globale de fonctionnement reçue en retour « s'élève à 40.000 euros ».

La semaine dernière, le ministre des Comptes publics Gabriel Attal avait balayé ces critiques, réclamant à Anne Hidalgo des « réformes de structure » et une meilleure maîtrise des « dépenses discrétionnaires de subventions, qui ont très fortement augmenté ces dernières années ». Quant au ministre de l'Économie Bruno le Maire, il a fustigé les attaques de la maire, déclarant que « c'est la gestion calamiteuse de Paris qui explique » cette augmentation.

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(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 15/11/2022 à 18:40
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C'est quoi ce plan d'investissement. Maintenir et augmenter le nombre de fonctionnaires. C'est de la gestion de gribouille.

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