La ministre des Collectivités territoriales Caroline Cayeux démissionne pour cause de déclaration de patrimoine « sous-évaluée »

Caroline Cayeux a annoncé sur Twitter qu'elle démissionnait après que la Haute autorité pour la transparence de la vie publique a indiqué qu'elle estimait sa déclaration de patrimoine « sous-évaluée ». La ministre assure s'être « alignée sur ses évaluations » mais « en dépit de cela la HATVP persiste à mettre en doute ma sincérité ». Elle est remplacée par sa collègue chargée de la Ruralité Dominique Faure.
La ministre des Collectivités territoriales, Caroline Cayeux, a jugé « préférable de démissionner afin de ne pas gêner l'action du gouvernement ».
La ministre des Collectivités territoriales, Caroline Cayeux, a jugé « préférable de démissionner afin de ne pas gêner l'action du gouvernement ». (Crédits : BENOIT TESSIER)

Caroline Cayeux va démissionner. C'est ce que la ministre des Collectivités territoriales a annoncé, ce lundi, dans un communiqué publié sur Twitter. Elle quitte ses fonctions en raison de sa déclaration de patrimoine. « Suite à ma déclaration de patrimoine, la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP, ndlr) m'a indiqué qu'elle l'estimait sous-évaluée », a-t-elle expliqué. « J'ai donc bien évidemment tenu compte de ses observations et me suis alignée sur ses évaluations », poursuit-elle, mais, « en dépit de cela la Haute autorité pour la transparence de la vie publique persiste à mettre en doute ma sincérité ». La ministre indique donc avoir jugé « préférable de démissionner afin de ne pas gêner l'action du gouvernement ».

L'Élysée avait annoncé auparavant avoir mis fin à ses fonctions « à sa demande », et précisé que ses attributions seront reprises par sa collègue chargée de la Ruralité Dominique Faure. Cette dernière passe du rang de secrétaire d'État à celui de ministre déléguée.

17.000 déclarations à la HATVP

La HATVP, contactée par l'AFP, a indiqué qu'elle ne communiquerait pas dans l'immédiat, dans l'attente de la réunion de son collège mardi. « Aujourd'hui, 17.000 responsables publics, qu'ils soient élus ou agents publics, déclarent leur patrimoine et leurs intérêts auprès de la Haute Autorité », est-il précisé sur son site. Le patrimoine se compose des biens immobiliers, des valeurs mobilières, assurances vie, des comptes bancaires, des véhicules ainsi que des emprunts et des dettes. Les intérêts, eux, rassemblent la déclaration de l'activité personnelle du déclarant ou de son conjoint, des actions détenues, d'un siège social au conseil d'administration d'une entreprise et des activités bénévoles.

« Ne pas déclarer, fournir une évaluation mensongère de son patrimoine ou omettre une partie substantielle de son patrimoine ou de ses intérêts est un délit puni de trois ans d'emprisonnement et de 45000 euros d'amende. Une peine d'inéligibilité de 10 ans peut également être prononcée ainsi que l'interdiction d'exercer une fonction publique », prévient la HATVP.

Précédente polémique

Caroline Cayeux s'était déjà faite remarquer pour ses propos sur le mariage pour tous, en juillet, suscitant une polémique. Interrogée sur d'anciennes déclarations, en 2013, sur le mariage pour tous et l'adoption pour les couples de même sexe, qualifiées de « réforme de caprice et de dessein qui va contre la nature », l'ancienne maire de Beauvais (Oise), qui vient d'avoir 77 ans, avait d'abord répondu : « Je maintiens évidemment mes propos. Mais j'ai toujours dit que la loi, si elle était votée, je l'appliquerais ». Puis elle avait ajouté : « Je dois vous dire quand même, j'ai beaucoup d'amis parmi ces gens-là. Franchement, c'est un mauvais procès qu'on me fait et ça m'a beaucoup contrariée ».

Face au tollé suscité par l'expression « ces gens-là », en référence aux couples de même sexe, Caroline Cayeux avait ensuite déclaré « regretter » des propos passés « stupides et maladroits ».

Cette élue « divers droite » avait été nommée lors du remaniement à l'été 2022, en remplacement de Christophe Béchu. Il lui revenait alors dans sa feuille de route de poursuivre le déploiement du dispositif « Petites Villes de demain » qui s'adresse à plus de 1.600 territoires et celui de « l'Agenda rural ». Ce que la Toulousaine Dominique Faure va désormais devoir reprendre.

(Avec AFP)

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