Les indicateurs passent au vert les uns après les autres. Après le fort rebond de la croissance en 2021 (+7%), le taux de chômage est, lui, en forte baisse au quatrième trimestre 2021 (-0,6 point par rapport au trimestre précédent) à 7,4% de la population active en France (hors Mayotte), selon les chiffres publiés vendredi par l'Insee.
D'excellents chiffres, et meilleurs qu'attendu
En décembre, l'institut de statistiques dans sa note de conjoncture avait tablé sur un chômage à 7,8% de la population active à la fin décembre 2021. C'est donc 0,4 point de mieux que ce qui était prévu. "Cette baisse du chômage fait écho à de fortes créations d'emplois. Il y a un alignement des résultats entre les chiffres de Pôle emploi et ceux de l'Insee. Dans le secteur privé, il y a 300.000 emplois de plus qu'avant le Covid. Les créations d'emplois ont été très dynamiques dans les services marchands. C'est une baisse spectaculaire encore plus forte que ce qui était prévu. En parallèle, le taux d'emploi au plus haut depuis les années 70 montre une bonne dynamique " a expliqué l'économiste de BNP-Paribas, Stéphane Colliac, en charge du suivi de la France à La Tribune.
Au quatrième trimestre, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) en France (hors Mayotte) atteint 2,2 millions de personnes, soit 189.000 de moins sur le trimestre. "Personne n'imaginait qu'on puisse avoir de tels résultats en sortant d'une des crises économiques les plus graves qu'on ait connues au cours des dernières décennies", a déclaré la ministre du Travail Élisabeth Borne sur France Inter, pointant également un taux de chômage des jeunes au plus bas « depuis près de 40 ans ».
Le chômage inférieur à son niveau d'avant-crise
Les quatre trimestres précédents, le taux de chômage était resté quasi stable, entre 8,1% et 8%, rappelle l'Insee qui a révisé à la baisse de 0,1 point le taux de chômage du troisième trimestre à 8%. "Il est inférieur de 0,8 point à son niveau d'avant-crise (fin 2019) et à son plus bas niveau depuis 2008, si l'on excepte la baisse ponctuelle en 'trompe-l'œil' du printemps 2020, liée à la crise sanitaire" lorsque beaucoup de gens s'étaient arrêtés de chercher du travail, souligne l'Insee. "Il rejoint ainsi quasiment le niveau qu'il aurait probablement atteint en suivant sa trajectoire baissière pré-crise Covid" ajoute le chef du département de la conjoncture de l'Insee Julien Pouget.
L'autre bonne nouvelle est que sur le trimestre, le taux de chômage des jeunes diminue fortement (-3,6 points) et atteint 15,9%, rejoignant ainsi "les plus bas niveaux des cycles précédents à la fin des années 80 et 90". Il diminue de 0,3 point pour les 25-49 ans, à 6,8%, et il est stable pour les 50 ans ou plus, à 5,8%.
La baisse est plus marquée pour les femmes (-0,8 point à 7,3%) que pour les hommes (-0,4 point à 7,5%), alors que l'écart était en sens inverse au trimestre précédent.
Bond du halo du chômage
S'agissant du « halo autour du chômage », soit les personnes sans emploi qui en souhaitent un mais qui ne satisfont pas les autres critères du BIT pour être considérés comme chômeurs, il "rebondit légèrement", note l'Insee, avec 1,9 million de personnes dans cette catégorie, en hausse de 48.000.
Le taux de chômage de longue durée baisse de 0,2 point à 2,2% de la population active et retrouve son niveau d'avant crise. Environ 700.000 chômeurs déclarent être sans emploi et en rechercher depuis au moins un an. Le taux d'emploi des 15-64 ans augmente de 0,2 point, à 67,8%. Il dépasse ainsi son plus haut niveau historique atteint au trimestre précédent
Le taux d'activité (soit les personnes en emploi ou au chômage) des 15-64 ans diminue de 0,2 point à 73,3%, après une hausse de 0,7 point le trimestre précédent où il avait atteint son plus haut niveau depuis que l'Insee le mesure (1975).
(avec AFP)