Léger rebond de l'économie française prévu au premier trimestre

La croissance de l'économie française devrait atteindre 0,4% au premier trimestre 2019 contre 0,3% au dernier trimestre 2018, selon la Banque de France dans sa première estimation publiée ce lundi 11 février.
Grégoire Normand
En janvier, la production industrielle a diminué selon les derniers chiffres de la Banque de France.
En janvier, la production industrielle a diminué selon les derniers chiffres de la Banque de France. (Crédits : Reuters//Regis Duvignau)

La croissance devrait retrouver quelques couleurs en ce début d'année. Selon une estimation de la Banque de France publiée ce lundi 11 février, le produit intérieur brut (PIB) progresserait de 0,4% au premier trimestre. L'activité retrouverait ainsi de la vigueur après une année 2018 (1,5%) bien moins dynamique que 2017 (2,3%). À titre de comparaison, l'économie française n'a jamais dépassé 0,3% de progression trimestrielle l'année dernière, d'après les chiffres de l'Insee.

L'hypothèse de la banque centrale, conforme à la prévision de l'institut de statistiques public, est en hausse par rapport au chiffre du quatrième trimestre 2018 (0,3%) communiqué par l'Insee. Pour le gouvernement, cette annonce devait lui laisser un peu de répit alors que le mouvement des "Gilets jaunes" se prolonge après plus de trois mois de mobilisations consécutifs.

Lire aussi : Pourquoi la croissance a chuté à 1,5% en 2018

Coup de frein dans l'industrie

L'institution bancaire, qui s'appuie pour cette estimation sur son enquête mensuelle de conjoncture, explique ce léger rebond par une augmentation des demandes dans le bâtiment, « où les carnets de commande sont très bien garnis ». En janvier, le climat des affaires s'est établi à 105 comme en décembre. En février, les chefs d'entreprise anticipent une hausse de l'activité.

Du côté de l'industrie, la situation est moins favorable. Le mois dernier, la production industrielle a diminué dans des secteurs stratégiques comme l'aéronautique ou la chimie. La climat des affaires est passé de 102 en décembre à 99 en janvier. Les dirigeants prévoient une reprise de l'activité en février.

Enfin, dans les services, l'enquête de la Banque de France signale de moins bons résultats avec un coup de frein de l'activité. Ce qui représente une mauvaise nouvelle pour l'économie tricolore au regard du poids du tertiaire. L'indice d'activité diminue particulièrement dans l'intérim et plus modestement dans la restauration et l'hébergement.

Lire aussi : L'emploi intérimaire a nettement ralenti en 2018

Des prévisions en baisse

À l'échelle européenne, les perspectives s'assombrissent. Selon le dernier communiqué de la Commission européenne publié le 7 février dernier, la croissance a nettement ralenti à 1,9% dans l'Union européenne en 2018, contre 2,4% en 2017  et 1,6% en 2019. Dans la zone euro, l'institution basée à Bruxelles prévoit également un essoufflement de l'activité passant de 1,9% en 2018 à 1,3% en 2019. Les principales puissances économiques de l'Union monétaire devraient encore voir leurs croissances s'essouffler.

L'organisation européenne a révisé à la baisse ses projections de croissance pour la France qui devrait passer de 1,5% à 1,3%. Pour l'Allemagne, le produit intérieur brut devrait marquer le pas passant de 1,5% à 1,1% avec un net coup de frein dans l'industrie outre-Rhin. La production automobile a connu de grandes difficultés au second semestre marqué, entre autres, par la mise en place de normes antipollution.

En Italie, le ralentissement devrait être encore plus marqué avec un PIB passant de 1% à 0,2%. Déjà, l'économie de la péninsule était en souffrance au cours du dernier semestre avec une entrée en récession après deux trimestres consécutifs de croissance négative. Enfin, l'Espagne devrait également connaître un fléchissement avec un PIB passant de 2,5% à 2,1% en 2019.

Des gains de pouvoir d'achat attendus

L'économie hexagonale devrait être soutenue par une montée en puissance du pouvoir d'achat. Le gouvernement a notamment fait le pari d'une relance de la consommation avec notamment l'annonce des mesures le 10 décembre dernier destinées à booster le porte-monnaie des Français. L'ensemble des dispositifs décidés par l'exécutif devrait entraîner un gain moyen de revenus par ménage de 440 euros, selon de récents travaux de l'Observatoire français des conjonctures économiques.

Au total, « la politique budgétaire nationale aurait un impact élevé sur la croissance du PIB, de 0,5 point, grâce en particulier aux mesures issues de la crise des 'gilets jaunes' qui à elles seules améliorent le taux de croissance du PIB de 0,3 point en 2019 », selon l'organisme de recherche.

Si le ralentissement de l'inflation anticipée par la Commission européenne (2,1% en 2018 contre 1,4% en 2019) pourrait être favorable au pouvoir d'achat des Français, quelques économistes redoutent que ces gains s'orientent vers l'épargne.

Lire aussi : Budget 2019 : les gagnants et les perdants

Grégoire Normand
Commentaires 3
à écrit le 12/02/2019 à 17:31
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la martingale Macron : en 2018 j'augmente les impôts (prélèvements obligatoires) de plus de 30 milliards d'euro par an ; en 2019 , j'en restitue une partie -environ 11milliards -, et j'annonce à grand renfort de propagande média que j'augmente fortem...

à écrit le 11/02/2019 à 17:02
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Bien sûr on y croit, avec des créations d'emplois qui en janvier 2019 étaient du tiers de celles de janvier 2018 ....

à écrit le 11/02/2019 à 13:18
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0.4% !? Pfiou... !!! Impressionnant ! La Récession En Marche

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