Médecins libéraux : l'Assurance maladie reporte la séance de négociations tarifaires

L'Assurance maladie a annoncé ce jeudi matin le report de la séance de négociations tarifaires avec les syndicats de médecins libéraux. Quatre syndicats ont décidé de rejoindre les cliniques privées dans leur fronde contre les tarifs hospitaliers 2024.
Deux syndicats de médecins libéraux, Avenir Spé Le Bloc et l'UFML-S, ont annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'ils suspendaient leur participation aux négociations tarifaires avec l'Assurance maladie (Photo d'illustration).
Deux syndicats de médecins libéraux, Avenir Spé Le Bloc et l'UFML-S, ont annoncé dans la nuit de mercredi à jeudi qu'ils suspendaient leur participation aux négociations tarifaires avec l'Assurance maladie (Photo d'illustration). (Crédits : Reuters)

[Article publié le jeudi 04 avril 2024 à 09h48 et mis à jour à 13h54] Quatre syndicats de médecins libéraux ont décidé de rejoindre les cliniques privées dans leur fronde contre les tarifs hospitaliers 2024: ils suspendent leurs propres négociations tarifaires avec l'Assurance maladie, pourtant censées entrer dans leur dernière ligne droite. Cette dernière a pris acte de cette décision et a reporté la séance de négociations prévue jeudi avec l'ensemble des six syndicats représentatifs de médecins libéraux, généralistes et spécialistes.

Très attendues après un cuisant échec l'an dernier, ces négociations ont pour but de revaloriser significativement les médecins, qui doivent en contrepartie prendre des engagements collectifs, comme une hausse des installations en déserts médicaux, ou une maîtrise de la part des malades chroniques dénués de médecin traitant.

Dans une réaction écrite transmise à l'AFP, le ministre délégué à la Santé, Frédéric Valletoux, « regrette » cette interruption et appelle à ne pas « mettre en péril » les progrès en cours vers une meilleure rémunération des professionnels et en faveur de l'accès aux soins.

Dans la nuit de mercredi à jeudi, l'organisation majoritaire chez les médecins spécialistes, Avenir Spé-Le Bloc, et le syndicat UFML-S, ont annoncé qu'ils suspendaient leur participation en soutien aux cliniques privées, avant d'être rejoints par les syndicats SML et FMF. Ils contestent les arbitrages gouvernementaux sur l'évolution des tarifs hospitaliers pour 2024, annoncés la semaine dernière. Les tarifs hospitaliers du secteur privé lucratif n'augmenteront que de 0,3% en 2024, contre 4,3% pour les hôpitaux publics ou privés à but non lucratif.

Un appel à la grève en soutien aux hôpitaux et cliniques privés

Ils ont appelé les médecins libéraux à rejoindre la grève dont menacent les hôpitaux et clinique privés, outrés par la faible augmentation tarifaire que leur a octroyée le gouvernement en 2024, à compter du 3 juin.

Les maternités et les services qui « apportent des soins vitaux » comme la dialyse, la radiothérapie ou la chimiothérapie, ne seront pas fermés, et les établissements excluront toute action qui pourrait « aboutir à une perte de chance, » a-t-on précisé à la direction de la La Fédération de l'hospitalisation privée (FHP). « Les modalités exactes sont en cours de préparation », a-t-on ajouté de même source. Pour la FHP, les décisions du gouvernement aggravent une situation « déjà critique », car les charges des hôpitaux et cliniques « augmentent de façon exponentielle. » La part d'hôpitaux privés en déficit, « passée de 25 à 40% entre 2021 et 2023, atteindra dans ces conditions le niveau alarmant de plus de 60% en 2024 », a-t-elle assuré.

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La fin du quoi qu'il en coûte

« La campagne tarifaire 2024 est la première post-crise » Covid-19 et « marque la fin du quoi qu'il en coûte », a indiqué Marie Daudé, directrice générale de l'offre de soin au ministère de la Santé, lors d'une rencontre mercredi avec l'association des journalistes de l'information sociale (Ajis). « Il n'y a aucune velléité de pénaliser un acteur plus qu'un autre ».

Elle a expliqué la différence de traitement entre l'hôpital public et l'hôpital privé en 2024 notamment par les différentes typologies d'activités entre les deux secteurs. « Le gouvernement a fait le choix de valoriser plus que d'autres des activités comme les soins palliatifs, les greffes », et « la médecine en hospitalisation complète », qui sont plus présentes dans les hôpitaux publics que dans le privé, a-t-elle expliqué. Les maternités vont bénéficier d'une hausse de tarif de 3%, qu'elles soient de statut public ou privé, a ajouté la responsable.

La FHP n'en est pas moins furieuse : « Face à l'absence regrettable de transparence et de concertation avec le ministre délégué en charge de la Santé », elle indique qu'elle « limitait ses interactions avec le ministère et les Agences régionales de Santé (ARS) aux seuls échanges indispensables ».  Elle entend « déposer toutes les formes de recours juridiques possibles au national et auprès de chaque établissement de santé pour faire face à cette injustice ».

Le secteur de l'hospitalisation privée à but lucratif compte quelque 1.030 établissements où exercent plus de 200.000 professionnels de santé, dont 40.000 médecins libéraux, selon les chiffres de la FHP.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 05/04/2024 à 16:58
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le coiffeur gagne plus que le médecin ..... une honte le tarif pratiquer pour les médecins , d'autre part il faut aussi augmenter le "ticket modérateur" ....chacun doit payer une partie des prestations médicales .... il faut arrêter l'assistanat .......

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