Plan de sauvegarde de Casino : les actionnaires ont voté, résultat attendu d'ici vendredi matin

Juste avant le vote, une administratrice judiciaire a présenté ce plan de sauvegarde comme « l'unique solution sur la table permettant de viabiliser » un groupe en grande détresse financière. Mais les actionnaires présents ont fait connaître leur colère, dans la mesure où le plan prévoit qu'ils soient dilués très massivement par l'augmentation de capital.
Si la restructuration financière de Casino est validée, un total de 313 de ses supermarchés et hypermarchés seront cédés.
Si la restructuration financière de Casino est validée, un total de 313 de ses supermarchés et hypermarchés seront cédés. (Crédits : STEPHANE MAHE)

La date était connue depuis plusieurs semaines. Ce jeudi 11 janvier, les actionnaires de Casino étaient convoqués par les administrateurs judiciaires pour se prononcer sur le plan de sauvegarde du groupe, en grande difficulté financière.

Pour rappel, ce plan convenu en juillet 2023 avec ses principaux créanciers et avec les candidats à sa reprise - les milliardaires Daniel Kretinsky et Marc Ladreit de Lacharrière, adossés au fonds britannique Attestor - prévoit une augmentation de capital de 1,2 milliard d'euros et une forte réduction de sa dette. Un projet qui diluera fortement la part des actionnaires actuels, à commencer par celui qui est encore PDG pour quelques mois, Jean-Charles Naouri, quand les créanciers récupéreront le solde du capital, soit environ 46%.

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C'est une « réunion pénible et sensible pour beaucoup d'entre vous » actionnaires, a déclaré avant le vote, ce jeudi, Hélène Bourbouloux, l'une des trois administrateurs judiciaires présents sur l'estrade de la Maison de la Mutualité à Paris. Son homologue, Aurélie Perdereau, a présenté le plan de sauvegarde comme « l'unique solution sur la table permettant de viabiliser » un groupe en grande détresse financière. Le plan de vol dessiné pour les prochaines années a quant à lui été présenté à la tribune par Philippe Palazzi, appelé à devenir le directeur général du groupe une fois que les repreneurs en auront pris les commandes à horizon mars/avril de cette année.

Les actionnaires expriment leur colère

Les actionnaires présents ont fait connaître leur colère, dans la mesure où le plan prévoit qu'ils soient dilués très massivement par l'augmentation de capital. Ils ont aussi interrogé les repreneurs sur l'avenir du groupe.

Parmi ceux ayant pris la parole, l'éditeur de presse et homme politique Nicolas Miguet, petit actionnaire du groupe se prévalant du soutien de « centaines d'actionnaires ». Il est visé comme Casino par une enquête préliminaire pour soupçons de manipulation du cours de Bourse, « corruption privée active et passive » et « délit d'initié commis courant 2018 et 2019 ». Le groupe et l'actionnaire contestent les faits présumés.

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Le résultat de ce vote, qui est attendu d'ici vendredi matin avant l'ouverture des marchés financiers selon les administrateurs judiciaires, fait peu de doute. Ce, dans la mesure où Jean-Charles Naouri, « pas présent » ce jeudi, s'inscrit « en soutien du plan » proposé dans le cadre de la procédure de sauvegarde accélérée, selon Aurélie Perdereau. Et le fait que le groupe soit justement entré fin octobre dans ce type de procédure - qui court jusqu'au 25 février - permet en plus d'embarquer les créanciers récalcitrants « de manière contrainte s'il le faut », selon plusieurs sources.

Intermarché contraint de revendre trois magasins rachetés à Casino

Si la restructuration financière de Casino est validée, un total de 313 de ses supermarchés et hypermarchés seront cédés. « Environ un tiers devrait être repris par Auchan, les deux autres tiers par Intermarché », avait annoncé l'intersyndicale du groupe début janvier.

Une première vague de 61 magasins a déjà été rachetée cet automne par le groupement Les Mousquetaires/Intermarché. Mais l'Autorité de la concurrence n'a finalement pas donné son accord pour trois d'entre eux, comme annoncé ce jeudi 11 janvier. Elle estime que « l'opération risquait d'entraver la concurrence dans les zones de chalandise entourant les magasins cibles situés à Lons-le-Saunier (39), à Plouaret (22) et à Vals-près-le-Puy (43) ».

Dans ces trois zones, Intermarché « renforcerait significativement son pouvoir de marché à l'issue de l'opération », une situation qui « risquait d'entraîner des hausses de prix ainsi qu'un appauvrissement de la diversité de l'offre au détriment des consommateurs dans les zones concernées », explique-t-elle.

L'Autorité de la concurrence indique également qu'Intermarché « s'est engagé à céder à un ou plusieurs concurrents » ces trois anciens magasins Casino. « Les cessions devront comprendre l'ensemble des éléments nécessaires au maintien de la viabilité de l'activité et intégrer le personnel employé dans les magasins concernés avant leur reprise par Intermarché. Ces cessions ne signifient donc pas fermeture des magasins, mais reprise avec changement d'enseigne », est-il stipulé.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 11/01/2024 à 20:36
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Un scandale de plus ! Des actionnaires à qui ont a envoyé leur carte d admission à l AG le 9 /01 alors qu ils l avaient demandée le 27/12 reçu le 11 /01 a 11h a l autre bout de la france 9,8 millards détournés de la cri ôte normale de casino pour ...

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