Sécheresse : plus de la moitié des nappes phréatiques sont au-dessus des normales

La situation des nappes phréatiques de France métropolitaine a continué de s'améliorer en décembre. Grâce aux pluies tombées, plus de la moitié d'entre-elles sont désormais au-dessus des normales alors qu’un an plus tôt, plus des deux tiers étaient en-dessous. Seul bémol : le niveau de celles du pourtour méditerranéen, fragilisées par le manque de précipitations capables de les recharger.
La situation s’est ensuite améliorée, grâce aux pluies tombées dans le pays en octobre et en novembre.
La situation s’est ensuite améliorée, grâce aux pluies tombées dans le pays en octobre et en novembre. (Crédits : Gonzalo Fuentes)

La météo pluvieuse de ces dernières semaines - 28 départements allant de la Bretagne à l'Alsace sont en vigilance orange neige-verglas ou pluie-inondation ce mercredi - n'a pas que des mauvais côtés. Grâce à ces précipitations, l'amélioration du niveau d'alimentation en eau des nappes phréatiques amorcée en décembre se poursuit. Si bien que « 56% des niveaux sont au-dessus des normales mensuelles en décembre », indique le Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), organisme public chargé de la surveillance, dans son bulletin mensuel sur les nappes d'eau souterraine au 1er janvier.

C'est nettement plus qu'en novembre (48%) et encore davantage qu'en octobre (14%). Reste toutefois un tiers des points d'observations (36%) sous les normales mensuelles, ce qui est conséquent. Mais c'est là encore bien mieux qu'à la même époque en 2022, où 72% des niveaux étaient situés sous les normales.

« Ce début de recharge hivernale permet d'espérer des niveaux satisfaisants en sortie d'hiver sur une grande partie du territoire », précise le BRGM, apportant ainsi une note d'optimisme après une nouvelle année marquée par la sécheresse.

Des pluies tardives

La recharge, qui permet aux réservoirs d'eau souterrains de reconstituer leurs stocks durant l'automne et l'hiver quand la végétation est en dormance, s'est généralisée depuis novembre alors qu'elle démarre d'ordinaire en septembre-octobre. Elle a été retardée durant le début de l'automne du fait de pluies déficitaires et d'une végétation restée active en raison des températures élevées.

La situation s'est ensuite améliorée, grâce aux pluies tombées dans le pays en octobre et en novembre. Des précipitations records - malheureusement à l'origine d'inondations et de nombreux dégâts notamment dans le nord de la France - mais qui ont permis de recharger un certain nombre de nappes. Selon Météo-France, entre la mi-octobre et la mi-novembre, la France a été arrosée par un « rail de dépressions » sur l'Atlantique qui ont occasionné un cumul moyen de 237,3 mm de pluies. Le précédent record était de 187,1 mm entre le 13 janvier et le 11 février 1988.

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Inquiétude pour le pourtour méditerranéen

Reste que toutes les régions n'en ont pas profité. Car les pluies ne sont pas tombées partout, et leur « impact bénéfique » n'a pas forcément été ressenti de la même manière, avec parfois des délais de deux à trois mois avant que l'eau ne s'infiltre en profondeur. Le BRGM précise ainsi que « la situation devra être particulièrement surveillée sur les nappes du pourtour méditerranéen, fragilisées par un étiage sévère et l'absence d'épisodes notables de recharge ». En raison d'absence de pluie suffisante en décembre, leur recharge ne semble pas avoir débuté explique l'organisme. Il juge même en particulier « difficilement envisageable de reconstituer durablement les réserves des nappes du Roussillon et d'observer des niveaux au-dessus des normales d'ici le printemps 2024 ».

La situation est particulièrement préoccupante dans les Pyrénées-Orientales, seule zone en rouge (ce qui signifie un niveau de nappe très bas) sur la carte du BRGM. Dans ce département, la sécheresse dure depuis... 2021. Soit deux années exceptionnellement sèches d'affilée, du jamais vu. La terre est totalement desséchée. « En plein mois de février 2023, les sols avaient un degré d'humidité comparable à celui d'un mois d'août », comme l'expliquait fin décembre Simon Mittelberger, climatologue à Météo France.

L'absence de pluie y est en partie due à la géographie. Si les précipitations viennent de l'ouest, elles sont bloquées par le massif des Pyrénées. Mais le dérèglement climatique joue aussi un rôle. Sur le pourtour méditerranéen, « on s'attend à une baisse des précipitations dans le contexte du changement climatique », prévenait l'expert.

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Face à cette situation, il faut s'adapter, réaliser des « économies d'eau drastiques à tous les niveaux », abondait Henri Got, hydrogéologue. « L'ère de l'eau gratuite est terminée », appuie-t-il, appelant à un changement « radical » des pratiques. Et de citer l'exemple de Barcelone, sœur catalane de Perpignan, qui multiplie les initiatives : réutilisation des eaux usées pour l'agriculture, usine de dessalement de l'eau de mer, importation d'eau douce depuis le Rhône par tanker... Autant d'idées qu'il faudra bien se résoudre à envisager de ce côté des Pyrénées.

(Avec AFP)

Commentaires 5
à écrit le 18/01/2024 à 6:47
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Bonjour, bien sur , ils manque de l'eau... Et les marmotte enroules le chocolats dans les Alpes... Tous cela me reste tres peux crédibles... Par compte avons nous vendu des vollume importants d'eau douce a des pays du golfe se qui aurait affaibl...

à écrit le 17/01/2024 à 19:42
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Faudrait peut-être commencer à interdire le remplissage des piscines et le lavage des voitures dans le midi non ? Ils se révolteraient ! ^^ Ça fait déjà 20 ans que leurs rivières et ruisseaux sont à sec on se demande bien comme cela va se terminer. E...

le 18/01/2024 à 13:26
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@dossier 51 - Le remplissage des piscines est marginal comparé aux besoins de l'agriculture où la il y a des grosses économies à réaliser. Une piscine ne se vide pas (sauf gros problème ) . Elle ne nécessite pas de gros appoints d"eau. Pour finir, ...

le 18/01/2024 à 16:47
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L'eau des piscines peut être pompée si nécessaire par les pompiers .... ces réserves d'eau ont donc leur utilité, d'autant que les pompiers se fournissent ainsi par de l'eau financée... par le privé !!!

le 20/01/2024 à 8:44
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Pas de panique les gars vous perdrez pas votre piscine ! lol ! ^^

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