Télétravail : le gouvernement veut renforcer l'accompagnement et les contrôles

La ministre du Travail a demandé à l'inspection du travail "de renforcer ses contrôles sur l'effectivité du télétravail" et l'application des recommandations sanitaires.
Grégoire Normand
Le ministère du Travail veut renforcer les contrôles dans les entreprises sur la bonne application des protocoles sanitaires.
Le ministère du Travail veut renforcer les contrôles dans les entreprises sur la bonne application des protocoles sanitaires. (Crédits : Eliot Blondet / Abacapress via Reuters)

La pression s'intensifie sur le monde du travail. Alors que les hôpitaux en Ile-de-France sont débordés et que la situation épidémique se détériore à grande vitesse, le ministère du Travail veut renforcer les contrôles dans les entreprises sur la bonne application des protocoles sanitaires. Dans un communiqué envoyé vendredi soir, la ministre du Travail Elisabeth Borne a indiqué qu'elle avait demandé à la direction générale du travail d'envoyer des instructions aux services de l'inspection du travail pour renforcer les mesures d'information et de contrôle des employeurs. « Alors que notre pays est confronté à une nouvelle vague de l'épidémie, le strict respect des règles sanitaires, notamment celles concernant le télétravail, est plus que jamais essentiel. J'ai conscience que nous demandons des efforts considérables aux entreprises et à leurs salariés depuis le début de l'épidémie, mais il est important qu'ils continuent de prendre toute leur part dans le combat que nous menons contre le virus » a déclaré la ministre.

Depuis le premier confinement il y a un an, l'application du travail à distance dans les entreprises a perdu du terrain selon différentes enquêtes menées récemment. Entre les risques d'isolement et une exposition accrue à la maladie, les entreprises et les administrations doivent jouer les équilibristes. La mise en oeuvre d'un accord national interprofessionnel (ANI) en novembre dernier n'a pas permis de rendre effectives certaines demandes des organisations professionnelles et syndicales. Ce texte demeure « ni prescriptif, ni contraignant ».

> Lire aussi : L'accord national sur le télétravail est-il une mascarade ?

Un accompagnement plutôt que des sanctions

L'instruction envoyée aux services déconcentrées de l'Etat met l'accent sur l'accompagnement des entreprises et des salariés. La direction générale du travail demande aux inspecteurs de renforcer leurs mission d'information auprès des entreprises ou des organisations professionnelles et syndicales sur l'application du protocole sanitaire rendu public la semaine dernière. L'administration centrale enjoint également à l'inspection « d'accompagner mais aussi de contrôler la bonne mise en œuvre par les entreprises des recommandations sanitaires, notamment les actions engagées pour développer au maximum le télétravail, dans le cadre des plans d'action prévus par le protocole dans les départements les plus touchés par l'épidémie ».

Depuis le début de la pandémie, les contrôles ont donné lieu à très peu de mises en demeure. Selon les statistiques communiquées par le cabinet d'Elisabeth Borne, sur les 2.000 contrôles menées en Ile-de-France où l'épidémie affole les compteurs, seules 14 mises en demeure ont été décidées depuis janvier. Et à l'échelle nationale, 24.000 contrôles ont été réalisés depuis un an, et 34 mises en demeure ont été prononcées. Ce qui signifie que seuls 0,1% des contrôles donnent lieu à des mises en demeure et le ratio de sanctions appliquées doit être encore plus faible.

Le Medef veut le maintien du « jour de soupape » hebdomadaire au bureau

Le président du Medef espère que le gouvernement maintiendra la possibilité pour les salariés en télétravail de revenir au bureau un jour par semaine en cas de durcissement des restrictions sanitaires, a-t-il déclaré dimanche.

« Reconfiner ça veut dire quoi par rapport à ce qu'on a aujourd'hui ? On pourrait rendre le télétravail obligatoire. Moi je n'y suis pas favorable », a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux sur LCI. « On voit bien la limite de l'exercice. On a énormément de mal dans beaucoup d'entreprises à ce que les gens respectent les quatre jours sur cinq minimum » en télétravail, a-t-il ajouté. Il souligne que des « troubles psychologiques" peuvent émerger chez des télétravailleurs « parce qu'au bout d'un mois, deux mois, trois mois tout seul dans un petit appartement devant Zoom ou devant une visioconférence ça crée des problèmes ».

« Le gouvernement pourrait supprimer ce jour de soupape. Si ça dure 15 jours, trois semaines, on tiendra le choc, mais si ça dure plus longtemps, je crains les ravages sur la santé mentale de nos collaborateurs », a-t-il poursuivi.

Interrogé sur la possible fermeture des établissements scolaires, qui implique pour certains parents de ne plus pouvoir travailler, le président du Medef a dit qu'il ne voulait « pas appeler » à garder les écoles ouvertes « parce que c'est une décision de médecin, une décision politique ». « Ce que je dis simplement, c'est que si on ferme les écoles, les conséquences économiques sont importantes. C'est une décision beaucoup plus lourde que le télétravail », a-t-il complété.

Grégoire Normand
Commentaires 4
à écrit le 29/03/2021 à 14:16
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Brûler les corps pour sauver les âmes : c'est bien sa ligne directrice. Désolé, personnellement je préfère qu'on s'intéresse aux corps qui souffrent pour les soulager, au lieu de cette inhumanité vertueuse qu'on veut nous imposer pour faire notre bo...

à écrit le 29/03/2021 à 13:28
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Le gouvernement veut imposer au privé ce que beaucoup de directeurs d'administrations refusent. On voit les méfait de ce refus des énarques de voir partir leurs administrations en province, la France éternelle qui pense que seul Paris doit drainer to...

à écrit le 29/03/2021 à 12:59
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Et sinon, c'est quoi son traitement pour être sortie au bout de 7 jours ?

à écrit le 29/03/2021 à 11:51
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Si la photo a été prise juste après son "rétablissement" c'est qu'elle n'est pas rétablie du tout là ça se voit.

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