> DOSSIER - La course aux vaccins
La promesse faite par Emmanuel Macron de « vacciner tous les Français qui le souhaiteraient d'ici l'été » sera-t-elle tenue ? Au 27 février, 2,9 millions de personnes ont reçu au moins une dose, dont 1,5 million de personnes ont été vaccinées avec les deux doses. Pour rattraper son retard, le gouvernement a étendu début mars au maximum la vaccination. Deux millions et demi de personnes supplémentaires deviennent ainsi éligibles à la vaccination, avec l'élargissement des critères pour bénéficier du vaccin AstraZeneca, suite aux résultats encourageants en Grande-Bretagne. Mais pour l'heure, la lenteur est toujours de rigueur en France.
Aussi, le commissaire européen à l'Industrie, Thierry Breton, a exhorté les Etats membres de l'Union européenne à déployer rapidement leurs campagnes. Il a ajouté que l'Union espère avoir livré 95 à 100 millions de doses à ses Etats membres d'ici fin mars, indique-t-il dans une interview publiée mercredi par le quotidien italien Corriere della Sera.
En Europe, Thierry Breton souligne que, si environ 43 millions de doses ont jusqu'à présent été fournies à l'UE, seules 30,2 millions ont été administrées.
Toujours sous la pression de l'épidémie, la France a donc mis vingt départements identifiés par l'exécutif sous surveillance, pour de prochaines restrictions localement. Mais face au rejet des Français, Emmanuel Macron a promis une détente sur les restrictions d'ici « 4 à 6 semaines ».
Carte des taux de vaccinations des 20 départements sous surveillance
(au 27 février 2021 - Source : ministère de la Santé/Insee)
On estime qu'à la semaine du 27 février, 4,43% des Français ont ainsi reçu au moins une dose de vaccin, et que 2,36% ont reçu les deux doses. Dans les territoires d'outre-mer, les chiffres restent faibles. A La Réunion, le taux est à 2,00%, 1,17% en Martinique, 0,80% en Guadeloupe, 1,28% en Guyane et 1,86 % à Mayotte, selon les données du ministère de la Santé au 27 février.
Jusqu'ici réservé aux professionnels de santé et aux deux millions de personnes de 50 à 64 ans atteintes d'une comorbidité (diabète, hypertension, antécédents de cancer...), l'AstraZeneca un temps considéré avec méfiance est désormais être proposé aux 65-75 ans présentant ces mêmes pathologies.
Une décision annoncée lundi 22 février au 20 heures de France 2 par le ministre de la Santé Olivier Véran, conformément à un avis de la Haute Autorité de santé (HAS) rendu public mardi. La HAS a également recommandé que tous les vaccins puissent à l'avenir être administrés par les pharmaciens, les infirmiers et les sages-femmes, en plus des médecins, ainsi qu'un élargissement des publics considérés comme prioritaires.
"Rien que sur le mois de mars, nous comptons proposer une première vaccination à 6 millions de Français", a insisté lundi soir M. Véran, ce qui "fera 9 millions au total depuis le début".
Une accélération de la campagne de vaccination, très critiquée lors de son lancement fin décembre, sur laquelle l'exécutif mise pour "tenir" les "quatre à six semaines" évoquées lundi par Emmanuel Macron comme horizon d'un éventuel assouplissement.
Du côté des livraisons des vaccins, au 27 février, la France a reçu au total 7.992.710 doses, tous vaccins confondus, d'après les chiffres du ministère de la Santé.
Lire aussi : Pourquoi le vaccin d'AstraZeneca-Oxford pourrait changer la donne
CAMPAGNE VACCINALE EN FRANCE
(Avec AFP et Reuters)