Adhésion de la Finlande et de la Suède à l'Otan : "une grave erreur supplémentaire", selon Moscou

La Russie, passée maître dans l'escalade verbale depuis le début du conflit avec l'Ukraine, ébauche même une riposte en cas d'adhésion des deux pays à l'Alliance atlantique. Selon les derniers pointages des médias finlandais, au moins 85% des 200 élus vont voter, au plus tôt ce mardi, "oui" à la candidature à l'Otan.
(Crédits : Reuters)

Moins de 24 heures après la candidature officielle de la Finlande et bientôt de la Suède à l'Otan, la réponse de la Russie est cinglante. Pour le vice-ministre russe aux Affaires étrangères, Sergueï Ryabkov, l'adhésion de ces deux pays - dont l'un partage 1.300 kilomètres de frontières avec la Russie - est en effet une erreur qui aurait des conséquences considérables. "C'est une grave erreur supplémentaire dont  les conséquences auront une portée considérable. Ils ne doivent pas s'imaginer que nous allons simplement l'accepter", a même annoncé le vice-ministre.

"Le fait que la sécurité de la Suède et de la Finlande ne sera pas renforcée à la suite de cette décision est très clair pour nous", a déclaré Sergeï Ryabkov, cité par l'agence de presse russe Interfax.

Le niveau général de tension militaire va augmenter, la prévisibilité dans cette sphère va diminuer. C'est une honte que le bon sens soit sacrifié à une disposition fantôme sur ce qu'il convient de faire dans cette situation évolutive", a ajouté le vice-ministre.

Les Parlements finlandais et suédois se penchent lundi sur les candidatures des deux pays nordiques à l'Otan, avec de larges majorités assurées dans les deux chambres. Selon les derniers pointages des médias finlandais, au moins 85% des 200 élus vont voter oui à la candidature à l'Otan.

L'adhésion des deux États serait l'un des plus grands changements au système sécuritaire de l'Europe depuis des décennies, reflétant une transformation radicale des perceptions dans la région nordique depuis que la Russie a envahi l'Ukraine le 24 février.

L'Europe "belliqueuse"

Deux jours plus tôt, le ministre des affaires étrangères Sergei Lavrov, avait, lui, accusé l'Union européenne de favoriser la guerre. "L'UE est passée d'une plate-forme économique constructive, telle qu'elle a été créée, à un acteur agressif et belliqueux qui affiche déjà ses ambitions bien au-delà du continent européen", a-t-il déclaré.

Il a aussi jugé que"le désir de Kiev devenir membre de l'Union européenne n'est pas anodin".

Parallèlement, l'Otan et les États-Unis ont déclaré dimanche qu'ils étaient convaincus de pouvoir surmonter les objections de la Turquie (membre de l'Otan) à l'adhésion des deux États nordiques à l'alliance militaire.

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Moscou considère l'Alliance atlantique, son vieil ennemi de la Guerre froide, comme une menace existentielle et a notamment justifié son offensive en Ukraine par les ambitions atlantistes de Kiev et le soutien politique et militaire occidental à ce voisin de la Russie.

La Russie multiplie également les coups de canif contre l'Union européenne, qui a imposé une volée de sanctions sans précédent à Moscou et affiche son soutien à l'Ukraine.

L'Otan derrière l'offensive ukrainienne pour libérer l'Est

Sur le front militaire, les forces russes s'efforcent pendant ce temps de progresser dans la région stratégique du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, en partie contrôlée par des séparatistes prorusses depuis 2014 et dont Moscou a fait son objectif principal depuis le retrait de ses troupes des environs de Kiev fin mars.

Mais elles sont à la peine face à la résistance acharnée des forces ukrainiennes. Ces dernières, qui contre-attaquent dans la région de Kharkiv (nord), sont proches d'atteindre la frontière avec la Russie, a affirmé à la télévision ukrainienne le conseiller du ministère de l'Intérieur ukrainien, Vadim Denissenko.

A l'issue d'une réunion des chefs de la diplomatie des pays de l'Otan à Berlin, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, a affirmé que les pays de l'Alliance, individuellement, ne relâcheraient pas leurs efforts "en particulier en matière d'assistance militaire" à l'Ukraine.

(Avec AFP et Reuters)

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