Séisme au Japon : pas de tsunami majeur, mais les autorités restent en alerte

Un puissant séisme de magnitude 7,5, avec plusieurs répliques, ont frappé le centre du Japon ce lundi. Plusieurs vagues de mer ont touché certaines localités, mais pas de tsunami majeur. Les autorités ont toutefois demandé aux habitants de rester vigilants en vue de prochaines répliques sismiques.
« Tous les habitants doivent évacuer immédiatement vers les hauteurs », a déclaré ce lundi matin (heure française) la télévision nationale japonaise, la NHK.
« Tous les habitants doivent évacuer immédiatement vers les hauteurs », a déclaré ce lundi matin (heure française) la télévision nationale japonaise, la NHK. (Crédits : ISSEI KATO)

[Article publié le lundi 1er janvier 2024 à 09h37 et mis à jour à 16h03]

Au Japon, un premier jour de l'année 2024 où la terre a dangereusement tremblé, plongeant les habitants de la péninsule dans la crainte. Ce lundi, de puissants séismes ont ainsi frappé le centre du Japon, poussant les autorités à déclencher une alerte au tsunami et ordonner à la population de la zone concernée de se réfugier sur les hauteurs.

« Tous les habitants doivent évacuer immédiatement vers les hauteurs », a déclaré dans la matinée le diffuseur média national NHK, après que plusieurs séismes aient touché la péninsule de Noto, dans le département d'Ishikawa après 16h00 (07h00 GMT). « Nous avons conscience que vos maisons et vos biens vous sont chers, mais vos vies sont plus importantes que tout le reste. Courez vers les zones les plus élevées possibles », a ajouté un présentateur du média TV.

Pas de tsunami majeur

A la mi-journée, le centre américain d'alerte aux tsunamis du Pacifique (PTWC) a indiqué que « la menace de tsunami est désormais largement écartée ». Cependant, plusieurs préfecture locale reste encore en alerte rouge. Tout aussi vigilante, l'agence météorologique japonaise a demandé aux habitants des sites à risque de ne pas quitter leur « zone de sécurité tant que l'avertissement n'a pas été levé ». Elle prévient aussi que « dans les zones où les secousses ont été fortes, il existe un risque accru d'effondrement de maisons et de glissements de terrain ».

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La possibilité de répliques n'est de surcroît pas écartée. Des séismes de magnitude 2, 3 ou 4, plus faibles, continuent en effet de se produire sur le littoral japonais. Ils font suite au séisme d'une magnitude 7,5, beaucoup plus fort, survenu dans les premiers temps. Depuis 16 heures au Japon (8h à Paris), «59 tremblements de terre d'intensité sismique de 1 ou plus se sont produits », précise à ce sujet l'agence météorologique japonaise.

« De dangereuses vagues de tsunami (...) sont possibles dans un rayon de 300 km autour de l'épicentre le long des côtes du Japon », a prévenu dans un premier temps le Centre d'alerte aux tsunamis du Pacifique (PTWC). Peu après cette annonce, des vagues de 1,2 mètre de haut ont touché le port de Wajima, dans la péninsule de Noto, à la pointe nord du département d'Ishikawa (centre) à 16h21 (07h21 GMT).

Centrales nucléaires pour le moment sous contrôle

A date, aucune anomalie n'a été signalée dans les centrales nucléaires japonaises cette série de séismes dans le département d'Ishikawa (centre). « Il a été confirmé qu'il n'y avait pas d'anomalies dans la centrale nucléaire de Shika (située dans le département d'Ishikawa, ndlr) et sur d'autres sites pour le moment », a déclaré le porte-parole du gouvernement Yoshimasa Hayashi.

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Les aéroports de Niigata, Komatsu, Toyama, Noto et Shonai sont désormais fermés jusqu'à nouvel ordre, avec de nombreux vols déroutés. La piste de l'aéroport de Noto est fortement endommagée selon les autorités.

Les autoroutes près de l'épicentre ont été fermées, et la circulation des trains à grande vitesse (shinkansen) entre Tokyo et le département d'Ishikawa a été interrompue, selon la compagnie ferroviaire Japan Railways. Quelque 33.500 foyers sont actuellement privés d'électricité, ont indiqué plusieurs fournisseurs locaux d'énergie. Les départements de Toyama, Ishikawa et Niigata situés sur l'île de Honshu, qui donnent sur la mer du Japon, sont particulièrement touchés par ces coupures d'électricité.

Selon la télévision japonaise NHK, dans la ville de Wajima (préfecture d'Ishikawa), un important incendie est en cours depuis plusieurs heures. Sur place, les pompiers tentent toujours de l'éteindre et de sauver d'éventuels personnes coincés à l'intérieur de leur logement.

Des villes russes proches du Japon en alerte

En dehors de l'archipel japonaise, des villes de l'Extrême-Orient russe, dont Vladivostok (proche de la pointe du pays), ont émis ce lundi une « alerte » sur un possible risque de tsunami, sans pour autant procéder à des évacuations à ce stade, après une série de puissants séismes au Japon. « Les parties côtières de la côte ouest de Sakhaline pourraient être affectées par des vagues de tsunami », a indiqué sur Telegram le ministère russe des Situations d'urgence. Les autorités de Vladivostok ont recommandé aux pêcheurs de rentrer au port.

Une série de plusieurs séismes

Selon les premiers rapports de l'Agence météorologique japonaise, une série de 21 séismes d'une magnitude supérieure ou égale à 4 ont touché le centre en un peu plus de 90 minutes, a rapporté Le plus important de cette série de séismes, survenu à 16h10 (07h10 GMT) à la pointe nord-est de la péninsule, a été enregistré initialement à une magnitude 7,4, avant que celle-ci ne soit révisée à 7,5 selon l'Institut de géophysique américain USGS, puis 7,6 selon la JMA.

D'autres tremblements de terre ont frappé un peu avant ou juste après la même péninsule : un premier de magnitude 5,7 à 16h06 heure locale à l'intérieur des terres, un autre de magnitude 6,1 à 16h18, puis encore trois autres de magnitude comprise entre 4,5 et 4,8 jusqu'à 16h32 heure locale.

Le traumatisme de mars 2011

Situé sur la ceinture de feu du Pacifique, le Japon est l'un des pays où les séismes sont les plus fréquents au monde. L'archipel applique en conséquence des normes de construction extrêmement strictes, de sorte que les bâtiments résistent généralement à de puissants séismes, et les habitants sont rompus à ce genre de situations, à laquelle ils se préparent régulièrement.

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Mais le Japon est hanté par le souvenir du terrible séisme de magnitude 9,0 suivi d'un tsunami géant en mars 2011 sur les côtes nord-est du pays, une catastrophe qui a fait quelque 20.000 morts et disparus. Ce désastre avait aussi entraîné l'accident nucléaire de Fukushima, le pire depuis celui de Tchernobyl en 1986.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 01/01/2024 à 17:58
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D'autant que les actionnaires de TEPCO n'ont jamais été inquiétés pour leur responsabilité majeure dans l'accident de Fukushima, il ne vaut donc mieux pas que cela recommence ils n'ont rien retenu du tout.

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