La facture des catastrophes naturelles explose en 2023 : plus de 100 milliards de dollars

Au niveau mondial, les assureurs devraient débourser plus de 100 milliards de dollars cette année à cause des intempéries et des catastrophes naturelles qui ont touché de nombreux pays, selon une estimation du réassureur Swiss Re publiée ce jeudi. Il s'agit de la quatrième année où ce montant est atteint.
Les intempéries qui ont frappé le nord-ouest de la France entre le 1er et le 5 novembre « ont occasionné au total 517.000 sinistres (et) le coût total s'élève à 1,3 milliard d'euros », a indiqué de son côté France Assureurs.
Les intempéries qui ont frappé le nord-ouest de la France entre le 1er et le 5 novembre « ont occasionné au total 517.000 sinistres (et) le coût total s'élève à 1,3 milliard d'euros », a indiqué de son côté France Assureurs. (Crédits : BENOIT TESSIER)

Les intempéries et les catastrophes naturelles n'auront pas épargné le monde cette année. Selon une estimation du réassureur Swiss Re publiée ce jeudi, les pertes dans l'assurance en 2023 vont dépasser la barre des 100 milliards de dollars (92,8 milliards d'euros) à cause de ces phénomènes météorologiques. Une situation déjà vue puisque ce montant a déjà été atteint ces trois dernières années.

Parmi les événements naturels dévastateurs et coûteux, le tremblement de terre en Turquie et en Syrie a été la catastrophe naturelle la plus coûteuse de l'année jusqu'à présent avec six milliards de dollars, indique dans un communiqué le groupe qui fait office d'assureur pour les assureurs. Mais les pertes engendrées par les orages sévères ont atteint un plus haut historique à 60 milliards de dollars, selon les estimations.

« Les pertes engendrées par des orages sévères ont augmenté de manière régulière de 7% par an au cours des 30 dernières années », précise Swiss Re dans le communiqué.

En 2023, le montant des pertes assurées découlant des orages est équivalent à plus du double de la moyenne sur 10 ans qui se chiffre à 27 milliards de dollars. Aux Etats-Unis, elles se sont « pour la première fois » montées à plus de 50 milliards de dollars, souligne le réassureur. En Europe, l'Italie a été le pays le plus touché, les pertes se chiffrant à 3,3 milliards de dollars.

Lire aussiRisques climatiques : les assureurs mettent la pression pour faire bouger les pouvoirs publics

En France, rien que pour les inondations qui ont touché les Hauts-de-France pendant plusieurs semaines en novembre, la Caisse centrale de réassurance (CCR) a estimé à 550 millions d'euros le coût des inondations pris en charge dans le cadre du régime de catastrophe naturelle, dont au moins la moitié à sa charge. De leur côté, les tempêtes Ciaran et Domingos figurent d'ores et déjà parmi les bilans de catastrophes climatiques les plus élevés du pays. Les intempéries qui ont frappé le nord-ouest de la France entre le 1er et le 5 novembre « ont occasionné au total 517.000 sinistres (et) le coût total s'élève à 1,3 milliard d'euros », a indiqué France Assureurs.

Lire aussiTempête Ciaran : la facture risque d'être élevée, les assureurs mobilisés

Moins de dégâts qu'en 2022

Des coûts tout de même moindres comparés à l'année dernière. Ceux des catastrophes naturelles pour 2023 sont estimés à 260 milliards de dollars au niveau mondial, soit en baisse de 9% par rapport à 2022. De leur côté, les dommages couverts par les assureurs se montent eux à 100 milliards de dollars, en baisse de 25% par rapport à l'année précédente.

En tenant compte des autres sinistres, tels que les accidents industriels, les dommages en 2023 se chiffrent à 269 milliards de dollars, en recul de 9% par rapport à 2022, les pertes assurées atteignant pour leur part 108 milliards de dollars, soit 23% de moins que l'année précédente.

Reste que les assureurs français affirment que face à la montée des risques d'intensité et de fréquence, l'assurance sera à l'avenir plus chère et moins couvrante. Il est donc urgent de trouver des solutions pour amortir le plus possible cette échéance, des solutions qui doivent passer, soulignent les professionnels, par des partenariats publics privés. Le débat est d'autant plus sensible que la France est en quelque sorte une exception en Europe en termes de couverture d'assurance : les Français ont pris l'habitude d'être remarquablement bien assurés (par rapport à leurs voisins). 98% des habitations sont assurés alors que l'assurance est facultative pour les propriétaires.

Swiss Re vise un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars en 2024

Si les coûts liés aux dégâts naturels s'envolent, les assureurs affichent toujours des bénéfices. Swiss Re, le géant suisse de la réassurance, vise un bénéfice net de 3,6 milliards de dollars (3,3 milliards d'euros) en 2024 avec le changement de normes comptables, annonce-t-il vendredi.

La réassurance vie et santé devrait, à elle seule, contribuer à 1,5 milliard de dollars de bénéfice. Swiss Re, qui doit publier ses résultats pour 2023 le 16 février, avait dégagé un bénéfice de 472 millions de dollars en 2022, plombé par de lourds frais de dédommagements liés notamment à l'ouragan Ian. Son ratio combiné avait enflé à 102,4% dans la réassurance dommages. Sur les neuf premiers mois de 2023, son bénéfice net a rebondi à 2,5 milliards de dollars, la facture pour les catastrophes naturelles étant nettement moins lourde que sur la période comparable en 2022.

De manière générale, les assureurs devraient connaître des années fastes, du moins en termes d'activité. Pour 2024 et 2025, le groupe suisse s'attend à une croissance annuelle des primes de 2,2% en moyenne au niveau mondial, marquant une accélération par rapport à la croissance modérée de 1,5% attendue pour 2023, a-t-il indiqué dans une étude sur les risques pour le secteur de l'assurance paru en novembre. Cette croissance prévue pour les deux prochaines années est moins forte que durant la période d'avant-pandémie de Covid-19, mais « plus élevée que la moyenne des cinq dernières années », précise le réassureur.

(Avec AFP)

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaires 4
à écrit le 08/12/2023 à 7:36
Signaler
Pauvres assureurs, pauvres riches on peut pas comprendre nous autres c'est sûr...

à écrit le 07/12/2023 à 23:43
Signaler
Des coûts à couvrir en baisse, mais des assureurs qui annoncent quand même une hausse de leurs tarifs : sans doute appliquent-ils là un principe de précaution pour leurs bénéfices. Comme quoi, la vague du climato alarmisme est très utile à certains.

à écrit le 07/12/2023 à 18:03
Signaler
Envoyez la facture aux climato-sceptiques , aux compagnies pétrolières / et aux émirs des petro- lonarchies gazières.. ça leur mettra du plomb dans la tête !

le 07/12/2023 à 18:14
Signaler
Ben voyons, donc pour vous, il suffit d'être climato alarmiste, et ça y est, on peut polluer comme on veut en faisant payer les autres ?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.