L'une des conséquences inattendues du conflit provoqué par la Russie en Ukraine est le réchauffement des relations entre Caracas et Washington, motivé notamment par les besoins en pétrole. « Le Venezuela est prêt, totalement prêt, pour se diriger vers un processus de normalisation des relations diplomatiques, consulaires, politiques, avec ce gouvernement des Etats-Unis et avec ceux qui pourraient arriver ensuite », a déclaré Nicolas Maduro lors d'une interview avec le journaliste français Ignacio Ramonet et la chaîne Telesur, diffusée par la télévision publique vénézuélienne.
Le gouvernement de Nicolas Maduro avait rompu avec les Etats-Unis en 2019, année où l'administration de Donald Trump avait reconnu l'opposant Juan Guaido comme président par intérim du Venezuela. Pour tenter de chasser l'actuel président du pouvoir, Washington avait adopté une batterie de sanctions contre Caracas, dont un embargo sur le pétrole vénézuélien.
Juan Guaido n'est plus président « intérimaire »
Signe de ce changement de ton, l'opposition vénézuélienne a mis fin vendredi au « gouvernement intérimaire » de Juan Guaido, qui s'était autoproclamé président en janvier 2019. Les députés de l'ancien Parlement, élu en 2015 et contrôlé par l'opposition, ont voté à 72 voix pour (29 contre, 8 abstentions) la disparition de la présidence et du gouvernement « intérimaires », qui n'avaient pas de pouvoir réel mais contrôlaient toutefois les actifs vénézuéliens à l'étranger, estimées à 24 milliards de dollars par Nicolas Maduro.
Mais, même si le président des Etats-Unis, Joe Biden, continue formellement à ne pas reconnaître Nicolas Maduro comme président du Venezuela, jugeant son élection en 2018 frauduleuse, la crise pétrolière provoquée par la guerre en Ukraine a entraîné un réchauffement des relations.
La Maison Blanche a envoyé en 2022 des émissaires à Caracas pour négocier, et a assoupli les sanctions contre le Venezuela après une avancée dans les négociations entre pouvoir et opposition, permettant notamment au géant pétrolier Chevron d'opérer dans le pays latino-américain pendant les six prochains mois.
« Les choses avancent bien » avec l'Union européenne
« Nous sommes prêts pour des dialogues au plus haut niveau, pour des relations de respect, et j'espère qu'un rayon de lumière parviendra à ces Etats-Unis d'Amérique du Nord pour qu'ils tournent la page, laissent de côté cette politique extrémiste, et parviennent à des politiques plus pragmatiques vis-à-vis du Venezuela », a affirmé le président vénézuélien.
Il a également déclaré que « les choses avancent bien » avec l'Union européenne et qu'un « dialogue permanent » a lieu avec le chef de la diplomatie des vingt-sept, Josep Borrell.