Surprise, les exportations allemandes retrouvent des couleurs

Selon les dernières données de Destatis, les exportations de l'Allemagne ont nettement augmenté au mois de janvier, avec un rebond de 6,3%. Une nouvelle encourageante, mais insuffisante pour endiguer le repli de l'économie du pays.
Côté des importations, l'institut statistique indique une augmentation, mais seulement de 3,6% sur un mois.
Côté des importations, l'institut statistique indique une augmentation, mais seulement de 3,6% sur un mois. (Crédits : LIESA JOHANNSSEN)

Après plusieurs mois avec une économie à la peine, l'Allemagne relève un peu la tête au niveau de ses exportations. Selon les dernières données de l'office allemand des statistiques (Destatis), celles-ci ont nettement augmenté en janvier, sur un mois. Sur ce premier mois de l'année en effet, les exportations ont ainsi totalisé 135,6 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières (CVS), soit un rebond de 6,3% sur un mois. Un chiffre bien plus élevé qu'attendu qui est lié au réveil de la demande européenne, selon Destatis. Cette donnée déjoue le pronostic d'un panel d'analystes, sondé par Factset, tablant sur une hausse limitée de 1,5% de l'agrégat au mois de janvier. Par ailleurs, sur un an, les exportations allemandes sont stables (+0,3%).

Du côté des importations, l'institut statistique indique une augmentation, mais seulement de 3,6% sur un mois. De sorte que la balance commerciale de l'Allemagne est en amélioration, à 27,5 milliards d'euros, soit plus de 4 milliards de mieux qu'en décembre.

L'UE et la zone euro tirent la hausse de ses exportations

Cette performance des exportations s'explique par le fort redressement des flux de marchandises vers les pays de l'UE (8,9%) et de la zone euro (10,2%), après des mois de faiblesse de la demande en provenance du Vieux-Continent.

Les livraisons de produits « made in Germany » vers le reste du monde n'ont de leur côté augmenté que de 3,1%, sensiblement autant qu'en décembre, avec un recul de 1,7% en direction des Etats-Unis, qui restent néanmoins le premier client de l'Allemagne.

Une autre surprise est venue des exportations en hausse de 7,8% vers la Chine, après avoir reculé ces derniers mois. « Malgré tous les chants du cygne, le commerce extérieur de l'Allemagne connaît un bon départ en 2024 », commente à l'AFP Robin Winkler, économiste à la Deutsche Bank.

À titre de comparaison, l'Allemagne a vu ses exportations baisser de 4,6% sur un mois, en décembre dernier. Celles-ci avaient atteint une valeur de 125,3 milliards d'euros en données corrigées des variations saisonnières (CVS). Cette diminution avait été plus forte que les prévisions des analystes de Factset, qui tablaient en effet sur un recul de 2,4%. En décembre, les importations avaient, également, davantage reculé de 6,7% sur un mois. Si bien que la balance commerciale allemande était tout de même en amélioration sur un mois, à 22,2 milliards d'euros.

Une économie qui tourne malgré tout au ralenti

Si les exportations en hausse en janvier sont une bonne nouvelle pour l'Allemagne, il lui reste encore beaucoup de chemin pour relancer son économie en berne. Pour rappel, son produit intérieur brut (PIB) a fini l'année 2023 en repli de 0,3%, lesté par l'industrie souffrant de prix d'énergie et de taux d'intérêt élevés. Le semestre d'hiver (incluant les trois premiers mois de 2024), est attendu en recul et l'économie allemande ne devrait progresser que de 0,1% en 2024, a indiqué ce mercredi l'institut économique de Kiel (Ifw), abaissant ainsi de 0,8 point sa prévision précédente.

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L'ombre d'une récession technique début 2024

De son côté, l'institut munichois (Ifo) table, lui, sur un repli du PIB entre janvier et mars, à -0,2%. Si cette statistique se confirme, cela conduirait l'Allemagne en récession, dite « technique », caractérisée par deux trimestres d'affilée de baisse de l'activité. Ce pessimisme est d'ailleurs partagé par d'autres experts.

« Bon nombre des récents freins à la croissance seront toujours présents au moins pendant les premiers mois de 2024, et auront, dans certains cas, un impact encore plus fort qu'en 2023 », prédisait fin janvier, à l'AFP, Carsten Brzeski, analyste chez ING. Un son de cloche totalement différent du côté du gouvernement allemand : celui-ci prévoit une reprise de la croissance à +1,3% en 2024.

L'Ifo a d'ailleurs revu à la baisse ses prévisions de croissance pour l'Allemagne, à 0,2% en 2024, contre 0,7% précédemment.

Et d'après, l'institut économique de Kiel, un début de reprise est attendu plus tard dans l'année. Ce, grâce à la consommation des ménages, soutenue par les hausses de salaires et la baisse de l'inflation, et la dynamique des exportations.

Commentaires 3
à écrit le 06/03/2024 à 19:52
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Bonjour, l'Allemagne exporte 58 % de sa production en Europe, donc ils y aura toujours un marché et des possibilités d'exportation... Maintenant, cela fonctionnera temps que nous aurons un peux d'argent... Bien sûr ils ne faut pas le dire...

à écrit le 06/03/2024 à 13:57
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On aimerait que la balance commerciale française se porte aussi mal que la teutonne, mais bon faut pas rêver 👎

à écrit le 06/03/2024 à 13:57
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On aimerait que la balance commerciale française se porte aussi mal que la teutonne, mais bon faut pas rêver 👎

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