Après avoir tenté de minimiser, depuis des semaines, l'impact de l'épidémie du coronavirus sur l'économie américaine, Donald Trump milite désormais pour un vaste plan de relance. Et le président des Etats-Unis ne souhaite pas faire dans la demi-mesure: ses propositions coûteraient pas moins de 850 milliards de dollars (772 milliards d'euros). Soit davantage que les 787 milliards de dollars débloqués lors de la crise financière de 2008.
Selon le Washington Post, le locataire de la Maison blanche souhaite toujours réduire, voire même supprimer, les charges sociales jusqu'à la fin de l'année. De quoi gonfler le pouvoir d'achat des ménages, et relancer, en théorie, la consommation. Cette proposition se heurte cependant aux réticences des parlementaires américains, aussi bien républicains que démocrates. En effet, cette mesure serait très coûteuse: environ 700 milliards de dollars. Alors même que son efficacité, dans le contexte actuel, fait débat.
Donald Trump espère également aider, probablement par l'intermédiaire de mesures fiscales, les secteurs touchés de plein fouet par la crise. Son plan de relance prévoit ainsi une enveloppe de 50 milliards de dollars pour venir en aide aux compagnies aériennes, qui ont dû fortement réduire leurs activités en raison des restrictions de voyage, vers l'Europe notamment, et de la chute de la demande. D'autres secteurs pourraient être aidés, comme les producteurs de pétrole de schiste, dont la survie est menacée par la spectaculaire chute des cours du baril.
Négociations au Congrès
Les modalités et l'ampleur de ce plan de relance restent encore très floues. Car le président américain doit négocier avec le Congrès. Une nouvelle rencontre est prévue ce mardi entre Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor, et les sénateurs républicains - une première rencontre la semaine dernière n'avait pas abouti à un accord. Et il faudra ensuite convaincre les démocrates, majoritaires à la Chambre des représentants. Et qui seront certainement réticents à offrir à Donald Trump un cadeau électoral à huit mois des élections présidentielles.
En attendant de s'entendre sur un plan de relance, le Congrès doit encore adopter le plan d'urgence voté la semaine dernière par la Chambre de représentants, avec l'appui de la Maison blanche. D'un montant de 100 milliards de dollars, celui-ci prévoit de rendre gratuit le dépistage du coronavirus, y compris pour les personnes qui n'ont pas d'assurance santé. La proposition de loi inclut également des congés payés pour raison familiale ou médicale, un accès plus aisé à l'assurance chômage, et des fonds supplémentaires pour financer le programme Medicaid, couvrant les frais de santé des plus modestes.