États-Unis : démocrates et républicains ont six jours pour s'accorder sur le budget et éviter un « shutdown »

La première économie du monde fait de nouveau face à la menace d'une paralysie de son administration à cause d'un blocage politique, quatre mois après avoir frôlé le défaut de paiement. Les parlementaires démocrates et républicains doivent voter d'ici à ce samedi 30 septembre minuit leur budget. Sans accord, le pays se retrouverait en « shutdown » entraînant la fermeture ou la réduction d'activité de nombreuses administrations fédérales.
Plusieurs projets de lois de finances concurrents sont actuellement en débat à Washington, sans qu'aucun d'entre eux ne dispose d'assez de voix pour être adopté par le Sénat et la Chambre des représentants.
Plusieurs projets de lois de finances concurrents sont actuellement en débat à Washington, sans qu'aucun d'entre eux ne dispose d'assez de voix pour être adopté par le Sénat et la Chambre des représentants. (Crédits : TOM BRENNER)

La date butoir est fixée à ce samedi 30 septembre. Les parlementaires américains ont jusqu'à minuit pour se mettre d'accord sur le budget 2024. Faute de quoi, l'administration fédérale devra cesser certains paiements. Tous les financements des services fédéraux seront ainsi soudainement coupés. Ministères mais aussi parcs nationaux, certains musées, trafic aérien et une multitude d'organismes seraient affectés. Des centaines de milliers d'employés se retrouveraient au chômage technique, priés de rester chez eux et sans salaire jusqu'à ce que le problème soit résolu. Ce que l'on appelle outre-Atlantique un « shutdown ».

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Plusieurs projets de lois de finances concurrents sont actuellement en débat à Washington, sans qu'aucun d'entre eux ne dispose d'assez de voix pour être adopté par le Sénat, à majorité démocrate, et la Chambre des représentants, aux mains des républicains. Le nécessaire vote sur le budget au Congrès se transforme régulièrement en bras de fer, chaque camp agitant le spectre du « shutdown » pour obtenir des concessions de l'autre. Avec généralement une résolution de dernière minute. Le compte à rebours est lancé.

Une aide à l'Ukraine au cœur des tensions

Les tensions se cristallisent autour d'une aide supplémentaire pour l'Ukraine, après la visite à Washington, jeudi dernier, du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Les deux partis au Sénat y sont favorables. Mais, à la Chambre des représentants, une poignée d'élus de la droite trumpiste refusent d'apporter leurs voix.

« Je ne voterai pas pour consacrer un seul centime à la guerre en Ukraine. Je suis pour l'Amérique d'abord », a déclaré vendredi la républicaine Marjorie Taylor Greene, une proche de Donald Trump, dans une vidéo publiée sur le réseau social X (anciennement Twitter). Idem pour un autre élu, Eli Crane, qui a lui aussi posté une vidéo fustigeant ces aides. « Les gens de mon district, et de tout le pays, en ont tellement marre de financer les autres », a-t-il lancé.

Côté Sénat, les responsables des deux partis, Chuck Schumer pour les démocrates, Mitch McConnell chez les républicains continuent de discuter. « (Nous) sommes tous deux fermement en faveur d'une aide à l'Ukraine », a déclaré Chuck Schumer ce vendredi à la chaîne CNN, se disant « très, très optimiste ».

À défaut de s'entendre, un projet de budget provisoire pourrait être adopté, ce qui offrirait quelques mois de répit aux élus pour trouver un terrain d'entente.

Bis repetita

Cette menace de paralysie intervient quatre mois seulement après le feuilleton précédent, celui du plafond de la dette, dont les conséquences auraient été encore plus importantes, avec un possible défaut de paiement des États-Unis. Après des semaines de tensions, un accord avait été signé, les démocrates ayant accepté de limiter certaines dépenses.

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Cela aurait normalement dû permettre de passer sans encombre cette étape du vote du budget. Mais « aujourd'hui, un petit groupe de républicains extrémistes ne veut pas respecter l'accord et tous les Américains pourraient devoir en payer le prix », a déploré samedi Joe Biden.

« Le financement du gouvernement est l'une des responsabilités les plus fondamentales du Congrès. Il est temps que les républicains commencent à faire le travail pour lequel l'Amérique les a élus », a tonné le président américain.

« Nous devons nous enfermer dans une pièce et résoudre le problème », a déclaré de son côté dimanche l'élu républicain Tony Gonzales. « Je ne veux pas d'un "shutdown" mais il est certain pour moi que le pays s'y dirige et que tout le monde devrait s'y préparer », a-t-il ajouté.

Les États-Unis ont connu quatre importants "shutdown" depuis 1976. Le dernier, le plus long, avait duré plus d'un mois entre décembre 2018 et janvier 2019. La raison de cette paralysie : le président d'alors, Donald Trump, exigeait dans le budget une enveloppe de 5 milliards de dollars pour payer le financement d'un mur à la frontière mexicaine. Une mesure à laquelle il avait finalement renoncé au bout de cinq semaines. La fermeture partielle des services de l'État fédéral pendant ce laps de temps avait ainsi mis 850.000 fonctionnaires au chômage partiel et coûté 11 milliards de dollars à l'économie américaine, dont quelque 3 milliards n'ont pas pu pas être récupérés, selon les services du budget du Congrès (CBO).

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 26/09/2023 à 8:42
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Le shutdown les gars est rincé, ça eu payé à savoir ça a fait peur mais ça fait plus peur va falloir trouver autre chose pour essayer d'attiser la tension sur des sujets sans intérêt qui ne sont là que pour le spectacle.

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