États-Unis et Corée du Sud fustigent la coopération militaire entre la Russie et la Corée du Nord

En visite en Corée du Sud, le secrétaire d'État américain Antony Blinken a dénoncé les liens militaires « croissants et dangereux » entre la Corée du Nord et la Russie. Face à cette alliance, dont le point d'orgue a été la rencontre entre Vladimir Poutine et Kim Jong Un en septembre, les États-Unis affichent leur soutien à Séoul, leur allié asiatique clé.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken vient d'achever une visite de deux jours à Séoul, la première depuis l'entrée en fonction du président Yoon Suk Yeol l'an dernier.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken vient d'achever une visite de deux jours à Séoul, la première depuis l'entrée en fonction du président Yoon Suk Yeol l'an dernier. (Crédits : JONATHAN ERNST)

Les liens entre la Corée du Nord et la Russie ne cessent d'inquiéter les États-Unis et la Corée du Sud. Un sujet qui a été au cœur du déplacement du secrétaire d'État américain Antony Blinken, arrivé mercredi 8 novembre à Séoul, la capitale du sud de la péninsule, pour sa première visite dans le pays depuis l'entrée en fonction du président Yoon Suk Yeol l'an dernier.

« Nous partageons de profondes inquiétudes concernant la coopération militaire croissante et dangereuse de la Corée du Nord avec la Russie », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse avec son homologue sud-coréen, Park Jin, en clôture de sa visite ce jeudi.

La veille, il s'était déjà dit « préoccupé par ce que la Russie fournit à Pyongyang en échange des armes et des munitions qu'elle reçoit » qui lui permettent de poursuivre son offensive en Ukraine.

Lire aussiLa Corée du Nord veut renforcer ses liens militaires avec Moscou

Réponse à la rencontre entre Vladimir Poutine et Kim Jong Un

Antony Blinken est arrivé mercredi soir en terres sud-coréennes, en provenance du Japon. À Tokyo, le diplomate a assisté à une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7, après une tournée marathon au Moyen-Orient.

Mais ce précédent déplacement ne saurait justifier à lui seul sa visite en Corée du Sud, selon Benjamin A. Engel, professeur à l'Université nationale de Séoul qui explique :

« La récente rencontre entre Kim Jong Un et Vladimir Poutine a rendu importante une visite américaine de haut niveau en Corée du Sud ».

Depuis cette entrevue, qui a eu lieu en septembre dernier dans l'Extrême-Orient russe, la menace nord-coréenne apparaît en effet comme croissante. Cette rencontre a été suivie de plusieurs livraisons d'armement, selon la Corée du Sud, qui estime que la Corée du Nord a fourni un million d'obus à la Russie pour sa guerre en Ukraine. Des affirmations que Moscou a jugé « sans preuves ».

Lire aussiKim Jong-un en Russie : Vladimir Poutine vante « des perspectives » de coopération militaire avec la Corée du Nord

En échange, la Russie fournirait à la Corée du Nord du savoir-faire en matière de technologies spatiales. Selon les analystes, il existe un chevauchement technologique important entre les capacités de lancement dans l'espace et le développement de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM), dont Pyongyang s'est vu interdire l'utilisation en vertu de multiples sanctions des Nations unies. Depuis un an, la Corée du Nord a procédé à un nombre record d'essais de missiles et d'autres armes, malgré ces sanctions. Elle a également déclaré « irréversible » son statut de puissance nucléaire. En parallèle, elle cherche à mettre en orbite un satellite militaire espion, mais deux tentatives en ce sens ont échoué cette année. Séoul estime que la troisième tentative, actuellement en préparation, pourrait réussir grâce à l'aide de Moscou.

En conséquence, elle se tournent vers les Etats-Unis, estime Benjamin A. Engel. « Compte tenu de la coopération renouvelée entre la Corée du Nord et la Russie, la Corée du Sud veut, à juste titre, que les États-Unis lui réaffirment leur soutien et leur engagement à respecter les sanctions de l'ONU. Cette visite est conçue à cette fin », développe-t-il.

Des visites jugées comme « provocatrices »

Un message entendu. La visite d'Antony Blinken sera suivie, la semaine prochaine, de celle du ministre américain de la Défense, Lloyd Austin, pour réaffirmer la coopération militaire entre les deux pays. Des voyages qui ne sont pas vus d'un bon œil côté nord-coréen. « Des invités non sollicités venant de l'autre côté de l'océan chercheront la confrontation extrême sur la péninsule coréenne, qui est le plus grand point chaud du monde et est au bord de l'explosion », pouvait-on lire mercredi dans un commentaire publié par l'agence officielle d'État KCNA.

« Cet acte provocateur rappelle les visites des bellicistes pour des inspections de terrain afin de déclencher la Seconde guerre de Corée » en 1950, ajoute le commentaire.

Il est également écrit que ces deux visites apporteront de « nouveaux nuages de guerre » dans la région.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 10/11/2023 à 7:59
Signaler
Que serait la Corée du Sud sans les États Unis ?

à écrit le 09/11/2023 à 16:03
Signaler
"États-Unis et Corée du Sud fustigent la coopération militaire entre la Russie et la Corée du Nord" Si l'on reprend le guerre de Corée ( appelé aussi la guerre oubliée) du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953 ,c'était déjà le cas .

à écrit le 09/11/2023 à 13:45
Signaler
Deux Corées deux visions. Pour rappel la Corée du Sud a inscrit dans sa constitution qu’il lui ai interdit de livrer des armes à un pays en guerre. À la demande des USA il y a eu une tractation afin qu’il livre 500000 obus d’artillerie livraison fai...

le 09/11/2023 à 15:04
Signaler
@Thorwin...Peut être.. ou pas. Tous les scénarios ont déjà été écrits sans que personne ne puisse dire lequel sortira du lot. La 3ème guerre mondiale est une option pour ne règlement des multiples problèmes actuels....peut être...ou pas!

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.