Taux : la Fed prête à frapper une nouvelle fois d’ici à la fin de l’année

La Fed a maintenu ses taux à leur niveau actuel, mais prévoit une hausse supplémentaire de 25 points de base d'ici à la fin de l'année. Les taux devraient être plus hauts que prévu en 2024. La croissance aux Etats-Unis sera deux fois plus élevée en 2023 que les prévisions avancées en juin dernier.
Pour le président de la Fed, Jerome Powell, les anticipations d'inflation sont bien ancrées mais il reste du chemin avant d'atteindre la cible de 2%.
Pour le président de la Fed, Jerome Powell, les anticipations d'inflation sont bien ancrées mais il reste du chemin avant d'atteindre la cible de 2%. (Crédits : Reuters)

Discours offensif de la Réserve fédérale américaine. La Fed a annoncé ce mercredi un maintien de ses taux d'intérêt directeurs dans la fourchette de 5,25% à 5,5%, à leur plus haut niveau depuis 22 ans. Mais elle anticipe une hausse supplémentaire de 25 points de base cette année. Or, si un maintien des taux aujourd'hui n'est pas une surprise puisque le marché l'avait largement anticipé par le marché, la tendance de poursuivre une politique monétaire restrictive et une approche de taux élevés pour longtemps le sont davantage.

Les Bourses chutent

Dans la foulée de ces annonces, les taux obligataires se sont encore tendus. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans a grimpé à 4,39%, un sommet depuis novembre 2007. Quant à son équivalent à 2 ans, plus réactif aux anticipations de politique monétaire, il a décollé jusqu'à 5,17%, au plus haut depuis 17 ans. Cette communication offensive a pesé sur les marchés. La place new-yorkaise a été sonnée. Le Dow Jones a baissé de 0,22%, l'indice Nasdaq a reculé de 1,53% et l'indice S&P 500 a abandonné 0,94%. Ce jeudi, les Bourses chinoises ont ouvert dans le rouge. A Hong Kong, l'indice Hang Seng cédait 0,50%, soit 89,80 points, à 17.785,80 points. A Shanghai, l'indice composite reculait de 0,17%, ou 5,39 points, à 3.103, 18 points, tandis que la place de Shenzhen enregistrait aussi un recul de 0,22% à  dans le rouge, soit 4,09 points, à 1.889,31 points. Même chose au Japon, où, à la Bourse de Tokyo, l'indice vedette Nikkei cédait 0,54% à 32.846,99 points vers 00H40 GMT et l'indice élargi Topix abandonnait 0,18% à 2.401,77 points.

Au regard de la bonne tenue de l'activité économique américaine, la Fed n'a pas eu de scrupules à continuer son combat contre l'inflation. La banque centrale a, en effet, doublé sa prévision de croissance des Etats-Unis en 2023 à 2,1%, contre 1% prévu en juin. « L'économie progresse à un rythme solide », a souligné l'institution à l'issue de sa réunion de son comité fédéral de l'open market (FMOC), qui a pris sa décision de statu quo « à l'unanimité ».

« Les taux resteront restrictifs jusqu'à ce que nous soyons confiants dans le ralentissement de l'inflation  vers 2% », prévient Jerome Powell qui précise que cela pourrait prendre du temps.

Taux élevés en 2024

Du coup, ses prévisions de taux des« fed funds »(connues sous le nom de dot plot) ont été revues à la hausse, avec des taux à 5,1% en 2024, contre 4,6% pour les estimations publiées en juin dernier. Ce qui veut dire que les taux directeurs devraient culminer entre 5,5% et 5,75% - d'où la prochaine hausse de 25 points de base - mais aussi que la Fed prévoit moins de baisse des taux pour 2024 (et 2025 d'ailleurs).

Rappelons que le marché tablait, avant la réunion, sur une baisse de 100 points de base d'ici la fin de 2024, avec des baisses de taux dès mars ou avril. Les économistes sont plutôt sur une baisse à partir du troisième trimestre. Le marché devrait cependant se réajuster sur les prévisions de la Fed.

Lire aussiFed : pas de hausse des taux en vue aux Etats-Unis

Depuis mars 2022, la banque centrale a pourtant mené l'une de ses politiques monétaires les plus restrictives depuis des décennies pour ralentir la demande des consommateurs et les investissements des entreprises afin de casser la spirale inflationniste.

La poursuite du resserrement monétaire montre que la priorité de la Fed reste le niveau d'inflation, qu'elle entend ramener à 2 %, alors que les signes de ralentissement de l'activité se multiplient, notamment dans la construction, et que le moral des ménages est au plus bas, sur fond de grèves dans le secteur automobile et de la reprise du remboursement des prêts étudiants.

Commentaire 1
à écrit le 21/09/2023 à 6:52
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Les américains ont fait les règles du jeux du capitalisme néolibéral, ils les ont peaufiné tout au cours des années, les autres oligarchies mondiales toutes beaucoup trop faibles surtout après la seconde guerre mondiale, après que notre oligarchie eu...

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