France-Israël : pour les familles des otages, il faut continuer à faire du bruit

A l'occasion de l'hommage national aux 42 victimes françaises de attaques terroristes du 7 octobre, qui sera rendu aux Invalides ce 7 février, une trentaine de familles franco-israéliennes feront le déplacement depuis Tel Aviv. Y compris certains proches des trois otages français encore détenus à Gaza. Et ce, alors qu'une nouvelle tentative de négociation pour obtenir une trêve contre la libération des 132 captifs est sur la table.
Manifestants sur la désormais célèbre Place des Otages, au pied de la Kirya, le siège de l'armée israélienne et du cabinet de guerre, à Tel-Aviv, le 13 janvier dernier.
Manifestants sur la désormais célèbre Place des Otages, au pied de la Kirya, le siège de l'armée israélienne et du cabinet de guerre, à Tel-Aviv, le 13 janvier dernier. (Crédits : Reuters)

« A Paris, nous voulons que les gens entendent notre douleur, qu'ils comprennent combien c'est difficile, qu'on nous pose la main sur l'épaule pour nous signifier : nous sommes avec vous. »  Vendredi soir, à l'occasion d'un entretien téléphonique qu'il nous accordé depuis Shamir, un kibboutz de Haute Galilée, Ishay Dan, l'oncle d'Ofer Kalderon, l'un des trois otages franco-israéliens - avec Orion Radoux Hernandez et Ohad Yahalomi- toujours détenus à Gaza, ne cachait pas sa lassitude. A l'issue de quatre mois de lutte effrénée, menée aux côtés des proches de quelque 130 otages (dont une centaine estimés en vie) encore détenus dans l'enclave palestinienne, cet homme de théâtre et thérapeute - dont la belle-sœur Carmela Dan, 80 ans, et sa petite-fille autiste, Noya, 12 ans, ont été assassinées le 7 octobre par le Hamas, au Kibboutz Nir Oz (frontalier de la bande de Gaza) - se préparait à reprendre son bâton de pèlerin.

Comme les autres membres d'une trentaine de familles franco-israéliennes, ayant perdu des proches lors des massacres commis par le Hamas, Ishay Dan s'envolera en début de semaine pour la France, afin d'assister à l'hommage national rendu aux victimes françaises du 7 octobre. Sa nièce Hadas Kalderon, l'épouse d'Ofer, ne sera pas du voyage. Ses plus jeunes enfants Erez (12 ans) et Sahar (16 ans), qui ont passé 52 jours en détention à Gaza et ont été relâchés fin novembre par le Hamas, lors d'une courte trêve militaire, « sont encore très affectés », précise Ishay Dan, et leur mère ne veut pas les laisser seuls. Comme les autres membres traumatisés du kibboutz Nir Oz, dont un tiers des résidents ont été soit massacrés, soit pris en otages, ils ont été relogés dans des immeubles résidentiels de la ville du sud de Kiryat Gat. « Sur ce plan, l'Etat hébreu a fait ce qu'il fallait pour prendre en charge ces réfugiés, ajoute-t-il, même si rien ne pourra jamais réparer ce qu'ils ont vécu ».

Efforts incessants

Pour la famille Dan-Kalderon, les efforts ont été incessants depuis le « Samedi noir ». Afin de sensibiliser l'opinion à la cause des otages, Ishay Dan, un parent éloignée de la comédienne Agnès Jaoui, a passé près de deux mois en France et s'est rendu au Vatican où il a rencontré le souverain pontife, tandis que sa fille Noam, a voyagé à Doha pour s'entretenir avec les négociateurs qataris qui tentent d'obtenir un accord entre Israël et le Hamas. Jeudi 1er février, l'oncle d'Hadas et Ofer Kalderon était aussi présent à Tel Aviv, aux côtés d'autres proches de personnes enlevées, rue Leonardo Da Vinci, au quartier général du Forum des Familles d'otages et disparus, dont l'antenne « affaires diplomatiques », a reçu la visite de l'ambassadeur de France en Israël, Frédéric Journès.

« Il n'y a pas de cause plus noble que la vôtre, leur a fait savoir ce dernier. Soyez assurés que la France continuera à œuvrer pour la libération de vos proches, comme elle l'a fait pour aider au transfert de médicaments vers Gaza ». La cérémonie de l'hommage national des Invalides sera retransmise en direct, mercredi, non loin de là, sur la désormais tristement célèbre Place des Otages, au pied de la Kirya, le siège de l'armée israélienne et du cabinet de guerre.

Pour les familles des captifs, cet hommage français intervient à un moment charnière : à la veille du cinquième déplacement au Moyen Orient que le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken effectuera depuis les attaques du 7 octobre, qui ont fait 1.200 victimes, civiles en grande majorité, de plus de 25 nationalités ; et à l'heure où une nouvelle proposition de trêve militaire d'une durée de six semaines, élaborée le week-end dernier à Paris, entre le chef de la CIA, des responsables israéliens, égyptiens et qataris, est sur la table, prévoyant la libération de 200 à 300 prisonniers palestiniens, contre 35 à 40 otages.

« Nous ne libérerons pas des milliers de terroristes »

Les proches des captifs tentent pour la plupart d'exercer une pression maximale sur Benyamin Netanyahou pour qu'il trouve un cadre pour libérer les otages, alors que le Premier ministre israélien a rappelé mercredi soir dans une allocution vidéo qu'il ne pouvait accepter un accord « à n'importe quel prix ». « Nous ne mettrons pas fin à la guerre, nous ne retirerons pas Tsahal de la bande de Gaza, a -t-il déclaré, nous ne libérerons pas des milliers de terroristes. »

 « La situation est compliquée ici, il n'y pas d'avancement, a conclu Ishay Dan. Mais pour nous, le message que nous a fait passer la France est clair : continuez à faire du bruit. Pour que le monde continue à admirer Israël, une société capable de se mobiliser entièrement pour sauver l'un des siens. N'écoutez pas celui qui dit de vous taire. »

Commentaires 2
à écrit le 04/02/2024 à 10:45
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il serait quand meme bon de rappeler que depuis 1967 le comportement des colons et une honte et provoque l'antisémitisme croissant ainsi que les problèmes au niveau de la mer rouge .et a savoir que l'israel finance le hamas !!!!!!!! je ne caution...

à écrit le 04/02/2024 à 7:35
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Il faut en effet rester vigilants nos responsables politiques ont des raisons que nous n'avons pas, d'autant que nous vivons dans un monde dans lequel pendant que des dizaine de milliers de milliards pourrissent dans les paradis fiscaux un humain meu...

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