Gaza : Israël se retire de l'hôpital al-Chifa, selon le Hamas, qui présente ses premières excuses aux Gazaouis pour la guerre

Selon le ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas, des dizaines de corps y ont été retrouvés. L'armée israélienne n'a pas immédiatement confirmé ce retrait. Dimanche soir, dans un long communiqué publié sur sa chaîne Telegram, le Hamas a reconnu « l'épuisement » de la population de Gaza.
Dimanche, le directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué que 21 patients de l'hôpital al-Chifa étaient morts depuis le début de l'opération israélienne.
Dimanche, le directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué que 21 patients de l'hôpital al-Chifa étaient morts depuis le début de l'opération israélienne. (Crédits : Reuters)

L'armée israélienne a retiré ses chars de l'hôpital al-Chifa, le plus grand du territoire palestinien assiégé, a affirmé lundi le ministère de la Santé de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas. L'armée israélienne qui, accusant les combattants du Hamas de se cacher dans les hôpitaux, y avait lancé il y a deux semaines une opération militaire, n'a pas immédiatement confirmé ce retrait. Mais un journaliste de l'AFP et des témoins sur place ont vu des chars et des véhicules quitter le complexe hospitalier, couverts par des tirs d'artillerie et des frappes aériennes.

« Des dizaines de corps de martyrs, certains en état de décomposition, ont été retrouvés dans l'enceinte et aux abords de l'hôpital d'al-Chifa », a encore affirmé le ministère de la Santé du Hamas dans un communiqué, précisant que les dégâts matériels sont « très importants » sur l'ensemble des bâtiments. Un médecin a déclaré à l'AFP que plus de 20 cadavres ont été récupérés. D'après lui, certains corps se sont fait rouler dessus par les véhicules militaires en train de se retirer.

Dimanche, le directeur de l'Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, avait indiqué que 21 patients de l'hôpital al-Chifa étaient morts depuis le début de l'opération israélienne. Selon lui, il reste dans cet hôpital 107 patients, dont quatre enfants et 28 malades dans un état critique. L'armée israélienne a pour sa part affirmé avoir, depuis le début de l'opération, « éliminé environ 200 terroristes » dans le secteur. L'opération avait démarré alors que des centaines de déplacés avaient trouvé refuge dans l'enceinte de l'hôpital.

 « Un message de remerciement au peuple »

Dimanche soir, dans un long communiqué publié sur sa chaîne Telegram, le Hamas a aussi présenté pour la première fois ses excuses aux Gazaouis pour les souffrances causées par la guerre contre l'armée israélienne qui dure depuis près de six mois. Il a adressé « un message de remerciement au peuple » de la bande de Gaza, dont il reconnaît « l'épuisement ».

Le mouvement a insisté sur les mesures qu'il dit avoir essayé de mettre en place pour amoindrir les difficultés, notamment des tentatives de « contrôle des prix » dans la limite de ses capacités « étant donnée l'agression en cours ». Il a a également affirmé échanger avec « l'ensemble des composantes » de la société gazaouie, mentionnant les autres mouvements armés, les « comités populaires » et « les familles » afin de « résoudre les problèmes provoqués par l'occupation ». Le Hamas réitère toutefois aussi sa volonté de poursuivre cette guerre, qui, selon lui, doit permettre de parvenir à « la victoire et la liberté » des Palestiniens.

« Pas encore question d'un nouveau cycle de négociations »

Près de six mois après le début de la guerre déclenchée le 7 octobre par une attaque inédite du mouvement islamiste palestinien contre Israël, l'offensive israélienne de représailles ne connaît aucun répit dans la bande de Gaza assiégée, avec un lourd bilan de 32.782 morts selon le Hamas, une catastrophe humanitaire et des destructions immenses. En Israël, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles, au moins 1.160 personnes, essentiellement des civils, sont mortes lors de l'attaque du 7 octobre. D'après Israël, environ 250 personnes ont également été enlevées et 130 d'entre elles sont toujours otages dont 34 sont mortes, à Gaza. L'armée israélienne a aussi annoncé lundi que 600 de ses soldats avaient été tués depuis le 7 octobre, dont 256 dans la bande de Gaza.

Malgré des discussions indirectes menées ces derniers mois par des médiateurs internationaux -Egypte, Qatar, Etats-Unis à Doha ou au Caire, et malgré les appels des organisations internationales alertant sur un risque de famine pour la majorité des 2,4 millions d'habitants de la bande de Gaza, un accord de trêve entre Israël et le Hamas est loin.

« Il n'est pas encore question d'un nouveau cycle de négociations », a assuré dimanche un responsable du Hamas, Osama Hamdan, dans un communiqué.

Le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, a pour sa part accusé le Hamas d'avoir « durci sa position » en vue d'une trêve, alors qu'Israël a fait selon lui « preuve de souplesse ».

Un autre hôpital frappé

Le territoire palestinien a été meurtri dimanche par de nouvelles frappes israéliennes. D'après le directeur de l'OMS, « un campement dans l'enceinte de l'hôpital al-Aqsa a été touché par une frappe aérienne israélienne », faisant quatre morts. Une équipe de l'OMS était au moment de la frappe en mission dans cet hôpital de Deir el-Balah (centre), a précisé Tedros Adhanom Ghebreyesus sur X. L'armée israélienne de son côté a fait état d'une « frappe précise contre un centre de commandement opérationnel du Jihad islamique et des terroristes positionnés dans la cour de l'hôpital Al-Aqsa ».

Dans le centre d'Israel, à proximité d'Ashdod, trois jeunes hommes ont été grièvement blessés dans une attaque au couteau dimanche selon les secours. La police a confirmé qu'un « terroriste » avait « poignardé trois personnes », avec « deux couteaux », avant d'être « neutralisé » par la police municipale. Elle a ajouté qu'il était originaire de Dura, près d'Hébron, en Cisjordanie occupée.

En Israël, depuis deux jours, des dizaines de milliers de manifestants contestent Benyamin Netanyahu - opéré dimanche soir « avec succès » d'une hernie - et sa politique. Ils réclament sa démission et la libération des otages israéliens retenus à Gaza.

Commentaire 1
à écrit le 01/04/2024 à 19:06
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Une hernie? Vu la tête qu'il a depuis plusieurs mois, "cancer" serait le mot juste. Ce qui pourrait en partie expliquer son fanatisme à Gaza. De toutes façons il est déjà mort politiquement...un peu plus mort physiquement ne changera pas son avenir...

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