Internet : Google va poser le premier câble sous-marin reliant l'Amérique du Sud à l'Asie et à l'Océanie

Le géant américain a annoncé ce vendredi la pose du premier câble sous-marin à fibre optique entre l'Amérique du Sud, l'Asie et l'Océanie. Ce projet permettra une plus grande connexion numérique entre ces régions.
Le câble aura une longueur de 14.800 kilomètres et une capacité de 144 téraoctets par seconde.
Le câble aura une longueur de 14.800 kilomètres et une capacité de 144 téraoctets par seconde. (Crédits : Reuters)

« Projet Humboldt ». Voilà un bel hommage de Google au géographe, naturaliste et astronome allemand Alexander von Humboldt (1769-1859) pour baptiser le premier câble sous-marin à fibre optique entre l'Amérique du Sud, l'Asie et l'Océanie.

Le câble, dont la pose a été annoncée ce vendredi par le géant américain, d'une longueur de 14.800 kilomètres et d'une capacité de 144 téraoctets par seconde, reliera la ville chilienne de Valparaiso à Sydney en Australie. D'un investissement initial de 55 millions de dollars, sa construction débutera en 2025 et s'achèvera un an plus tard. La durée de fonctionnement est estimée à 25 ans.

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« Après des années de travail et d'alliances, nous avons signé un accord avec Google pour construire le câble Humboldt, qui sera le premier câble sous-marin à fibre optique qui reliera directement l'Amérique du Sud à l'Océanie et à l'Asie », a déclaré le président Gabriel Boric en présentant l'initiative à la presse.

Renforcer l'activité numérique en Amérique du Sud

Ce câble « consolide la position du Chili en tant que centre de l'activité numérique en Amérique du Sud, ce qui ouvrira des opportunités pour de nouvelles industries, des emplois et de meilleures conditions de travail et de vie pour des milliers de personnes », a ajouté le président Boric.

Karan Bhatia, responsable mondial des affaires gouvernementales et des politiques publiques chez Google, a souligné que le câble contribuera à « forger une connexion physique avec l'Asie, (et) ce sera une route commerciale du 21e siècle ». Le département d'Etat américain a salué cette initiative, estimant qu'elle accélérerait « la connectivité numérique et l'intégration de l'Amérique du Sud et des pays insulaires du Pacifique dans l'économie mondiale ».

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Les câbles sous-marins, le nerf de la guerre numérique

Les câbles sous-marins sont vitaux pour les échanges internet entre continents. 
C'est d'ailleurs surtout le cas en Europe.

La raison est simple : les données des habitants et entreprises du Vieux Continent, biberonnés aux services des GAFA, sont aujourd'hui majoritairement stockées aux Etats-Unis. Pour y accéder, l'Europe dépend donc des câbles sous-marins transatlantiques. S'ils étaient attaqués ou endommagés, il n'y aurait tout simplement « plus d'Internet européen », explique Jean-Luc Vuillemin, le directeur des réseaux internationaux d'Orange, dans un entretien à La TribuneSi les Gafa, aux poches profondes, continuent d'investir dans ces autoroutes de fibre optique sous l'Atlantique, l'Europe risque d'accroître encore sa dépendance à des infrastructures appartenant à des acteurs privés américains.

Une étude du cabinet Terabit Consulting a évalué le niveau des échanges de données entre le continent américain - c'est-à-dire essentiellement les Etats-Unis - et l'Europe dans les années à venir. En 2030, la demande en bande passante se situera à 13,1 pétabits par seconde. Le problème, c'est que les câbles sous-marins transatlantiques dédiés aux télécommunications ne pourront, à cette date, absorber que 4,7 pétabits par seconde. En clair, si aucun nouveau projet d'infrastructures ne voit le jour d'ici là, il manquera une capacité de 8,4 pétabits par seconde pour faire transiter correctement les données entre les deux continents.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 13/01/2024 à 4:14
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Le pathétique PDG d'Orange est trop cupide ou trop paresseux pour prendre le risque de poser ses propres câbles avec son propre argent. Il veut raconter une histoire de fea, de méchants Américains, dans l'espoir que l'État, et non Orange, croira à se...

à écrit le 12/01/2024 à 14:26
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Ce n'est pas aux GAFAM de tirer les câbles sous-marins : vous leur donnez un pouvoir sur votre accès internet dont ils abuseront forcément côté politique ! Nationalisez une fois pour tous les câbles concernés - vous vous éviterez énormément de problè...

le 12/01/2024 à 18:48
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De quoi je me mêle ?

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