Pour la presse israélienne, c'est une "grande victoire". Le parti du Premier ministre israélien sortant Benjamin Netanyahu, le Likoud, était en tête des élections mercredi 18 mars au matin avec 23,73% des voix, devançant la liste de centre-gauche d'Isaac Herzog, l'Union sioniste, qui obtenait 19,06%, selon des résultats préliminaires annoncés par la Commission électorale centrale. Le taux de participation a atteint près de 72%, soit près de cinq points de plus que lors du précédent scrutin, en 2013.
Selon ces résultats, le Likoud obtient 30 sièges contre 24 à l'Union sioniste sur les 120 que compte la Knesset, un écart supérieur aux premières projections qui ne laisse guère planer de doute sur le nom du futur Premier ministre. Les sondages donnaient en effet favorite la formation de centre-gauche.
Main tendue à l'extrême droite
Devant ses partisans en liesse, le Premier ministre sortant a ensuite annoncé avoir déjà entamé des discussions avec les dirigeants des partis d'extrême droite et des formations religieuses, qu'il a invités à rejoindre "sans délai" une nouvelle coalition gouvernementale.
Benjamin Netanyahu, qui a siphonné une partie des voix de ses alliés traditionnels à la faveur d'une droitisation de son discours dans les derniers jours de campagne, où il a notamment pris l'engagement ferme de s'opposer à la création d'un État palestinien, devra aussi s'appuyer sur le centre pour gouverner.
L'extrême droite a de son côté déjà saisi la main tendue par le dirigeant du Likoud. Naftali Bennett, chef du Foyer juif, un parti ultranationaliste, a annoncé lui avoir parlé au téléphone et avoir accepté d'entamer des discussions "accélérées" en vue de former une coalition.
La liste des partis arabes arrivent troisième
L'attitude du parti centriste Kulanu, crédité d'une dizaine de sièges, sera de ce point de vue déterminante. Son chef de file, Moshe Kahlon, dissident du Likoud, est très courtisé par le Premier ministre qui lui a promis dimanche le ministère des Finances.
L'autre vainqueur du scrutin est la liste commune formée par les partis arabes, arrivée à la troisième place pour la première fois dans l'histoire d'Israël.
Benjamin Netanyahu, qui s'est engagé pendant la campagne à poursuivre le développement des colonies juives de Cisjordanie, avait d'ailleurs agité au début du scrutin la menace d'une vaste mobilisation des Arabes Israéliens, qui représentent 20% de la population.