L'Europe craint un effondrement de la Tunisie

L'Union européenne s'inquiète de la détérioration de la situation politique et économique en Tunisie et redoute un effondrement du pays. La Banque mondiale avait déjà suspendu sa coopération avec le pays début mars.
Le chef de l'Etat Kais Saied s'est octroyé tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021 et a fait arrêter de nombreuses personnalités.
Le chef de l'Etat Kais Saied s'est octroyé tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021 et a fait arrêter de nombreuses personnalités. (Crédits : POOL New)

Joseph Borrell, chef de la diplomatie européenne, n'a pas pris de gants pour évoquer la situation de la Tunique. « Elle est très dangereuse », a-t-il averti à l'issue d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'UE à Bruxelles.

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« Si la Tunisie s'effondre, cela risque de provoquer des flux migratoires vers l'UE et entrainer une instabilité dans la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA). Nous voulons éviter cette situation », a-t-il affirmé.

Les ministres ont demandé à la Belgique et au Portugal d'envoyer des représentants en mission en Tunisie afin de mener « une évaluation de la situation pour permettre à l'UE d'orienter ses mesures », a-t-il précisé. « L'Union européenne ne peut pas aider un pays incapable de signer un accord avec le Fonds Monétaire International. Le président Kais Saied doit signer avec le FMI et mettre en oeuvre l'accord, sinon la situation sera très grave pour la Tunisie », a-t-il insisté.

Le chef de l'Etat s'est octroyé tous les pouvoirs depuis le 25 juillet 2021 et a fait arrêter de nombreuses personnalités. Les principaux partis d'opposition dénoncent une « dérive autoritaire » qui fait vaciller la jeune démocratie issue de la première révolte du Printemps arabe en 2011.

La Banque mondiale a suspendu son cadre de partenariat avec la Tunisie

Début mars, la Banque mondiale (BM) avait décidé de suspendre son cadre de partenariat avec la Tunisie après une montée des exactions contre les migrants africains dans le pays à la suite d'un discours incendiaire du président Kais Saied sur l'immigration illégale.

Un responsable de la BM, parlant sous couvert d'anonymat, affirmait alors que cette mesure signifiait que l'octroi de tout nouveau financement à la Tunisie était peu probable « avant que la situation ne se clarifie ».

La Tunisie, endettée à 80% de son PIB à cause notamment du poids de sa fonction publique, doit recourir à l'emprunt pour combler son déficit budgétaire. Elle négocie en outre un prêt de près de 2 milliards de dollars avec le Fonds monétaire international (FMI), qui conditionne d'autres aides internationales dont l'Union européenne, mais les pourparlers patinent.

Le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie Marouane Abassi a aussi averti en janvier que l'année 2023 serait « compliquée » dans un contexte de faible croissance (moins de 3%), forte inflation (plus de 10%) et chômage élevé (plus de 15%), sans un accord rapide avec le FMI pour un prêt.

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 (Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 22/03/2023 à 9:40
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Ça serait un peu plus sérieux de se relire "la Tunique..."

à écrit le 22/03/2023 à 2:24
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C'était quand même plus stable sous Ben Ali.. Fallait pas !

à écrit le 21/03/2023 à 17:43
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onjour Je m élève contre votre article concernant la situation de la Tunisie d après L UE car étant en Tunisie depuis 25 ans Français résident dans ce pays ces allégations sont fausses ou inexactes je réside en Tunisie du Sud nous ne manquons de r...

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