Le « burn-out » touche particulièrement les Britanniques et coûte 28 milliards de livres par an

Le stress lié au travail ou à l'épuisement professionnel, appelé aussi « burn-out », coûte chaque année 28 milliards de livres à l'économie britannique, soit près de 32 milliards d'euros, d'après une étude. 21% des adultes du Royaume-Uni seraient ainsi en détresse émotionnelle, soit le niveau le plus élevé de tous les pays étudiés. La crise du coût de la vie que traverse actuellement le Royaume-Uni pèse particulièrement sur leur santé mentale.
L'étude montre que le stress financier et les préoccupations des employés coûtent à eux seuls aux entreprises britanniques jusqu'à 6,2 milliards de livres en arrêts maladie et en manque de productivité.
L'étude montre que le stress financier et les préoccupations des employés coûtent à eux seuls aux entreprises britanniques jusqu'à 6,2 milliards de livres en arrêts maladie et en manque de productivité. (Crédits : Reuters)

C'est une maladie qui pèse lourd. D'après une étude réalisée par l'assureur français Axa et le centre de réflexion économique britannique CEBR, 21% des adultes britanniques sont en détresse émotionnelle. C'est plus qu'aux États-Unis (17%), en Belgique (11%), en France (10%), en Chine (10%) ou encore en Suisse (9%).

Les Britanniques « sont plus susceptibles d'avoir des problèmes de santé mentale que dans n'importe quel autre » des pays concernés par cette analyse, indiquent les auteurs de cette étude publiée ce mercredi 29 mars.

Leurs conclusions se basent notamment sur un sondage de l'institut Ipsos auprès de 30.000 personnes âgées de 18 à 74 ans dans 16 pays et territoires à travers le monde.

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Forte crise du coût de la vie

Ainsi, « près de la moitié des Britanniques ne sont actuellement pas dans un état de bien-être mental et risquent l'épuisement professionnel, ce qui a un impact significatif sur l'économie et les entreprises du Royaume-Uni », selon un communiqué.

La crise du coût de la vie au Royaume-Uni semble avoir un impact particulièrement négatif, relèvent les auteurs de l'étude. Le pays fait face à une inflation très élevée : elle a rebondi en février à 10,4% sur un an, contre 10,1% un mois plus tôt. L'augmentation des prix alimentaires a même atteint 18% dans le pays. Ce qui réduit indubitablement le pouvoir d'achat des Britanniques, particulièrement les plus vulnérables.

En réaction, des grèves à répétition se multiplient dans de nombreux secteurs depuis plusieurs semaines. Début février, l'une d'elles a connu une ampleur inédite en une décennie, mobilisant enseignants, cheminots et agents publics pour réclamer des augmentations de salaire. Et les employés du secteur public britannique ont d'ores et déjà annoncé la poursuite du mouvement. Une série de grèves est prévue en avril dans plusieurs administrations, pour demander notamment de meilleurs salaires, qui culminera à la fin du mois avec un débrayage « total ».

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23,3 millions de jours d'arrêt maladie

Ce mal-être des salariés se répercutent sur les entreprises. Les données du CEBR montrent que le stress financier et les préoccupations des employés coûtent à eux seuls aux entreprises britanniques jusqu'à 6,2 milliards de livres en arrêts maladie et en manque de productivité. Au total, le stress lié au travail ou à l'épuisement professionnel coûte 28 milliards de livres (près de 32 milliards d'euros) et cause 23,3 millions de jours d'arrêt maladie, selon l'étude.

Celle-ci relève néanmoins des signes d'amélioration outre-Manche, « avec une baisse de la stigmatisation associée aux problèmes de santé mentale ». Couplée à une hausse marquée du nombre des personnes qui, à l'inverse, sont en « très bonne santé mentale ». Ces dernières représentent 23% des personnes sondées.

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En France, la santé psychologique des salariés toujours très dégradée

La santé mentale des salariés français reste très dégradée, indique un baromètre réalisé par OpinionWay publié début mars pour le cabinet Empreinte Humaine, spécialisé en prévention des risques psychosociaux. La proportion de salariés qui présentent de la détresse psychologique - notion qui chevauche à la fois des symptômes de dépression et d'épuisement - s'élève ainsi à 44%, soit une hausse de 3 points par rapport à juin 2022.

Les sondés sont plus de sept sur dix (74%) à déclarer que leur santé psychologique est liée partiellement ou totalement au travail. Le taux de burn-out diminue par contre, à 28% (-6), mais reste à des niveaux deux fois plus élevés qu'avant 2020, ajoute l'étude.

Alors que la réforme des retraites est au cœur de l'actualité, le baromètre indique également que 7 salariés sur 10 ont « peur de ne pas pouvoir tenir avec le recul de l'âge de départ ». La même proportion déclare que la perspective de travailler plus longtemps les « angoisse ».

L'étude se base sur une enquête réalisée en ligne du 7 au 17 février auprès d'un échantillon représentatif de 2.000 salariés français, selon la méthode des quotas.

(Avec AFP)

Commentaires 4
à écrit le 30/03/2023 à 7:37
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celle la il fallait l'oser!!!!!!!! ' les salaries font du burn out, donc exigent des augmentations de salaire!!! je pense qu'il fallait dire en plus ' ce qui luttera contre le echauffement climatique, la fin des ours blancs, et les inegalites injust...

à écrit le 29/03/2023 à 22:41
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C est beau le libéralisme Britannique ça rappelle Charles de Dickens … Ses les salariés demandent des comptes à Boris Johnson et toute la clique de happy fews conservateurs

à écrit le 29/03/2023 à 22:41
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C est beau le libéralisme Britannique ça rappelle Charles de Dickens … Ses les salariés demandent des comptes à Boris Johnson et toute la clique de happy fews conservateurs

à écrit le 29/03/2023 à 22:40
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C est beau le libéralisme Britannique ça rappelle Charles de Dickens …

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