Le Qatar mène des discussions avec le Hamas sur les otages israéliens détenus dans la bande de Gaza

Des médiateurs qataris ont eu des entretiens avec des responsables du Hamas pour tenter de négocier la libération de femmes et d'enfants israéliens capturés par le mouvement islamiste et détenus dans la bande de Gaza en échange de celle de 36 femmes et enfants palestiniens emprisonnés en Israël, selon Reuters.
médiateurs qataris ont eu des entretiens avec des responsables du Hamas à Doha pour tenter de négocier la libération de femmes et d'enfants israéliens capturés par le mouvement islamiste et détenus dans la bande de Gaza. Et ce en échange de la libération de 36 femmes et enfants palestiniens emprisonnés en Israël.
médiateurs qataris ont eu des entretiens avec des responsables du Hamas à Doha pour tenter de négocier la libération de femmes et d'enfants israéliens capturés par le mouvement islamiste et détenus dans la bande de Gaza. Et ce en échange de la libération de 36 femmes et enfants palestiniens emprisonnés en Israël. (Crédits : IBRAHEEM ABU MUSTAFA)

La médiation pour libérer les otages israéliens a-t-elle commencé? Oui, selon l'agence Reuters. Citant une source proche des pourparlers, l'agence de presse anglo-saxonne, assure que des médiateurs qataris ont eu des entretiens avec des responsables du Hamas à Doha pour tenter de négocier la libération de femmes et d'enfants israéliens capturés par le mouvement islamiste et détenus dans la bande de Gaza. Et ce en échange de la libération de 36 femmes et enfants palestiniens emprisonnés en Israël, un nombre qui n'est cependant pas clair, selon cette source, comme celui des otages israéliens détenus à Gaza. Ces négociations sont menées en coordination avec les Etats-Unis depuis samedi soir. Elles « évoluent positivement », selon la même source.

L'Égypte et le Qatar en contact avec le Hamas

Selon un responsable palestinien, au fait des discussions entre le Hamas et Israël, l'Égypte et le Qatar sont en contact avec le groupe, l'intensité des combats freine les négociations. Le Qatar a contribué au « renflouement des caisses du Hamas », rappelle Hasni Abidi, directeur du Centre d'études et de recherche sur le monde arabe et la Méditerranée, basé à Genève, notamment avec le versement des salaires des fonctionnaires de l'administration publique à Gaza.  Doha, souvent cité comme facilitateur de libération d'otages dans la région, pourrait ainsi contribuer à « des efforts conjoints » avec l'Egypte pour rétablir le calme en Israël, estiment les experts.

« Doha finance la survie de la bande de Gaza en accord avec l'Etat d'Israël. On sait donc que le Qatar a les moyens de peser sur le Hamas », estime Agnès Levallois, ice-présidente de l'Institut de recherche et d'études Méditerranée Moyen-Orient (iReMMO).

« La nature inédite de ce conflit va certainement exiger une médiation et une intervention différentes de toutes les méditations précédentes », a estimé Hasni Abidi.

« Je doute que l'on puisse entrer en médiation maintenant », fait de son côté valoir Denis Bauchard, conseiller pour le Moyen Orient à l'Institut français des relations internationales (Ifri). L'offensive ayant montré des défaillances des services de sécurité et de renseignements israéliens, le Premier ministre Benjamin Netanyahu va certainement vouloir, au préalable, « pour des raisons de politique intérieure, apparaître comme l'homme fort » qui va gagner la guerre, dit-il.

Selon Agnès Levallois, « la composition du gouvernement israélien, avec la présence de radicaux, complique également la donne » et il n'est pas assuré que le gouvernement d'extrême-droite accepte une quelconque médiation pour le moment. De plus dit-elle, il n'est pas exclu que le Hamas, « se sentant aussi fort après une telle opération », rechigne lui aussi à accepter une médiation.

Lundi, un responsable du Hamas basé à Doha a affirmé à l'AFP qu' « aucune négociation » n'était possible pour le moment. Pour autant, observe cette experte, « la riposte est déjà terrible, à la hauteur du traumatisme de l'opération » subi par Israël. Et « il y a un moment où le Hamas aura besoin de trouver une porte de sortie, y compris vis-à-vis de sa propre population qui va payer le prix le plus élevé ».

La question des otages civils israéliens pourrait aussi jouer en faveur d'« une médiation de type humanitaire plutôt que d'une médiation politique », souligne Denis Bauchard.

L'Egypte, un médiateur naturel entre le Hamas et Israël

Dans les conflits « à répétition » entre les deux parties, l'Egypte « s'est imposée comme le médiateur traditionnel le plus ancien » du fait de sa proximité géographique. « Le Hamas tient à entretenir de bonnes relations avec l'Egypte qui est le seul passage terrestre ouvert », souligne-t-il, en rappelant que « dans le passé, l'Egypte a été sollicitée par les Américains à maintes reprises ».

Et « l'Egypte va tout faire pour jouer ce rôle car c'est essentiel pour elle d'apparaître comme puissance régionale », note Agnès Levallois. « C'est un rôle qu'elle peut mener en association avec d'autres pays » tels que les Etats-Unis ou des pays de l'Union européenne à l'instar de la France qui a des relations « fortes » avec Le Caire

Lundi, la présidence égyptienne a d'ores et déjà fait savoir qu'elle multipliait les contacts pour « arrêter l'escalade ».

Reste une question. L'engagement américain en faveur d'Israël peut-il gêner une potentielle médiation, sachant que le président américain Joe Biden n'entretient pas de très bonnes relations avec Benjamin Netanyahou. Et jusqu'à présent, Washington n'a pas eu envie de se réinvestir au Proche Orient, note Agnès Levallois. « Certains vont sans doute appeler de leurs vœux une médiation américaine », dit-elle. « Mais de là à franchir le pas », elle en doute. A l'approche de l'élection présidentielle, « il n'y a que des coups à prendre », dit-elle.

Lire aussiOffensive du Hamas : la Banque centrale israélienne intervient pour éviter l'effondrement de sa monnaie

Combien de morts et de disparus ?

Selon Israël, plus de 700 personnes ont été tuées et 2.150 blessées côté israélien. Jusqu'à 250 personnes ont été massacrées dans la rave party près de Gaza, selon une ONG. A Gaza, 560 Palestiniens ont été tués et 2.900 blessés selon le Hamas. Dix Népalais, une Française, douze Thaïlandais, un Cambodgien, deux Ukrainiennes et au moins neuf Américains ont été tués dans l'offensive du Hamas.

Israël a reconnu que plus de 100 civils et militaires israéliens avaient été enlevés. Des étrangers, dont des Américains et des ressortissants du Paraguay notamment. Quatre des otages aux mains du Hamas ont été tués dans les frappes israéliennes, a affirmé le mouvement palestinien. « Au moins huit Français seraient portés disparus, ou décédés ou pris en otage par le Hamas », selon le député des Français de l'étranger Meyer Habib.

 (avec agences)

Commentaires 2
à écrit le 11/10/2023 à 9:39
Signaler
Quelle hypocrisie du Qatar lui qui finance le Hamas comme l’ Iran faut arrêter de parler, commercer avec ce pays !

à écrit le 10/10/2023 à 8:46
Signaler
Permettant ainsi de donner bonne conscience à tous les milliardaires du monde qui font du business avec ce pays. Tant que l'apparence va tout va.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.