Présidentielle américaine : Donald Trump jugé inéligible par un deuxième tribunal américain

Le Maine est le deuxième Etat américain à se prononcer sur l'éligibilité de Donald Trump pour la primaire républicaine qui se tiendra le 5 mars. Pour la secrétaire démocrate de l'Etat du Maine Shenna Bellows, « il n'est pas apte à la fonction de président » au titre du 14e amendement de la Constitution.
« Nous assistons en direct à une tentative de vol d'une élection et à la privation du droit de vote de l'électeur américain », a dénoncé l'ancien président par le biais de son équipe de campagne.
« Nous assistons en direct à une tentative de vol d'une élection et à la privation du droit de vote de l'électeur américain », a dénoncé l'ancien président par le biais de son équipe de campagne. (Crédits : BRENDAN MCDERMID)

Nouveau camouflet pour Donald Trump. L'Etat américain du Maine a annoncé ce jeudi que Donald Trump n'était pas éligible à être candidat en vue de la présidentielle de 2024.

« Il n'est pas apte à la fonction de président » au titre du 14e amendement de la Constitution, qui exclut de toute responsabilité publique les personnes s'étant livrées à des actes d'« insurrection », a déclaré dans un document officiel la secrétaire démocrate de l'Etat du Maine Shenna Bellows, chargée de l'organisation des élections. La décision du Maine ne porte à ce stade que sur la primaire républicaine qui se tiendra dans l'Etat le 5 mars ainsi que dans une quinzaine d'autres Etats, lors du « Super Tuesday ».

Si la décision de Shenna Bellows est effectivement appliquée, elle serait porteuse de lourdes conséquences en cas de présidentielle serrée. Pour cause, le milliardaire républicain avait remporté en 2020 l'un des grands électeurs (chargés d'élire le président et le vice-président américain) du Maine qui est donc un Etat important pour lui.

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Contestations des Républicains

À noter, la décision sera « suspendue » en cas de contestation judiciaire, a précisé Shenna Bellows. Ce qui devrait être le cas selon le porte-parole de campagne du milliardaire. Donald Trump pourrait demander un recours final devant la Cour suprême des Etats-Unis.

L'ancien président a d'ailleurs rapidement condamné une décision prise selon lui par « une gauchiste radicale », « ardente partisane » de Joe Biden. « Nous assistons en direct à une tentative de vol d'une élection et à la privation du droit de vote de l'électeur américain », a-t-il dénoncé par le biais de son équipe de campagne.

Des pontes du parti se sont aussi exprimés sur la décision. « Les électeurs du Maine devraient pouvoir décider de qui gagne l'élection, pas la secrétaire d'Etat », a fustigé Susan Collins, la sénatrice républicaine du Maine, dans un post sur X (ex-Twitter), appelant à « annuler » cette décision.

« Les démocrates aiment tellement la "démocratie" qu'ils sont prêts à tout faire pour empêcher les électeurs de voter contre leur opposant », a, de son côté, accusé le sénateur texan Ted Cruz. Evoquant la crise migratoire à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, le gouverneur de Floride Ron DeSantis et rival de Trump a aussi abondé que « cela ouvre la boîte de Pandore. Un secrétaire d'Etat républicain pourrait-il disqualifier Biden pour l'élection? Car il a laissé 8 millions de personnes entrer illégalement ».

Des précédents dans plusieurs Etats

L'Etat du Maine n'est cependant pas le premier, ni le dernier à s'exprimer sur l'éligibilité de l'ancien président. Sur une quinzaine de procédures en cours dans divers Etats, dont deux rejetées au Minnesota et au Michigan, la justice du Colorado a été la première à prononcer l'inéligibilité de Donald Trump le 20 décembre.

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Dans leur décision enjoignant aux autorités électorales de cet Etat de l'Ouest de retirer le nom de Donald Trump des bulletins pour les primaires républicaines en 2024, les juges du Colorado se sont dits « conscients d'avancer en terre inconnue ». Ils ont suspendu d'ailleurs cette injonction jusqu'au 4 janvier, date limite pour la validation des bulletins de vote aux primaires. « Si un recours est déposé devant la Cour suprême avant l'expiration de cette suspension, elle restera en vigueur et la responsable des élections devra encore inclure le nom du président Trump sur le bulletin des primaires pour 2024 jusqu'à ce qu'elle reçoive une quelconque injonction ou mandat de la Cour suprême », selon leur arrêt. Avec cette incertitude, les commentateurs soulignent que selon toute vraisemblance le nom de Donald Trump figurera bien sur les bulletins au Colorado comme dans les autres États concernés par le Super Tuesday, le 5 mars 2024.

La conséquence de l'assaut sur le Capitole

Comment Donald Trump en est-il arrivé à une telle situation? « Je n'arrive pas à cette conclusion à la légère », a confié Shenna Bellows. Cette dernière s'est prononcée suite à l'assaut du Capitole, siège du Congrès américain, qui avait été commis « sur ordre, en toute connaissance et avec le soutien du président sortant », selon elle.

Pour rappel, le 6 janvier 2021, des centaines de partisans de Donald Trump avaient violemment pris d'assaut le Capitole, sanctuaire de la démocratie américaine, pour tenter d'y empêcher la certification de la victoire de son adversaire démocrate Joe Biden. L'ex-président a d'ailleurs été inculpé le 1er août au niveau fédéral puis le 14 août par l'Etat de Géorgie pour avoir cherché à obtenir l'inversion des résultats de l'élection de 2020. De leur côté, Donald Trump et ses plus fervents partisans contestent toujours, sans preuve, les résultats de l'élection de 2020.

Trump en procès pour fraude immobilière

L'ancien président enchaîne les bras de fer avec la justice. Depuis le 2 octobre, il comparaît devant le tribunal de New York pour un procès civil. Ce dernier est accusé, ainsi que ses deux fils, d'avoir surévalué ses actifs immobiliers entre 812 millions et 2,2 milliards de dollars de 2014 à 2021. Une accusation que le milliardaire a qualifié de « simulacre » et d'« arnaque ».

Donald Trump est également inculpé au pénal dans quatre dossiers différents, qui vont notamment l'amener à comparaître à partir du 4 mars devant un tribunal fédéral de Washington.

(Avec AFP)

Commentaires 6
à écrit le 30/12/2023 à 10:11
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On ne peut pas dire que les US cherchent l'apaisement tout azimut, bien au contraire !

à écrit le 29/12/2023 à 16:24
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Quand des Trump, Netanyahu, Loukachenko, Maduro, voire Poutine et tant d'autres veulent sauver leur "c.l". Tout est bon, surtout la guerre.

à écrit le 29/12/2023 à 14:29
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La démocratie aurait voulu que le peuple soit seul juge dans les urnes. On est en droit de penser qu'il y avait un doute sur l'intelligence du peuple américain, peut être que nous aurons cela en France, si bardelas est élu .

le 29/12/2023 à 15:54
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Qu'un président encore en fonction appelle son vice-président à ne pas à ne pas reconnaître les résultats d'un vote reflétant les désirs du peuple semble moins vous choquer... Toujours curieux cette sorte de cécité sélective.

à écrit le 29/12/2023 à 11:02
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"La conséquence de l'assaut sur le Capitole" Mouais enfin ça ressemblait plus à une journée portes ouvertes qu'à un assaut hein, revoyez les images svp, merci.

le 29/12/2023 à 12:36
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Bonjour, lorsque l'on s'introduire dans des locaux fermé, ons ne peux dire que la visite etait autorisée... Ensuite, je rappelle que cela est manipulation piur faire valider le resultat du président sortant... Alors qu'ils n'y avez pas de bourrage...

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