Royaume-Uni : le taux de chômage augmente, première hausse depuis octobre

Pour les trois mois achevés fin février, le taux de chômage a grimpé à 3,8%, contre 3,7% sur les trois mois précédents, selon les chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), dévoilés ce mardi. Cette publication intervient alors que le Royaume-Uni, confronté à une crise sociale d'ampleur ces derniers mois du fait de l'inflation galopante, doit faire face à une récession économique.
Depuis plusieurs mois, le Royaume-Uni est secoué par une série de mouvements sociaux dans divers secteurs, de la santé à l'enseignement en passant par les transports, la poste ou la fonction publique.
Depuis plusieurs mois, le Royaume-Uni est secoué par une série de mouvements sociaux dans divers secteurs, de la santé à l'enseignement en passant par les transports, la poste ou la fonction publique. (Crédits : Reuters)

Les dents risquent encore de grincer au 10 Downing Street à Londres. Pour la première fois depuis octobre dernier, le taux de chômage a augmenté au Royaume-Uni. Sur les trois mois achevés en février, il grimpe à 3,8%, contre 3,7% sur la période précédente, dévoile ce mardi l'Office national des statistiques (ONS).

« Si le chômage reste proche de ses plus bas historiques, la hausse des prix continue de manger les revenus, et c'est pour cela que diviser l'inflation par deux cette année est l'une de nos priorités économiques », a commenté le ministre des Finances Jeremy Hunt, dans un communiqué.

Dans le détail, les chômeurs de longue durée, qui cherchent du travail depuis plus de six mois, ont largement contribué à l'augmentation du taux de chômage, précise l'ONS. Darren Morgan, directeur des statistiques économiques à l'ONS, souligne que « le nombre de jours travaillés perdus à cause des grèves est remonté en février après avoir chuté en janvier, mais pas aux niveaux observés avant Noël ».

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Multiplication des mouvements sociaux

Depuis plusieurs mois, le Royaume-Uni est secoué par une série de mouvements sociaux dans divers secteurs, de la santé à l'enseignement en passant par les transports, la poste ou la fonction publique. Les salariés et fonctionnaires réclament des revalorisations salariales, l'inflation excédant les 10% outre-Manche.

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Un mouvement de grève qui durerait jusqu'à Noël est envisagé chez les infirmières en Angleterre, a annoncé dimanche la cheffe du principal syndicat de la profession, à l'approche d'un durcissement du mouvement qui se profile à la fin du mois.

Engagées depuis décembre dans un mouvement de grève inédit depuis la création de leur syndicat, le Royal College of Nursing (RCN), il y a plus d'un siècle, les infirmières ont rejeté vendredi dernier la hausse de salaire proposée par le gouvernement : 5% d'augmentation et un versement unique exceptionnel d'au moins 1.250 livres, soit 1.425 euros.

Des grèves « jusqu'à Noël » dans les hôpitaux ?

Le RCN a, en outre, annoncé une nouvelle grève de 48 heures qui commencera le 30 avril, et qui pour la première fois n'épargnera pas les services d'urgence, ni les unités de soins intensifs ou de cancérologie.

Faute d'accord d'ici à l'expiration début mai du mandat pour le mouvement de grève en cours, un nouveau vote devra être organisé. « Si ce vote est couronné de succès, nous aurons des grèves jusqu'à Noël », a déclaré dimanche sur la BBC Pat Cullen, secrétaire générale du RCN.

Vendredi, un porte-parole du gouvernement a jugé « extrêmement décevant » le rejet des propositions de l'exécutif et a jugé « l'escalade » dans le mouvement « extrêmement préoccupante pour les patients ».

Le Premier ministre britannique sous le coup d'une enquête

Rishi Sunak, qui s'est engagé à faire preuve d'intégrité et de transparence, est sous le coup d'une enquête parlementaire sur de possibles manquements dans sa déclaration d'intérêts, a indiqué la commission en charge du contrôle des députés, lundi 17 avril.

L'enquête a officiellement été ouverte jeudi dernier et la commission veut vérifier si le Premier ministre, souvent attaqué pour sa fortune, a déclaré de manière « ouverte et franche » d'éventuels intérêts, comme le stipule le code de conduite des parlementaires.

Selon des médias britanniques, la commission s'intéresse en particulier aux actions d'une société de garde d'enfants détenue par l'épouse de Rishi Sunak, Akshata Murthy, riche héritière d'un entrepreneur indien. Or, cette société est susceptible de bénéficier des nouvelles aides massives pour la garde d'enfants annoncées par le gouvernement dans son dernier budget mi-mars.

« Nous sommes heureux d'aider (la commission) à clarifier que cela a été déclaré de manière transparente dans la déclaration d'intérêt ministérielle » du Premier ministre, plutôt que dans sa déclaration d'intérêt de parlementaire, a réagi Downing Street. L'année dernière déjà, Rishi Sunak s'était retrouvé au cœur d'une polémique alors qu'il était ministre des Finances, après la révélation par la presse que son épouse, de nationalité indienne, bénéficiait d'un statut fiscal avantageux.

Il avait été exonéré de toute violation du code ministériel, mais son épouse avait annoncé peu après qu'elle renonçait à ce statut, qui lui permettait d'éviter de payer au fisc britannique des impôts sur ses revenus perçus à l'étranger.

Rishi Sunak est l'un des plus riches membres du Parlement grâce à son passé dans la finance, et sa fortune a souvent été ciblée par l'opposition travailliste, qui lui reproche d'être déconnecté des problématiques des Britanniques en pleine crise du coût de la vie.

Ses avis d'imposition, qu'il a publiés le mois dernier dans un souci de transparence, ont montré qu'il a payé plus d'un million de livres (1,13 million d'euros) d'impôts ces trois dernières années.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 18/04/2023 à 11:25
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Un chômage moitié moins élevé au R.U. qu'en France : quelle catastrophe ? Un sterling aussi du double (1,23, contre 1,09) face au dollar et 1,13 face à l'euro: quelle catastrophe aussi ? Quant aux grèves nous n'avons rien à leur envier non plus. AMEN

le 18/04/2023 à 21:50
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Vous devriez lire l'interview du lord maire de la city parue dans le journal le monde. vous changerez d'idéologie sur le brexit.

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