Le moral des patrons de PME rebondit nettement, mais peut-être pas sûrement...

La confiance des patrons de PME et d'ETI dans les perspectives de l'économie française est au plus haut depuis 2011, selon l'Observatoire Banque Palatine. Un regain d'optimisme qui ne se matérialise pas encore dans les dépenses d'investissement.
Christine Lejoux
L'année 2015 devrait s'achever sur un chiffre d'affaires en hausse, pour 37% des patrons de PME et d'ETI interrogés dans le cadre de l'Observatoire Banque Palatine.

Les patrons de PME et d'ETI françaises qui consentiront à s'octroyer quelques jours de vacances cet été partiront le cœur plus léger qu'il y a un an. D'après les chiffres semestriels de l'Observatoire Banque Palatine des PME-ETI, publiés ce mardi 28 juillet, 39% des dirigeants d'entreprise se disent confiants dans les perspectives de l'économie française pour les six prochains mois. A l'été 2014, ils n'étaient que 17% à se montrer aussi optimistes, une proportion qui avait ensuite chuté à 12% en décembre dernier, l'un des plus bas niveaux jamais enregistrés depuis la création de cet observatoire, en 2010.

Surtout, à 39%, la confiance des patrons de PME et d'ETI revient à son niveau de juin 2011, avant l'éclatement de la crise des dettes souveraines dans la zone euro. Certes, leur confiance dans l'économie du pays avait bondi de 15 points au cours du seul mois de janvier 2015, en raison sans doute d'un « effet Charlie », de la même façon que les manifestations contre les attentats terroristes avaient eu un impact important sur la confiance des ménages. Mais cette embellie s'est poursuivie, puisque la confiance des dirigeants d'entreprise dans l'économie française a encore grimpé de 12 points, de janvier à juin.

Un sentiment de revalorisation des patrons

« Le pacte de responsabilité et la loi Macron ont remis les entreprises au cœur des attentions », analyse Pierre-Yves Dréan, directeur général de Banque Palatine (groupe BPCE). Le premier prévoit 41 milliards d'euros d'aides aux entreprises, sous la forme de réductions d'impôts et de cotisations sociales, mais aussi de mesures de simplification administrative. La seconde doit permettre de lever certains des blocages entravant l'économie, par exemple en autorisant les prêts inter-entreprises de court terme, lorsque le crédit bancaire est trop difficile à obtenir. Des mesures qui, au-delà de leurs effets concrets sur l'activité des sociétés, engendrent chez les chefs d'entreprise un certain sentiment de revalorisation, tant auprès de la sphère politique que de l'opinion publique. Outre ces réformes structurelles, certains facteurs conjoncturels ont apporté une bouffée d'air frais aux entreprises, ces derniers mois.

A commencer par la dépréciation de 17% de l'euro par rapport au dollar en l'espace d'un an, à laquelle se sont ajoutées la baisse du prix du pétrole et la faiblesse des taux d'intérêt, laquelle permet aux entreprises de se financer dans des conditions intéressantes. « Nous assistons à un léger redressement des marges des entreprises », confirme Pierre-Yves Dréan. Un redressement qui pourrait se confirmer dans les prochains mois, le PIB (produit intérieur brut) de la France semblant bel et bien prendre le chemin d'une croissance de 1% en 2015. Une année qui devrait s'achever sur un chiffre d'affaires en hausse, pour 37% des patrons de PME et d'ETI interrogés dans le cadre de l'Observatoire Banque Palatine, contre 16% « seulement » anticipant une baisse de leur activité et 47% pronostiquant une stagnation. « Depuis la fin de l'année 2014, les prévisions sont de plus en plus optimistes, avec davantage de déclarations de croissance que de décroissance », souligne l'étude.

Des tendances à confirmer au chapitre de l'investissement et de l'emploi

Sur le front de l'emploi également, les courbes d'augmentation et de réduction des effectifs ont enfin commencé à s'inverser, depuis janvier. Ainsi, 14% des dirigeants de PME et d'ETI interrogés prévoient d'accroître le nombre de leurs salariés au cours des six prochains mois, alors qu'ils ne sont « que » 11% à envisager au contraire de le baisser. Une tendance qui « devra être confirmée au second semestre pour que l'on puisse parler de réelle reprise de l'emploi », prévient l'Observatoire. L'indice d'investissement incite, lui aussi, à la prudence : à 108 points, un niveau certes qualifié de « correct » par l'Observatoire, il stagne cependant depuis le début de l'année.

Preuve que les chefs d'entreprise ne sont pas encore prêts à matérialiser leur regain d'optimisme par des dépenses d'investissement. « Notre production de crédits a augmenté de 11%, au cours des six premiers mois de l'exercice 2015. Nous voyons beaucoup de deals de croissance externe, beaucoup plus que d'investissements en capacités productives, lesquels souffrent du manque de visibilité sur les mesures de simplification de la vie des entreprises », décrypte Pierre-Yves Dréan.

Christine Lejoux

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Commentaires 5
à écrit le 31/07/2015 à 16:05
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Arrêtez de rêver les stigmates de la crise ne sont pas effacés et il faudra encore du temps avant de connaitre à nouveau une croissance saine et créatrice d'emplois et malheureusement ce n'est pas la réformette macron qui va y changer quelque chose.....

à écrit le 31/07/2015 à 16:04
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De quoi redonner le moral aux PME : https://www.youtube.com/watch?v=YKfOXOkPyI8

à écrit le 31/07/2015 à 13:57
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Tout simplement. Quand on commence par manipuler les stats (chômage...) où ça s'arrête ? Mais tout va bien, restez tranquilles..

à écrit le 31/07/2015 à 13:13
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Plus la date des prochaines elections presidentielles se rapproche,plus le moral des chefs d'entreprises s'améliore!

à écrit le 31/07/2015 à 10:15
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Un patron, c'est un optimiste de nature, non Christine ?

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