Italie : recul inattendu du PIB (-0,3%) au deuxième trimestre

Cette baisse du PIB contredit la dernière estimation de la Banque d'Italie qui avait prévu une croissance proche de zéro en raison d'un ralentissement des investissements au deuxième trimestre dû à la hausse des taux d'intérêt. Rome anticipe une croissance de 1% en 2023, et le FMI de 1,1%. L'inflation a encore ralenti en juillet en Italie, passant à 6% sur un an, contre 6,4% en juin
Le gouvernement de Giorgia Meloni anticipe toujours 1% de croissance en 2023.
Le gouvernement de Giorgia Meloni anticipe toujours 1% de croissance en 2023. (Crédits : REMO CASILLI)

C'est un recul inattendu. L'Italie a vu son produit intérieur brut (PIB) se replier de 0,3% au deuxième trimestre par rapport au premier trimestre, d'après une première estimation publiée ce lundi par l'Institut national des statistiques (Istat). En revanche, l'Istat a confirmé que l'Italie avait connu une progression de son PIB de 0,6% au premier trimestre.

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Le fléchissement de la croissance au deuxième trimestre s'explique par « une diminution de la valeur ajoutée dans l'agriculture, la sylviculture, la pêche et l'industrie » d'après l'Istat, alors que l'activité dans les services a « légèrement augmenté ».

Cette baisse du PIB contredit la dernière estimation de la Banque d'Italie qui avait prévu une croissance proche de zéro en raison d'un ralentissement des investissements au deuxième trimestre dû à la hausse des taux d'intérêt. La Banque d'Italie avait toutefois averti que le durcissement des conditions d'accès au crédit n'allait être que « partiellement compensé » par « l'augmentation des investissements publics prévue dans le cadre du plan de relance » de l'Italie, alimenté par les fonds européens.

L'inflation ralentit

Signe encourageant, la hausse des prix à la consommation a ralenti en juillet en Italie, passant à 6% sur un an, contre 6,4% en juin, ajoute l'Istat, grâce à la poursuite de l'accalmie sur les tarifs de l'énergie et malgré des prix des biens alimentaires non transformés à la hausse, observe l'Istat.

« L'inflation est moins forte, mais les banques centrales augmentent les taux au maximum », a néanmoins protesté samedi l'organisation patronale italienne Confindustria. Conséquence, « le crédit diminue parce qu'il est trop cher ».

La production industrielle en Italie est bien repartie à la hausse en mai après quatre mois consécutifs de baisse, progressant de 1,6% par rapport à avril. Sur la période mars-mai, celle-ci, très gourmande en énergie, a néanmoins diminué en moyenne de 1,8% par rapport au trimestre précédent.

Le gouvernement de Giorgia Meloni anticipe toujours une hausse du PIB de 1% sur l'ensemble de l'année 2023. Le Fonds monétaire international (FMI) a lui relevé de 0,4 point, à 1,1%, sa prévision de croissance pour l'Italie.

L'Italie fait mieux que ses voisins

Jusqu'ici, l'Italie affiche de meilleures performances économiques que la zone euro, tombée en récession technique, ce qui conforte la coalition des droites gouvernée par Giorgia Meloni depuis près d'un an. Le taux du chômage à 7,6% n'a jamais été aussi bas depuis trois ans. Les profits des sociétés italiennes dépassent de 15% leur niveau d'avant la pandémie. Ces indicateurs dans le vert se reflètent dans l'indice de la Bourse de Milan, en hausse de 22% depuis le début de l'année, mieux que le S&P500 et tous les autres marchés européens.

L'Italie profite de la chute de l'euro qui favorise le rebond des exportations industrielles, dont les prix sont rendus plus compétitifs, pour réussir un rattrapage post-Covid plus rapide que les exportations françaises ou allemandes. La Botte a également bénéficié du retour des touristes extra-européens après la pandémie et de l'attrait d'un taux de change favorable.

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« Rien dans la dynamique du chômage, du PIB, de la dette ou de l'inflation n'est le fait de Giorgia Meloni », dont « la réforme fiscale ne produira son effet qu'à partir de l'année prochaine », confiait à La Tribune la semaine dernière Francesco Saraceno, économiste à l'OFCE. « Même sur la croissance, l'Italie profite encore du rebond post-Covid. Ayant chuté plus fort, on rebondit plus fort », jugeait Francesco Saraceno.

Croissance nulle du Portugal au deuxième trimestre

Le PIB lusitanien a stagné au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de cette année, après une hausse de 1,6% au premier trimestre, selon une première estimation publiée lundi par l'Institut national des statistiques (INE). « La contribution de la demande extérieure nette pour la variation trimestrielle du PIB a été négative, après avoir été positive au premier trimestre, en conséquence du comportement des exportations », analyse l'INE dans un communiqué.

En glissement annuel, l'économie portugaise enregistre une hausse de 2,3% de son activité au deuxième trimestre, inférieure à celle enregistrée entre janvier et mars, à cause notamment d'une progression moins forte des exportations, a précisé l'office des statistiques. Au premier trimestre 2023, l'activité économique au Portugal avait progressé de 1,6% par rapport aux trois derniers mois de 2022, grâce notamment aux exportations. En glissement annuel, le PIB avait crû de 2,5% entre janvier et mars.

Commentaires 2
à écrit le 31/07/2023 à 23:37
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Certains ont des croissances inattendues (France = +0.5%), d'autres des décroissances inattendues (Italies = -0.1%). Et pourtant, mi-juin l'INSEE publiait une prévision de croissance de +0.1 % au T2. En bref, 1 mois avant la publication des résult...

à écrit le 31/07/2023 à 17:33
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Les dirigeants politiques étant impuissants ne sont responsables de rien profitant des divers mouvements financiers générés par ceux qui possèdent et détruisent le monde en ronflant, ou les faisant chuter.

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