L'introduction en bourse de l'aéroport d'Athènes permet à la Grèce de lever 785 millions d'euros

Lancée dans une vague de privatisations pour 2024, la Grèce a lancé le mouvement avec l'aéroport international d'Athènes. L'introduction en bourse de 30% de son capital a permis de lever 785 millions d'euros, bien aidée par la forte reprise du trafic aérien dans le pays.
L'aéroport d'Athènes a accueilli plus de 28 millions de passagers en 2023 dont de très nombreux touristes et a dépassé de 10,2% le précédent record de trafic de passagers de 2019.
L'aéroport d'Athènes a accueilli plus de 28 millions de passagers en 2023 dont de très nombreux touristes et a dépassé de 10,2% le précédent record de trafic de passagers de 2019. (Crédits : Reuters Christian Hartmann)

L'aéroport international d'Athènes, dit Eleftherios Venizelos, attise les convoitises. L'introduction en bourse de 30% du capital d'Athens International Airport (AIA), société gestionnaire de l'aéroport, a rencontré un succès inédit pour un actif grec. Cette opération a permis au Fonds de développement des actifs de la République hellénique de lever 785 millions d'euros. « Ce qui reflète une forte demande » a annoncé le ministre grec des Finances, Kostis Hatzidakis vendredi. « L'opération, qui a débuté le 25 janvier, a été sursouscrite douze fois. »

AIA a de son côté indiqué que le prix d'introduction final a été fixé à 8,20 euros par action, soit le sommet de la fourchette annoncée initialement, ce qui représente une capitalisation boursière de 2,46 milliards d'euros. La demande a dépassé les 8,6 milliards d'euros de la part d'investisseurs locaux et internationaux. Le premier jour de cotation est fixé au 7 février.

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L'État grec possède actuellement 55% du capital d'AIA, la part restante étant partagée entre des investisseurs privés, dont la société allemande de gestion d'aéroports AviAlliance.

« Le projet de diversification de la base d'investisseurs de l'AIA permettra de dégager une valeur à long terme pour l'entreprise et apportera des avantages significatifs à l'économie grecque », avait assuré Dimitris Politis, directeur général de l'agence grecque des privatisations, mi-janvier dans un communiqué. « Avec nos collègues actionnaires, nous pensons qu'il s'agit d'une étape importante pour le développement futur d'AIA et pour le renforcement de l'industrie touristique grecque. »

AIA dispose d'une concession jusqu'en 2046 pour l'aéroport d'Athènes, qui porte sur le bâtiment, la maintenance et les activités aéroportuaires.

Près de 28 millions de passagers en 2023

L'aéroport d'Athènes a accueilli plus de 28 millions de passagers en 2023, dont de très nombreux touristes et a dépassé de 10,2% le précédent record de trafic de passagers de 2019, « démontrant sa capacité à rebondir après la pandémie de Covid-19 », selon AIA.

De nombreux aéroports du sud de l'Europe ont ainsi dépassé en 2023 leur niveau de trafic d'avant-crise, reflet d'une reprise inégalement répartie qui a principalement été tirée par les compagnies aériennes low-cost, selon des statistiques publiées jeudi par ACI Europe (représentant des aéroports européens).

Parmi les pays avec les aéroports les plus dynamiques figurent ainsi le Portugal (+12,2% par rapport à 2019), la Grèce (+12,1%) et Malte (+6,7%). A l'inverse, au nord de l'Europe, la Finlande se distingue par une fréquentation des aéroports en retrait de 29,6%, conséquence du voisinage de la Russie, tandis que l'Allemagne (-22,4%) et la Suède (-21%) sont encore loin de leurs niveaux de 2019.

Parmi les grands marchés aériens européen, l'Espagne est le seul à être revenu en territoire positif par rapport à 2019 (+2%), tandis que l'Italie (-2%), la France (-5,4%) et le Royaume-Uni (-6,4%) sont restés dans le rouge.

La Grèce compte lever 5,77 milliards d'euros via des privatisations en 2024

La Grèce s'est lancée dans la vente de nombreuses participations publiques depuis la grave crise économique et sociale qui l'a secouée entre 2009 et 2018 et compte lever 5,77 milliards d'euros via des privatisation en 2024. « Grâce à ces initiatives, les bases sont jetées pour attirer encore plus d'investissements et pour une croissance dynamique », a déclaré le ministre des Finances.

L'Italie suit la même voie avec comme objectif du gouvernement ultraconservateur de lever 20 milliards d'euros d'ici 2026 grâce à des privatisations, afin de freiner l'explosion d'une dette publique qui affiche le ratio sur PIB le plus élevé de la zone euro après la Grèce.

Outre la Poste Italiane, très rentable grâce à ses activités d'assurance et de banque, l'Etat compte se défaire d'une partie de ses parts dans la compagnie des chemins de fer Ferrovie dello Stato et dans le géant des hydrocarbures Eni. Le coup d'envoi des privatisations a été donné en novembre, avec le placement sur les marchés de 25% du capital de Monte dei Paschi di Siena, dont l'Etat détenait auparavant 64%, pour 920 millions d'euros.

(Avec AFP)

Commentaires 3
à écrit le 08/02/2024 à 22:53
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A l'évidence le Saint-Empire germnique ne souhaite plus payer la dette structurelle grecque après avoir obtenu une contre-partie en nature via des parts minoritaires des aéroports du pays aux portes du régime belliqueux turc...

à écrit le 03/02/2024 à 9:22
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Encore !? Pourtant je pensais que les financiers européens lorgnaient surtout sur leurs mines d'or qui elles osnt privatisées depuis longtemps. Mais non toujours plu ! Et donc toujours moins pour les citoyens.

à écrit le 02/02/2024 à 14:37
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C'est clair que depuis 2009, les soldes sont ouverts pour les gros fonds d'investissement. Et pas qu'en Grèce!!!

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