La BCE a perdu 1,6 milliard d’euros en 2022 à cause de... la hausse des taux

Les comptes de la Banque centrale européenne (BCE) ont été plombés mécaniquement en 2022 par le resserrement de la politique monétaire qu’elle mène depuis le printemps dernier pour lutter contre l'inflation. Elle va compenser cette perte en piochant dans ses réserves.
La Banque centrale européenne a affiché sa première perte depuis 2004
La Banque centrale européenne a affiché sa première perte depuis 2004 (Crédits : WOLFGANG RATTAY)

Pour son exercice comptable 2022, la Banque centrale européenne (BCE) a affiché une perte de 1,6 milliard d'euros. Un résultat négatif qu'elle a néanmoins pu renflouer en piochant dans ses réserves. Au final, la BCE affiche des comptes à l'équilibre après avoir pu éponger la perte grâce à des provisions déjà constituées.

Cette perte (avant reprise de provision) est la première enregistrée par l'institution de Francfort depuis 2004 et représente le troisième recul annuel de suite du résultat, depuis le bénéfice de 2,4 milliards d'euros en 2019, selon un communiqué publié jeudi.

Lire aussiBCE : jusqu'où porter les taux pour ramener l'inflation à 2% ? Et faut-il s'accrocher à cet objectif ?

La hausse des taux directeurs à l'origine des pertes de la BCE

La remontée agressive des taux directeurs, passés de négatif cet été à 2,5% et 3,25% en février pour freiner la consommation et combattre l'inflation, a créé deux foyers de pertes pour la gardienne de l'euro.

Lire aussiLa BCE continue de frapper fort : hausse des taux de 0,5 point en février, autant en mars

Le premier est lié aux rachats de titres qu'effectue la BCE via les banques centrales nationales, ce qui conduit à leur verser des intérêts. Il en a résulté pour la BCE une charge de 2,1 milliards d'euros en 2022. D'autre part, la BCE a abaissé pour 1,84 milliard d'euros la valeur des titres détenus, y compris des portefeuilles en dollars américains, en raison de la hausse des rendements obligataires qui a fait baisser la valeur des obligations déjà émises sur le marché.

Ces pertes ont été en partie compensées par les produits perçus sur le stock de titres détenus dans le cadre des programmes de politique monétaire, qui ont davantage rapporté d'intérêts en 2022 que par le passé. La BCE a également augmenté ses recettes sur les actifs en devises étrangères, notamment grâce à la hausse des rendements américains.

Un matelas qui pourrait s'avérer insuffisant

Après la ponction opérée dans les coussins financiers pour équilibrer le bilan 2022, il reste 6,6 milliards d'euros de provision au bilan de la BCE pour couvrir les risques de pertes futures.

Un matelas qui pourrait cependant s'avérer insuffisant alors que ces risques pour l'ensemble des portefeuilles de la BCE sont chiffrés fin 2022 à 16 milliards d'euros. La BCE s'attend à "subir des pertes à court ou moyen terme, tout en anticipant un retour aux bénéfices à long terme", indique son rapport financier.

Tout comme la BCE, les banques centrales nationales de la zone euro pourraient afficher, pour certaines d'entre elles, des pertes en 2022. La BCE rappelle toutefois que ces institutions ne sont pas des « sociétés ordinaires » et qu'elles « peuvent enregistrer des pertes tout en continuant de fonctionner efficacement » pour remplir leur mandat principal qui repose sur le maintien des prix.

La France a creusé son déficit et sa dette

La banque centrale européenne n'est pas la seule à afficher des mauvais résultats en 2022.

La dette publique de la France a remonté de 0,4 point au troisième trimestre atteignant désormais 113,7% du Produit intérieur brut (PIB), selon les chiffres publiés par l'Insee, en janvier. Plus précisément, entre juin et septembre, la dette a gonflé de 40 milliards d'euros et s'établissait à la fin du trimestre à 2.956,8 milliards d'euros. Au 2e trimestre, elle s'était déjà accrue, cette fois de 6,2 milliards, et représentait alors 113,3% du PIB. Le solde budgétaire de la sphère étatique s'est quant à lui établi à -151,5 milliards d'euros fin 2022.

(Avec AFP)

Commentaires 2
à écrit le 23/02/2023 à 19:38
Signaler
Alors! Elle est en perte? Oui ou non? Si elle l'est, elle parait bien modeste pour une banque gérant 500 et quelques millions d'habitants; est-elle à l'origine des résultats mirifiques du secteur bancaire européen?

à écrit le 23/02/2023 à 17:02
Signaler
des super pertes!!!!!!!!!!!! il faut financer ca en compensant a l'euro pret, quoi qu'il en coute aux actionnaires, a savoir les etats! je propose une taxe de perequation reenchantee sur les profiteurs de guerre, a savoir les salaries du public et s...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.