Le moteur allemand en panne au premier trimestre, un léger rebond de croissance en France

Les signaux de la croissance sont repassés au vert un peu plus tôt en France qu'en Allemagne, marquée notamment par un confinement plus long. Porté par la consommation des ménages, l'Hexagone a en effet vu son PIB augmenter de 0,4% au premier trimestre 2021 tandis qu'outre-Rhin, l'indicateur phare de la croissance a reculé de 1,8% par rapport au dernier trimestre 2020.
L'économie allemande s'est contracté plus fortement que prévu au premier trimestre 2021 à cause des mesures sanitaires toujours en vigueur.
L'économie allemande s'est contracté plus fortement que prévu au premier trimestre 2021 à cause des mesures sanitaires toujours en vigueur. (Crédits : LT)

L'économie allemande s'est contractée plus nettement qu'attendu au premier trimestre, les mesures de confinement en vigueur depuis novembre ayant continué de peser sur la consommation privée. Le produit intérieur brut (PIB) a reculé de 1,8% par rapport au quatrième trimestre 2020, contre -1,7% en première estimation, montrent les chiffres détaillés publiés mardi par Destatis, l'office fédéral de la statistique. Au contraire, la France a de son côté retrouvé le chemin de la croissance au premier trimestre (+0,4%), selon l'Insee.

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Baisse de la consommation

Sur les trois derniers mois de 2020, la première économie d'Europe avait bénéficié d'un rebond révisé à la hausse à 0,5%, grâce à la reprise de la demande en provenance de Chine et des Etats-Unis, qui avait soutenu le secteur industriel et compensé la faiblesse de la consommation.

Mais cette tendance n'a pas eu le même effet sur janvier-mars, expliquent des économistes. De fait, l'industrie est confrontée à des difficultés nouvelles de capacités de production, le secteur automobile, en particulier, souffrant de la pénurie globale de semi-conducteurs.

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Sur un an, la contraction du PIB allemand au premier trimestre atteint 3,1% en données corrigées des variations saisonnières (CVS), contre -3% en première estimation, précise Destatis.

Outre-Rhin, les chiffres sont significativement plus faibles que la moyenne pour la zone euro. Le revenu des ménages allemands a légèrement augmenté grâce aux aides gouvernementales mais la dépense a été freinée par les mesures de restriction mises en œuvre face à la pandémie de coronavirus.

La dépense des ménages a ainsi baissé de 5,4% sur les trois premiers mois de l'année alors que l'épargne a bondi de plus de 23%.

« La baisse de la consommation est colossale », souligne Thomas Gitzel, économiste de VP Bank Group.

La diminution du taux de contaminations par le Covid-19, les progrès de la vaccination et la levée progressive des mesures de restriction devraient bientôt permettre à l'économie allemande de reprendre des couleurs, selon lui. « Nous nous dirigeons vers un été plus décontracté et les commerçants des villes allemandes peuvent s'attendre à voir les consommateurs dépenser largement leur argent », a-t-il dit.

Léger rebond en France

De son côté, l'économie française est légèrement repartie au premier trimestre. Ce rebond, après la récession record enregistrée en 2020 (-8,2%) reste toutefois « limité », souligne l'Institut national de la statistique, le PIB se situant encore 4,4% sous son niveau de fin 2019, juste avant le début de la crise sanitaire.

Après le recul de 1,4% enregistré au dernier trimestre 2020, la reprise de l'économie vient notamment du léger redressement de la consommation des ménages (+0,3%), mais qui est restée fortement contrainte par les restrictions sanitaires (couvre-feu, fermeture des grands centres commerciaux, des restaurants, lieux culturels, etc.).

La production est elle aussi repartie à la hausse (+0,4%), en particulier dans la construction (+4,2%), tandis que l'investissement a poursuivi son redressement (+2,2%). Au premier trimestre, la production totale (services, industrie, construction) se rapproche ainsi légèrement de son niveau d'avant crise, avec un écart de -4,3%.

(Avec AFP)

Commentaire 1
à écrit le 25/05/2021 à 21:21
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Un trimestre ne fait pas une tendance : ne soyons pas court-termistes, ça ne sert à rien. Et, souvenez-vous : les évènements ont donné tort à tous ces grands penseurs (surdiplômés, faut-il le préciser) qui nous annonçaient cata sur cata il y a un an...

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