Arctique : face aux missiles hypersoniques russes, le Canada modernise sa défense aérospatiale (Norad) qui date de la guerre froide

L'exécutif canadien a annoncé une modernisation de la défense aérienne et antimissile du pays dans l'Arctique, en collaboration avec les États-Unis. Le pays va y consacrer 3,6 milliards d'euros pour remplacer ses systèmes qui sont aujourd'hui anciens et plus adaptés. Une décision qui s'inscrit dans une volonté plus globale du gouvernement Trudeau d'augmenter ses dépenses militaires, notamment depuis le début de la guerre en Ukraine.
Le gouvernement canadien a aussi l'intention d'acheter 88 avions de combat F-35 du constructeur américain Lockheed Martin pour remplacer sa flotte vieillissante. (Photo d'illustration : le 15 mars 2022, sur la base aérienne de Thulé, au Groenland, deux CF-18 Hornets de l'Aviation royale du Canada prêts à participer à l'opération Noble Defender, dans le cadre de manoeuvres menées avec l'US Air Force dans tout l'Arctique nord-américain.)
Le gouvernement canadien a aussi l'intention d'acheter 88 avions de combat F-35 du constructeur américain Lockheed Martin pour remplacer sa flotte vieillissante. (Photo d'illustration : le 15 mars 2022, sur la base aérienne de Thulé, au Groenland, deux CF-18 Hornets de l'Aviation royale du Canada prêts à participer à l'opération Noble Defender, dans le cadre de manoeuvres menées avec l'US Air Force dans tout l'Arctique nord-américain.) (Crédits : Sergent Carlos Ferran / U.S. Air Force)

Vent de modernité pour le système de défense canadien. Un budget de 4,9 milliards de dollars canadiens (3,6 milliards d'euros) sera débloqué sur six ans a annoncé lundi 20 juin la ministre de la Défense du pays, Anita Anand, lors d'une conférence de presse sur la plus grande base aérienne du Canada, dans la ville ontarienne de Trenton. Elle a justifié ces nouvelles mesures par les menaces militaires croissantes en provenance de la Russie et l'avènement de nouvelles technologies ennemies, telles que les missiles hypersoniques.

Les fonds seront consacrés à l'établissement de radars terriens et satellitaires capables de repérer « au-delà de l'horizon » des bombardiers ou des missiles entrants, ainsi que des réseaux de capteurs dotés de « capacités classifiées » afin de surveiller les approches aériennes et nautiques de l'Arctique jusqu'au continent.

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Ce programme s'inscrit dans une volonté de modernisation du Commandement de la défense aérospatiale de l'Amérique du Nord (Norad) et de ses systèmes d'alertes précoces. Ces nouveaux systèmes remplaceront l'ancien système d'alerte nordique datant de la guerre froide et dont les 50 stations radars à courte et longue portées de l'Alaska au nord du Québec ne sont plus aptes à détecter des missiles modernes.

« Alors que les régimes autocratiques menaçaient l'ordre international fondé sur la règle de droit qui nous a protégé pendant des décennies, et à mesure que nos concurrents développent de nouvelles technologies, telles que les armes hypersoniques et les missiles de croisière, il devient urgent de moderniser les capacités canadiennes du Norad », a expliqué Anita Anand.

Les États-Unis ont de leur côté déjà établi un nouveau budget pour la défense continentale.

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Décision accélérée par la guerre en Ukraine

Ces nouvelles dépenses représentent « la mise à niveau la plus importante depuis près de quatre décennies » pour le Canada et permettront de « repousser plus au nord notre ligne de mire afin d'être capable de répondre aux menaces furtives », a précisé Anita Anand.

Cette modernisation est notamment accélérée par la guerre en Ukraine. En avril, lors du dévoilement du budget du gouvernement Trudeau, le Canada avait en effet indiqué qu'il augmenterait de huit milliards de dollars sur cinq ans ses dépenses militaires en raison de l'invasion de l'Ukraine par la Russie. « Nous dépensons maintenant plus pour la défense que nous l'avions prévu avant l'invasion russe en Ukraine », avait confirmé la ministre des Finances Chrystia Freeland.

Ces huit milliards de dollars doivent servir à améliorer l'équipement des forces armées, renforcer les contributions du Canada à l'égard de ses principaux alliés et renforcer la cybersécurité du pays.

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Achat prévu de 88 avions de combat

Le gouvernement canadien a également fait part en mars de son intention d'acheter 88 avions de combat F-35 du constructeur américain Lockheed Martin pour remplacer sa flotte vieillissante. Leur rôle principal sera de patrouiller à l'extrême nord du Canada.

« Le F-35 est utilisé par nos partenaires de l'Otan dans le monde entier. Il s'est avéré être un avion mature, adapté et interopérable, c'est pourquoi nous passons à la phase de finalisation », avait déclaré Anita Anand lors d'une conférence de presse le 28 mars, évoquant la « nouvelle réalité mondiale » et le conflit en Ukraine.

Le gouvernement canadien espère finaliser le contrat dans les sept mois à venir pour une livraison des appareils dès 2025. Cela pourrait au total représenter un investissement de 19 milliards de dollars canadiens (environ 13,8 milliards d'euros). Cela représente le plus important investissement pour l'aviation canadienne depuis plus de 30 ans avait précisé le gouvernement. Justin Trudeau avait pourtant promis en arrivant au pouvoir en 2015 de ne pas acheter le F-35 du constructeur américain, jugé trop cher.

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(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 21/06/2022 à 22:18
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Intox. Les Etats Unis a developpé les avions hypersoniques dans les années 60. Paul Cszyz.

à écrit le 21/06/2022 à 16:11
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Et quel sera le matériel efficace de détection et de défense contre les missiles hypersoniques ? Est-ce qu'il sera au point rapidement ou dans vingt ans ?

à écrit le 21/06/2022 à 13:54
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Une sacré désillusion aussi ce Trudeau.. le gars qui parlait bit quantique au début et termine valet de chambre des usa.. c'est le macron d'avant macron, il est en avance sur notre " génie ", il finit dans l'insignifiant.

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