Fléau du gaspillage alimentaire : les 5 mesures du rapport Garot

750 milliards de dollars... c'est ce que coûte chaque année, au niveau mondial, le gaspillage alimentaire. Ce mardi 14 avril, l'ancien ministre de l'Agroalimentaire, Guillaume Garot présente son rapport sur la lutte contre ce fléau contre lequel il a identifié cinq mesures phares.
Le rapport propose à la grande distribution une série de solutions pour accompagner une stricte "interdiction de jeter" et "interdiction de javelliser" les denrées jetées.

De l'interdiction de jeter les invendus alimentaires à leur valorisation énergétique, de nombreuses solutions existent pour lutter contre le gaspillage. Guillaume Garot, député PS de la Mayenne, en a fait le tour et présente ce mardi après-midi ses propositions au gouvernement. Tour d'horizon de ces solutions, dont beaucoup ont déjà été adoptées par des acteurs isolés.

  • Interdire de jeter

Si le Sénat a déjà légiféré, le 10 avril 2015, en faveur du don d'invendus, l'ancien ministre de l'Agroalimentaire va plus loin. Car plutôt qu'autoriser le don, il préconise l'interdiction, franche et directe, de jeter les invendus.

"Je pars du principe que l'alimentation n'est pas une marchandise comme les autres. Il faut tout faire pour ne plus jeter. C'est un scandale éthique mais aussi une question de pouvoir d'achat", a expliqué à l'AFP Guillaume Garot.

"Le gaspillage concerne tous les acteurs de la chaîne alimentaire et chacun peut agir", poursuit le député de la Mayenne qui met en avant dans ce rapport "la responsabilité" de chacun. Les mesures les plus fortes visent cependant la grande distribution à laquelle le rapport propose une série de solutions pour accompagner une stricte "interdiction de jeter" et "interdiction de javelliser" les denrées jetées pour les rendre inconsommables.

  • Mieux gérer les stocks

Parmi les mesures phares du rapport : une meilleure gestion des stocks et des rayons. Celle-ci passerait par exemple par "des rayons anti-gaspillage dont les produits approchant la date de péremption sont vendus moins cher", une initiative déjà prise par certains supermarchés qui pratiquent une politique de "prix cassés" pour ces produits.

  • Mieux informer les consommateurs

Guillaume Garot propose également de "donner au consommateur les bonnes informations accessibles et lisibles", sur l'état du produit. Là aussi, les sénateurs ont pris les devants, en février.

Ces-derniers ont décidé, comme l'a fait Londres en 2011, de supprimer la date limite d'utilisation optimale (DLUO) de certains produits secs qui restent comestibles bien longtemps après le dépassement de cette date.

  • Rendre le don obligatoire

Pour les invendus restants, le député de la Mayenne souhaite encore que les les grandes surfaces aillent plus loin. Si beaucoup mènent déjà des actions concrètes en faisant des dons de nourriture, elles pourraient passer des "conventions" avec des associations pour donner plutôt que jeter.

Dans ce domaine, la start-up parisienne Phenix est déjà à l'œuvre depuis un an, mettant en relation les émetteurs d'invendus - notamment alimentaires - et les associations qui travaillent auprès de publics défavorisés.

Et elle n'est pas la seule. Le don de produits proches de leur date de péremption est aussi une des solutions préconisées par l'application Checkfood. Celle-ci permet d'avertir l'utilisateur lorsque les produits conservés dans son placard approchent de la date limite de consommation. S'il ne veut pas les consommer, il a la possibilité de les donner facilement.

  • Favoriser les circuits alternatifs à la consommation

Et si les denrées ne peuvent plus être consommées par les humains, le rapport de Guillaume Garot préconise de nouveaux circuits, vers l'alimentation animale ou la valorisation énergétique à travers la méthanisation.

Lire aussi : « Les déchets sont une mine de matière à exploiter ! » Antoine Frérot, Véolia Environnement

Pour réaliser tout cela l'ancien ministre de l'Agroalimentaire propose la création d'une agence nationale contre le gaspillage alimentaire, afin de "lever les verrous et les blocages administratifs".

(Avec AFP)

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Commentaires 8
à écrit le 17/04/2015 à 0:36
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L'origine du mythe du gaspillage alimentaire est basée sur 2 choses. Premièrement, sur une tonne d'aliments produits, il y a des pertes. Pensons aux pelures, aux os et peau des animaux, à l'enveloppe des grains, etc,que les environnementalistes incl...

à écrit le 16/04/2015 à 5:52
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Dans mon supermarche favori d'une petite ville en Chine, tous les soirs, les paquets de legumes frais du matin sont remballes par 2 pour le prix d'un => resultat : a 20 h il n'y a plus rien sur les etals.

à écrit le 15/04/2015 à 8:06
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encore une fois pour responsabiliser le consommateur , la grande distribution on fait une loi et pour caser les copains et augmenter le deficit on creer une nouvelle agence de surveillance ( un peu plus de fonctionnaires planques dans les bureaux) ma...

à écrit le 15/04/2015 à 1:49
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Deux choses à retenir : 1) la "grande" distribution jette la quasi-totalité, 2) tant que nous n'accepterons pas les légumes pas parfaits, ils seront pleins de produits.

à écrit le 14/04/2015 à 17:34
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Javelliser les poubelles contenant les aliments jetés est une préconisation de la DGCCRF. Un magasin qui jette "proprement" afin que cela soit récupérable peut avoir de gros ennuis.

à écrit le 14/04/2015 à 14:43
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Et encore une nouvelle agence nationale! plus des agences régionales puis local, le délire politico administratif n'a pas de borne

le 14/04/2015 à 16:48
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Bien vu. Effectivement pourquoi encore créer une nouvelle agence puisqu'il y a des fonctionnaires dans les instances départementales et régionales à prendre sur place .Il suffirait d'une bonne feuille de route interministérielle.

le 14/04/2015 à 17:31
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on pourrait même carrément s'en passer ( à la fois des agences et d'une bonne partie des fonctionnaires en question, ainsi que de la loi en question )

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