Le groupe pétrolier canadien UTS Energy, spécialisé dans l'exploitation des sables bitumineux, a demandé lundi à ses actionnaires de rejeter l'offre hostile de rachat formulée par Total, en l'estimant "inadéquate" et "contraire à l'intérêt des actionnaires".
Le canadien a fait valoir que le montant de l'offre, à 1,30 dollar canadien par action, dévalorisait UTS. Il est vrai que le titre UTS a clôturé vendredi à 1,70 dollar. "C'est une offre inadéquate et opportuniste qui ne reconnaît pas la vraie valeur d'UTS", a déclaré Dennis Sharp, président du conseil d'administration, dans un communiqué. "Nous pouvons faire mieux pour nos actionnaires que ce que représente cette offre."
Total a lancé son offre, tout en numéraire et d'un montant de 617 millions de dollars canadiens (387,4 millions d'euros), à la fin du mois dernier. A l'époque Total avait précisé que l'offre s'inscrivait dans sa stratégie visant à optimiser ses opérations dans les sables bitumineux de la province canadienne d'Alberta, deuxième réserve de pétrole derrière l'Arabie saoudite, avec 173 milliards de barils de pétrole visqueux à exploiter. Présent dans les sables bitumineux de l'Alberta, UTS a pour principal actif une participation de 20% dans l'important projet de sables bitumineux Fort Hills, au nord-est de cette province, dont les ressources sont estimées à 4 milliards de barils de bitume.
En fin d'année 2008, des rumeurs avaient laissé entendre que le géant français avait envisagé une offre d'achat sur un autre groupe canadien, mais nettement plus gros, à savoir Nexen. Total l'a finalement repoussée, jugeant les conditions du marché défavorables. Il est vrai que l'investissement dans Nexen était nettement plus lourd, de l'ordre de 16 milliards de dollars.
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