Près d?un an de discussions pour rien. En vente depuis juin 2008, le fabricant breton d?échangeurs thermiques Giannoni France a décidé de rompre les négociations au début du mois. Un symbole du gel du marché du LBO (rachat par effet de levier). Car l?écrasante majorité des candidats au rachat étaient des fonds d?investissement.
Ils étaient cinq sur la ligne de départ l?été dernier : Axa Private Equity, Carlyle, Doughty Hanson, LBO France et Morgan Stanley Private Equity. Le prix de Giannoni avoisinait alors les 800 millions d?euros. Mais l?accélération de la crise à l?automne a tiré les valorisations vers le bas. Y compris celle de Giannoni.
Résultat : à la fin de l?année dernière, son prix avait été divisé par deux. En dépit de cette décote, les deux actionnaires de l?entreprise, Joseph Le Mer et Rocco Giannoni, maintenaient leur projet de cession du capital. En revanche, deux fonds, Axa Private Equity et Doughty Hanson, avaient quitté la table des négociations, le premier n?étant pas convaincu par le modèle de Giannoni. En 2008, l?entreprise a enregistré un chiffre d?affaires de 155 millions d?euros (+6,9% par rapport à 2007).
Parmi les trois candidats restants, LBO France semblait tenir la corde au mois de février. Mais des interrogations naissaient déjà sur les chances de boucler un montage financier nécessitant une part de dette que les banques rechignaient à apporter. Une incertitude qui a poussé Giannoni à tourner le dos aux fonds pour préférer un industriel américain, Honeywell (lire l'édition du 31 mars de La Tribune). Mais ce dernier soubresaut n?a pas suffi. Début avril, jugeant les offres trop faibles, les deux actionnaires de Giannoni ont retiré leur entreprise de la vente. Le prix était tombé autour de 300 millions d?euros.
L?entrée d?un actionnaire minoritaire est désormais envisagée.
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