Biodiversité : la population d'animaux sauvages a chuté de 60% depuis 1970

Les espèces déclinent à un rythme "de 100 à 1.000 fois supérieur que celui calculé au cours des temps géologiques", s'alarme le WWF, qui publie aujourd'hui l'édition 2018 de son rapport Planète Vivante. "Agriculture intensive, dégradation des sols, surpêche, dérèglement climatique, pollution plastique" sont "les principales menaces qui pèsent aujourd'hui sur la biodiversité".
Parmi les espèces emblématiques qui disparaissent progressivement, l'orang-outan de Bornéo, à cause du déboisement.
Parmi les espèces emblématiques qui disparaissent progressivement, l'orang-outan de Bornéo, à cause du déboisement. (Crédits : Reuters)

Encore 2% de biodiversité ont été perdus. Entre 1970 et 2014, les populations d'animaux sauvages vertébrés (poissons, oiseaux, mammifères, amphibiens et reptiles) ont chuté de 60% sur Terre, relève l'édition 2018 du rapport Planète Vivante du WWF, une analyse de l'état de santé de la planète publiée tous les deux ans. L'édition 2016, relative à la période 1970-2012, faisait état d'une baisse de 58%, alors qu'en 2010 le compteur était à 52%.

"Les espèces n'ont jamais décliné à un rythme si rapide, qui est aujourd'hui cent à mille fois supérieur que celui calculé au cours des temps géologiques", s'alarme le WWF, mettant en garde contre une   "grande accélération de la pression exercée par l'Homme sur les écosystèmes".

Seulement un quart des terres ont échappé aux activités humaines

"Agriculture intensive, dégradation des sols, surpêche, dérèglement climatique, pollution plastique", à l'origine soit d'une surexploitation de ces espèces animales, soit de la perte et dégradation de leur habitat, sont en effet selon le WWF "les principales menaces qui pèsent aujourd'hui sur la biodiversité", qui dans les tropiques, l'Amérique du Sud et l'Amérique centrale atteint même 89% des populations de vertébrés. Et si "à ce jour, seulement un quart des terres ont échappé aux activités humaines", au rythme de développement actuel "ce chiffre devrait chuter à seulement 10% en 2050", s'inquiète l'organisation.

Or, au-delà de la peine suscitée par la disparition progressive de quelques espèces emblématiques (l'éléphant africain en raison du braconnage, l'orang-outan de Sumatra et de Bornéo à cause du déboisement, les manchots Adélie en Antarctique en raison de l'augmentation de la température), les humains sont aussi en train de scier la branche sur laquelle ils sont assis, rappelle l'organisation, en citant l'exemple des mauvaises conséquences économiques que cette disparition animale produit déjà pour la pêche professionnelle.

L'agriculture,"principale responsable de la disparition de la nature"

Afin de faire marche arrière, "il est indispensable de repenser en profondeur notre manière de produire et de consommer", estime donc le WWF, qui au niveau international mise surtout sur la conférence mondiale sur la biodiversité organisée en 2020 à Pékin, dont l'accord final devrait donc contenir "un objectif de zéro perte nette de biodiversité en 2030".

En France, où Nicolas Hulot a lancé avant de démissionner un grand plan biodiversité, le WWF rappelle l'important rôle joué par l'agriculture,"principale responsable de la disparition de la nature et de 70% de la déforestation", en demandant "un plan ambitieux de lutte contre la déforestation importée et un co-portage de la PAC par les ministères en charge de l'écologie et de l'agriculture".

Mais il souligne aussi la nécessité de "engager l'ensemble des acteurs dans la transition vers des formes de mobilité plus durables", ainsi que d'abandonner le projet Montagne d'Or, mine d'or industrielle prévue "en plein cœur de la forêt amazonienne guyanaise, symbole d'un modèle de développement du passé qui oppose développement économique et protection de l'environnement".

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Commentaires 9
à écrit le 30/10/2018 à 22:30
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Pour tirer le signal d’alarme, il faudrait que le rapport soit plus explicite. Qui l’a vraiment lu? Pour info, le rapport de 2018 et différent de celui de 2016. En 2016, on avait des courbes en fonction des typologies d’animaux, en 2018, c’est part s...

à écrit le 30/10/2018 à 17:29
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Les animaux vivaient un véritable calvaire. Les autorités albanaises ont démantelé dimanche 28 octobre un zoo privé afin de sauver onze bêtes, dont des lions et un ours gardés dans des conditions de vie "infernales" selon les dires de plusieurs ONG. ...

à écrit le 30/10/2018 à 17:21
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2017 Lundi 10 avril, Donald Trump a signé le texte d'une nouvelle loi, validée en amont par le Congrès américain, autorisant la chasse et le massacre des ours polaires, des loups et de leurs petits en Alaska, et même les animaux hibernants. Ils pour...

à écrit le 30/10/2018 à 17:16
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C'est pas fini : Au moment où la Terre a perdu 60 % de ses animaux sauvages en 44 ans, selon un rapport du WWF, la Chine vient de provoquer la colère des défenseurs des animaux. L’Empire du milieu a autorisé sous « certaines circonstances particu...

à écrit le 30/10/2018 à 13:28
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Il est urgent d'agir, d'arrêter les mesurettes et faire de ce sujet une cause "internationale". Mais avec les récents élus comme trump, le brésilien, ... et les agissements hypocrites de certains gouvernements et entreprises (total? montagne d'or?)...

à écrit le 30/10/2018 à 12:04
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il n'y a jamais eu autant de personne à l'extrême droite.

à écrit le 30/10/2018 à 11:21
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La grande coupable est bien évidemment la surnatalité dans le monde qui a fait rage ces vingt dernières années. Aujourd'hui il est presque trop tard pour redresser la barre.

à écrit le 30/10/2018 à 8:56
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Tant que l'actionnaire milliardaire investira sur la destruction des humains et de la planète et tant que ça lui rapportera 30% de revenus en plus par an il continuera, les politiciens sont les gens censés protéger l'intérêt collectif mais ont été ac...

à écrit le 30/10/2018 à 1:59
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Si les rhinocéros disparaissent c'est à cause des vietnamiens

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