Face à la flambée des prix de l'énergie, EDF s'engage à ne plus couper l'électricité en cas d'impayés. Un soulagement pour les foyers français qui se retrouvent en difficulté pour régler leur facture qui gonfle depuis plusieurs années. Cette mesure, qui existait déjà durant la trêve hivernale (du 1er novembre au 31 mars), sera ainsi appliquée toute l'année afin de permettre aux Français d'avoir accès à des usages essentiels à leur quotidien.
Toutefois, à partir du 1er avril 2022, le fournisseur d'électricité demandera une limitation de puissance à 1.000 watts, a-t-il précisé vendredi dans un communiqué. Les foyers pourront ainsi se servir de leur réfrigérateur ou bien recharger leurs appareils électriques, mais la puissance ne permettra pas de se chauffer, a détaillé Marc Benayoun, directeur clients, services et territoires d'EDF dans Le Parisien.
Détenu à près de 84% par l'Etat, le groupe a souligné que cette mesure s'appliquera "sauf s'il existe une impossibilité physique ou technique de limiter la puissance de l'alimentation électrique du logement".
Pour les associations de lutte contre la précarité qui réclamaient cette mesure, il s'agit d'une très bonne nouvelle.
"Des millions de ménages en difficulté ne vivront plus avec cette épée de Damoclès au-dessus de leur tête!", a souligné Manuel Domergue, de la Fondation Abbé Pierre sur Twitter.
Cette annonce intervient aussi deux jours après que le Médiateur national de l'énergie a pris position pour un droit d'accès minimal à l'électricité pour les foyers les plus précaires. "Sans électricité, pas de lumière, pas de chauffage, pas d'accès à internet, ni au téléphone. Il n'est pas acceptable, dans un pays comme la France, que des foyers puissent se retrouver dans une telle situation de précarité et de pauvreté", avait plaidé Olivier Challan Belval.
Pas d'annonce d'Engie ou de TotalEnergies
Jusqu'ici, entre 200.000 et 300.000 foyers voient chaque année leur alimentation coupée en raison d'un impayé, selon le Médiateur. Un chiffre qui devrait donc diminuer, néanmoins EDF n'est pas le seul fournisseur et d'autres grands concurrents comme Engie ou TotalEnergies n'ont pour le moment pas annoncé avoir mis fin à la pratique des coupures.
Le 1er novembre a marqué le début de la trêve hivernale des coupures d'électricité et de gaz naturel pour 5 mois mais les fournisseurs pourront de nouveau faire couper l'énergie des foyers en situation d'impayés à partir du 1er avril prochain. L'an dernier, la trêve avait été prolongée de trois mois en raison de la crise du Covid-19, ce qui avait permis de limiter les procédures pour impayés.
D'autre part, la décision du leader du marché français ne s'applique qu'à l'électricité et non au gaz, car il n'est pas possible pour ce dernier de maintenir un service minimum: l'accès est soit ouvert, soit fermé, mais ne peut être réduit. Dans tous les cas, le fournisseur doit alerter le consommateur avant toute intervention pour impayés. "Il est donc important pour le consommateur de se manifester dès la réception d'un courrier ou mail de relance" et de convenir d'un "échéancier de paiement", rappelle le Médiateur, qui conseille d'alerter les services sociaux en cas de difficulté à payer.
Du côté de l'Etat, le gouvernement a également mis en place des mesures face à la hausse des cours de l'énergie: un chèque de 100 euros supplémentaires pour les ménages précaires, le gel de l'augmentation du prix du gaz et la limitation de celle du tarif de l'électricité. Les tarifs réglementés de l'électricité doivent augmenter de l'ordre de 4% en début d'année prochaine, mais auraient pu même bondir de quelque 12% sans cette intervention.
(Avec AFP)
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