
EDF veut aller vite au sujet de la construction des réacteurs nucléaires de nouvelle génération, dits EPR2. Comme annoncé en février dernier par Emmanuel Macron, le gouvernement en prévoit six, dont les deux premiers seront à Penly (Seine-Maritime), avec une option pour huit supplémentaires.
« Si la décision (politique) est prise rapidement, on vise de commencer les travaux préparatoires sur ce site à mi-2024, pour une mise en service à l'horizon 2035-2037 », a indiqué ce mardi 15 novembre Gabriel Oblin, directeur de projet pour les réacteurs nucléaires EPR2.
Ces travaux préparatoires prévus pour durer trois ans comprennent le « terrassement, la préparation de la plateforme pour construire l'ouvrage » nucléaire, a précisé Gabriel Oblin. La construction des réacteurs commencera ensuite fin 2027. Le chantier devrait mobiliser au total 7.500 personnes « dans sa phase haute » en 2029.
Ce calendrier a été précisé lors d'une conférence de presse consacrée aux deux années de mise en œuvre du plan Excell, un programme d'amélioration industrielle dans la filière du nucléaire. Ce plan est né de la volonté d'éviter la répétition des déboires de l'EPR de Flamanville (Manche), le seul en construction en France, qui accuse onze ans de retard et des dépassements budgétaires astronomiques.
Un démarrage soumis aux décisions politiques
Mais si EDF entend aller vite, d'autres étapes doivent être franchies avant le lancement des premiers travaux à Penly. La construction de nouveaux réacteurs fait l'objet en effet jusqu'au 27 février d'un débat sous l'égide de la Commission nationale du débat public. Sa synthèse, obligatoire pour le porteur de projet EDF, sera versée aux travaux des parlementaires, qui devront voter au plus tard en 2024 la feuille de route énergétique de la France (fixant notamment la part de chaque énergie dans le bouquet énergétique national).
Sans attendre, le gouvernement a présenté, le 2 novembre en Conseil des ministres, son projet de loi visant à accélérer la construction de nouveaux réacteurs. Le but est de simplifier les procédures administratives afin qu'elles soient « les plus efficaces possibles pour gagner du temps, vraisemblablement plusieurs années sur la réalisation des futurs EPR2 », explique le cabinet d'Agnès Pannier-Runacher. L'objectif est de pouvoir gagner au moins deux ans afin que le « premier coup de pioche » puisse être donné « dans ce quinquennat ». Ce texte doit être examiné par les parlementaires début 2023, voire dès fin décembre, à l'Assemblée nationale d'abord.
(Avec AFP)
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