Des employés de fast-food en grève à travers le monde... sauf en France

Par solidarité avec des employés américains de fast-food qui réclament une hausse du salaire minimum à 15 dollars de l'heure, l'Union internationale des travailleurs de l'alimentation (UITA) a lancé ce jeudi un appel à la grève mondiale. En France, les représentants syndicaux se sont contentés de quelques signes de soutien.
Marina Torre
Cette manifestante en Californie brandit un panneau en faveur du salaire minimum à 15 dollars. (Photo: Reuters)

Ils travaillent chez McDonald's, Burger King ou encore KFC... mais "ne gagnent pas de quoi se nourrir eux-mêmes", décrit une porte-parole de l'EFFAT (Coordination européenne des syndicats de l'alimentation, de l'agriculture et du tourisme).

Un message pour Obama

Outre-Atlantique, les employés de ces chaînes de restauration rapide protestent ce 15 mai dans plus de 130 villes, pour exiger la hausse du salaire minimum à 15 dollars (11 euros environ) contre 7,25 actuellement (5,7 euros), soit bien en dessous du salaire minimum horaire français actuellement à 9,53 euros bruts. Aux Etats-Unis, le niveau de ce salaire minimum dépend de chaque Etat: il est ainsi plus élevé dans le Connecticut (10,10 dollars) que dans le Tennessee (7,75). Mais le relèvement de ce plancher au niveau fédéral est en discussions à Washington. Ainsi, début janvier, Barack Obama a une fois de plus évoqué sa promesse électorale d'augmenter ce salaire minimum, pour qu'il atteigne au moins 10 dollars de l'heure. 

Dans ce contexte, les salariés américains ont su gagner à leur cause des centaines des confrères à travers le monde, qui les ont rejoints dans un mouvement de grève auquel participent 30 pays. Des employés au Brésil, au Maroc, aux Philippines se sont ainsi unis au mouvement. Une participation d'une telle ampleur représente une "première", affirme la porte-parole de l'organisation syndicale. 

Grève fast food japon

Des manifestants défilaient également dans les rues de Tokyo. (Photo: Reuters)

Contrats zéro heure en Grande-Bretagne

En Europe, d'autres scandales ont également agité le secteur. En Grande-Bretagne, les contrats "zéro heure" ont fait l'objet de vives protestations. En n'indiquant aucun nombre d'heures préalable, ils répondent aux besoins de flexibilité des entreprises, au prix d'une précarisation des employés, qui ne peuvent prévoir à l'avance leur temps de travail.

>> La Grande-Bretagne, royaume de la flexibilité absolue

Plus récemment, en Allemagne, un reportage montrant des conditions d'hygiène déplorables dans un Burger King a créé la polémique outre-Rhin.

Faible mobilisation en France

En France, la CFDT et la CGT ont diffusé des messages de soutien et appelé à une mobilisation "quelle qu'elle soit". La CGT a d'ailleurs mis en ligne une photo de manifestants à Bordeaux et indique que des salariés se sont réunis devant des enseignes à Paris mais qu'aucune grève n'a été déclarée. Les principaux représentants syndicaux français avaient ce jeudi un tout autre menu au programme: la mobilisation des fonctionnaires. 

>> Les syndicats de fonctionnaires ont plutôt réussi le test de la mobilisation

Marina Torre

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Commentaires 12
à écrit le 16/05/2014 à 14:35
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Bientôt il y en aura sur ce forum ou d'autres qui éructeront sur "les travailleurs français ne se mettent pas en grève pour soutenir un droit à la retraite, ou bien une couverture maladie aux Etats-Unis, ou dans d'autres pays encore au stade médiéval...

à écrit le 16/05/2014 à 14:02
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Comme le dit Gemini: les syndicats en France ne sont que des syndicats de fonctionnaires qui défendent leur propre caste (celle des poilitiques aussi) au détriments des travailleurs du privé.

à écrit le 16/05/2014 à 8:33
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et si on remplaçait le vendeur par une machine comme le boulanger par une machine à distribuer les baguettes, la machine ne fait pas grève, ne prend pas de médicaments ne part pas en vacance ne fait pas d'enfant, mais on peut en mettre à l'infini, n'...

à écrit le 15/05/2014 à 21:34
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Mais pourquoi la CGT, la CFDT arrivent très mal à défendre ses employés dans chaines de restauration rapide dans des groupes de tailles mondiales au milliard de bénéfices comme Mac Do ou KFC. La CGT défend bien les intérêt des salariés à la SNCF ou d...

le 15/05/2014 à 22:27
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Oui. Les syndicats ne peuvent être efficaces que s’ils ont une assise locale. Autrement dit, ils ne peuvent défendre les employés des chaines (chaînes ?) de restauration rapide que si, parmi les employés de ces chaines, il y a de nombreux syndiqu...

à écrit le 15/05/2014 à 21:13
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en France les conditions de travail sont encore trop bonnes, il y a de la marge on peut presser les salariés, un peu plus de flexibilité et de compétitivité serait bon

le 15/05/2014 à 21:34
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@Ronald: tout à fait. En Amérique du Nord, les gens travaillent à temps très partiel et ne bénéficient d'aucuns avantages sociaux, ce qui n'est pas le cas en France. Est-ce l'exemple à suivre ?

le 16/05/2014 à 9:02
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La vérité est au milieu, c'est à dire plus d'heure de travail et moins bien payé.

à écrit le 15/05/2014 à 20:44
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C'est qu'ils gagnent déjà tellement bien en France qu'il n'y a pas raison de manifester.

le 15/05/2014 à 21:21
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En France, il n'y a pas de solidarité dans le privé!!!

le 15/05/2014 à 21:31
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Dans la circulation non plus.

le 16/05/2014 à 7:02
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entre les politiques les fonctionnaires et les syndicats... Une vraie! Matinée de connivence et de croisement d'intérêts... Et on en meurt! Nous le privé...

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