Le conglomérat indien Reliance Adag subit la désaffections des investisseurs

Endettement de certaines filiales, crise de confiance dans les télécoms, effondrement de ses titres en Bourse : la holding d'Anil Ambani doit gérer toute une série de déconvenues.
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Depuis les querelles qui l'ont opposées à son frère, Mukesh, au sujet du partage de l'empire familial, Anil Ambani a toujours eu dû mal à se défaire de sa sulfureuse réputation. Mais il se serait bien passé des dernières déconvenues, dont son groupe, le gigantesque conglomérat Reliance Adag, fait actuellement l'objet. Encore sous le coup d'une sanction de la Sebi, l'autorité de tutelle des marchés financiers indiens, qui a récemment interdit l'accès de deux de ses filiales au marché boursier secondaire à la suite de manquements dans la présentation des comptes de certaines de ses sociétés, la nébuleuse Reliance Adag se doit d'affronter, depuis la semaine dernière, une nouvelle vague de défiance. Elle prend sa source dans la mise en cause de la qualité de sa gouvernance.

« Une série de rumeurs infondées ont été divulguées par des brokers peu scrupuleux », s'est indigné Reliance Adag dans un communiqué. En l'espace d'une seule séance mercredi dernier, le groupe a vu sa capitalisation boursière fondre de 2,6 milliards de dollars. Parmi les principales sociétés qui figurent au sein du conglomérat, Reliance Infrastructures avait alors chuté de 19 %, Reliance Communications de plus de 14 % et Reliance Power de 9,3 %.

Dans ce contexte, les résultats trimestriels (clos fin décembre) de Reliance Communications et de Reliance Power, bien que meilleurs que prévu, ont dû mal à rassurer les investisseurs. Porté par la hausse des ventes d'électricité, Reliance Power a certes accru son bénéfice net de 7,4 %, à 1,4 milliard de roupies (32 millions de dollars). Ce qui lui a permis de souffler un peu en Bourse. Mais si le titre a gagné 2,4 % lundi, il continue de perdre 26 % sur l'année. De son côté, Reliance Communications, deuxième opérateur mobile du pays, limite quant à lui quelque peu la casse. Il a publié un résultat net en baisse de 57 %, à 4,8 milliards de roupies (106 millions de dollars), et non de 66 % comme l'anticipait le consensus. Le titre a terminé la séance légèrement étale. Ce qui est cependant loin d'effacer son recul de 33 % depuis janvier.

A l'heure où les scandales de corruption éclaboussent la téléphonie mobile indienne, les défis restent immenses pour ce groupe. « La confiance des investisseurs est déjà bien entamée », relève un analyste de Global Capital Market, sans compter que « dans le contexte concurrentiel qui prévaut actuellement en Inde, le groupe risque de ne pas être suffisamment solide pour réduire son endettement ». Ce dernier s'est accentué, après l'acquisition d'une licence de troisième génération, pour atteindre 6,4 milliards de dollars au 30 septembre.

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