Un véritable imbroglio. Au milieu des déclarations contradictoires de fin de semaine, une chose est sûre, le projet de voiture à très bas coûts développé par l'indien Bajaj avec Renault, apparaît compromis. « Nous n'avons pas l'intention de nous lancer dans le créneau (des voitures) à faibles marges », avait déclaré le directeur général de Bajaj Auto, Rajiv Bajaj, lors d'une conférence de presse jeudi soir, citée par l'agence Dow Jones. « Nous ne voulons pas perdre tout notre argent », avait même renchéri le patron du spécialiste éponyme des véhicules à deux et trois roues. Le « Wall Street Journal » indiquait aussi vendredi que Bajaj Auto avait suspendu le développpement de ce projet. Seulement, quelques heures plus tard, le vice-président en charge du développement de Bajaj, Ravi Kumar, affirmait dans une déclaration transmise à l'agence Reuters que son projet était finalement toujours d'actualité. Une porte-parole de Renault indiquait aussi, laconiquement, que... « les discussions continuent ».

Dans un entretien à l'AFP le mois dernier, le directeur général de Renault India, Marc Nassif, avait déjà indiqué qu'un point d'interrogation planait sur cet éventuel partenariat. Et ce, d'autant que la Tata Nano concurrente a du mal à percer sur le marché.

Les deux constructeurs avaient annoncé l'an dernier vouloir produire ensemble un véhicule minimaliste, pour un prix de 2.500 dollars. La conception, la production et les relations avec les fournisseurs devaient être assurées par Bajaj avec le soutien de Renault et de Nissan. Le marketing et la distribution devaient être effectuées sous la houlette de Renault et Nissan. Bajaj pourrait finalement s'orienter vers la production d'un petit utilitaire à bas coûts.

100.000 véhicules

Après un premier échec avec le constructeur local Mahindra pour coproduire la Logan, Renault affirme se concentrer désormais sur une nouvelle gamme de produits. Il redémarre timidement aujourd'hui avec sa berline Fluence, assemblée à Chennai. À l'automne, arrivera le 4×4 Koleos. Le (Dacia) Duster, plus abordable, sera également fabriqué à Chennai à partir du second semestre 2012. Mais, le véritable décollage de Renault en Inde devrait intervenir avec une inédite petite voiture d'entrée de gamme, développée sur une plate-forme Nissan (« La Tribune » du 27 mai). Lancée dans les premiers mois de l'an prochain, cette sorte de Twingo bénéficiera, elle, d'un taux d'intégration local supérieur à 60 %, qui devrait la rendre compétitive. Cette voiture devrait permettre à l'ex-Régie de franchir en Inde la barre des 100.000 ventes prévue en 2013.