Comment la Chine s'efforce d'atteindre ses objectifs environnementaux

Les localités chinoises souffrent d'importantes restrictions d'énergie avec de fréquentes coupures d'électricité et de chauffage.
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Depuis début janvier, le million d'habitants de Linzhou, dans la province du Henan, est privé de chauffage. Dehors, la température affiche ? 10° C. Il n'est pas prévu de le rallumer avant la fin de l'hiver. Depuis septembre, des coupures similaires se produisent dans tout le territoire. En octobre, c'était au tour de Taizhou, dans l'est, de renoncer à l'éclairage urbain. Autour de Pékin, plusieurs usines ont aussi dû stopper leur production quelques jours. Les consignes du gouvernement sont claires. Pour respecter les objectifs fixés en matière de consommation d'énergie, il a dressé en urgence en septembre une liste de 2.000 usines, qui devaient tourner à demi régime, voire fermer. Des sanctions sont prévues pour toute localité qui n'atteint pas ses objectifs. « Nous devons payer une amende lorsque nous dépassons les quotas », se plaignait récemment un industriel en banlieue de Pékin, dont l'usine ne fonctionne plus que trois jours sur quatre.

Dans son onzième plan quinquennal actuellement en cours d'élaboration, la Chine a prévu de réduire son intensité énergétique pour atteindre le niveau de 2006. À Copenhague, elle s'est engagée à réduire d'ici à 2020 son intensité carbone de 40 % à 45 % par rapport à son niveau de 2005.

« Si elle ratait ses objectifs, cela mettrait en doute la capacité de la Chine à se conformer à ses engagements internationaux », explique Yang Ailun, porte-parole de Greenpeace en Chine.

Système de quotas

De l'aveu même de Su Wei, directeur du département climatique de l'agence de planification (la NDRC) ces méthodes sont quelques peu drastiques. Aussi, s'il affirme quelles étaient nécessaires pour atteindre les objectifs fixés, il mise désormais sur un prochain système de quotas par province. Un marché des crédits carbone qui doit bientôt voir le jour devrait également rendre plus efficace la politique énergétique du gouvernement.

Alors que le gouvernement finalise pour mars prochain son douzième plan quinquennal (2011-2016) qui devrait être bien plus ambitieux que le précédent, le véritable ennemi de la politique environnementale de la Chine reste sa croissance économique. Après un ralentissement en 2009, celle-ci a atteint 10,3 % en 2010. Elle montre à nouveau des signes de surchauffe, accompagnés par l'installation de nouvelles centrales ou d'usines d'acier, alimentées au charbon, dont la Chine dépend encore à 70 % pour son énergie.

Le nouveau plan devrait confirmer la montée en puissance de l'industrie éolienne chinoise et réduire ainsi la dépendance du pays au charbon. Mais la bataille n'est pas gagnée, quand on sait que ses besoins énergétiques ont augmenté de 14,5 % en 2010 et la capacité de son parc de production d'énergie, de 10 %. Virginie Mangin, à Pékin

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