La centrale par gazéification des déchets d'Europlasma sur les rails

Cette fois, Europlasma semble tenir le bon bout. Après de longs mois de travaux, ponctués de hauts et de bas, le français lance officiellement la construction de CHO-Morcenx dans les Landes, sa première usine de production d'électricité à partir de déchets et de biomasse. Construite par sa filiale CHO-Power, l'unité utilisera une technique de gazéification - reposant sur la technologie de la torche à plasma - et doit devenir la vitrine industrielle du groupe.
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Suite au succès de sa levée de fonds de 6,3 millions cet été, Europlasma a pu nouer un accord formel avec un fonds d'investissement pour le financement du projet, d'un montant total de 40 millions d'euros.

Un apport de 25 millions d'euros
Europlasma reste encore très discret sur l'identité de son partenaire financier, dont le nom ne sera connu que plus tard. Le groupe avait subi un revers en avril dernier, en perdant un premier investisseur pressenti, le fonds britannique Aleltho Energy.
Cette fois, l'accord semble acquis et le fonds d'investissement s'engage à apporter plus de 25 millions d'euros pour le projet CHO-Morcenx, en échange de 75% de l'usine. Europlasma détiendra les 25% restants, pour une quote-part d'investissement initial de 3 millions d'euros. Une position valorisant la technologie et les travaux du groupe. Un mécanisme prévoit que la société puisse monter à 45% du capital.

CHO Power et Inertam sur le devant de la scène
Les bâtiments et le matériel de séchage sont financés à hauteur de 6,2 millions d'euros par endettement bancaire. Les moteurs à gaz, d'un coût de 6,4 millions d'euros, font l'objet d'un financement propre. Le taux de rentabilité interne attendu sur ce projet est de 15%.
Filiale à 100% du groupe Europlasma, CHO Power assurera la maîtrise d'oeuvre de l'usine, sécurisant un chiffre d'affaires de 25,8 millions d'euros sur les 18 prochains mois. L'autre filiale à 100% du groupe, Inertam, sera en charge de l'exploitation et la maintenance du site. Une activité qui générera 8 millions d'euros par an pour la société, sur 15 ans.

La centrale sur les rails
L'usine développera une puissance de 12 MW dès 2012, et sera pionnière en France. La production d'électricité sera revendue à EDF, grâce à la signature d'un accord de vente sur 20 ans. Europlasma, basé à Morcenx et coté sur Alternext, annonce parallèlement des accords cadres avec Sita (groupe Suez Environnement) et Veolia pour l'approvisionnement du site.
L'annonce a été très bien perçue en Bourse, avec un bond de près de 15% en séance, puis une stabilisation du titre autour de +6% dans l'après midi, à 1,78 euro. Le cours de Bourse d'Europlasma est atone ces dernières années, après avoir touché un plus bas à 1,41 en juin 2010. La société s'était introduite en 2001 au prix de 14 euros environ par action, et son titre reste depuis sur une tendance baissière à long terme.

Deux autres usines en jeu
Le partenaire financier pour la première unité a signé également un accord concernant les modalités de financement de deux unités supplémentaires de même capacité. Des sites sont en cours de qualification, en France et à l'étranger, pour les futures implantations.
Sur ce marché émergent de la gazéification des déchets, Europlasma est en concurrence avec d'autres acteurs, spécialisés également dans la technologie de la torche à plasma. C'est le cas du canadien Plasco Energy Group, qui exploite deux usines expérimentales au Canada (démonstrateur commercial) et en Espagne (R&D), et présente d'autres projets en Amérique du Nord et en Chine.
L'américain Westinghouse Plasma Corporation (Alter NRG Group) est aussi actif sur le marché, tout comme le britannique Advanced Plasma Power. Ce dernier a bouclé une levée de fonds de 5 millions de dollars en octobre dernier auprès du fonds américain Leveraged Green Energy.

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Commentaires 2
à écrit le 07/12/2010 à 17:32
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Le plus surprenant c'est la difficulté d'Europlasma à boucler le financement de ce projet alors que le Canadien Plasco a bénéficié non seulement d'aides diverses, mais d'apport en capitaux très importants.Y aurait-il quelques résistances au développ...

le 28/01/2011 à 8:31
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Bien sur qu'il y a des résistances, le procédé est encore loin d'être mature et de faire l'unanimité, notamment concernant l'ADEME.

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